Poesis et ars historica au Moyen-Âge et à la Renaissance, en France et en Italie. Colloque CESR – Tours – 4-5 juin 2026

La SEMEN-L a le plaisir de transmettre cet appel à communication du CESR de Tours.

Argument

Nous nous proposons de mettre en regard la manière dont la poésie et l’histoire affirment leur autonomie respective au Moyen-Âge et à la Renaissance (jusqu’au XVIe siècle inclus), notamment quand elles dialoguent ou s’opposent. Les deux aires concernées sont la France et l’Italie. Après un premier colloque en France, à Tours, les 4 et 5 juin 2026, nous comptons organiser un deuxième colloque à Modène en 2027.

Les propositions de communication entreront pleinement dans le sujet lorsqu’elles se pencheront sur le domaine italien et le domaine français à la fois, ou quand elles articuleront la théorie de la poésie et la théorie de l’histoire. Mais elles peuvent aussi ne porter que sur une seule aire (France ou Italie), et ne concerner que la littérature, ou que l’histoire. Dans ce dernier cas, cependant, il importe que l’aspect théorique soit central : l’étude d’un corpus littéraire doit s’accompagner d’une réflexion sur l’ars poetica (en s’appuyant si possible sur les déclarations explicites des auteurs), tout comme l’analyse d’un corpus historiographique devra s’accompagner d’une réflexion sur l’ars historica.

Les textes en latin ou en grec pourront être étudiés aussi bien que ceux en langue vernaculaire, mais les citations en latin ou en grec devront être traduites. Les communications se feront en français, à l’exception de quelques-unes, qui pourraient se faire en italien. En effet, les communications en italien pourront être réservées au colloque de 2027.

Propositions (modalités)

Les propositions de communications (400 mots maximum), accompagnées d’une brève présentation de l’auteur (300 mots maximum) et d’une liste de publications et de communications (20 références maximum), doivent être envoyées au plus tard le samedi 11 octobre 2025.

Elles seront adressées à :

-Etienne Boillet, université de Poitiers, FoReLLIS (en délégation au CESR) – etienne.boillet at univ-poitiers.fr

-Soizic Escurignan, université de Poitiers, CESCM – soizic.escurignan at univ-poitiers.fr

-Sabrina Ferrara, université de Tours, CESR – sabrina.ferrara at univ-tours.fr

-Elisabetta Menetti, université de Modène – elisabetta.menetti at unimore.it On indiquera :

Langue(s) possible(s) : Langue de préférence :

Comité scientifique

Etienne Boillet, université de Poitiers Soizic Escurignan, université de Poitiers Luca Gatti, université de Pavie

Sabrina Ferrara, université de Tours

Francis Gingras, université de Montréal Elisabetta Menetti, université de Modène

Matteo Residori, université de Paris Sorbonne-Nouvelle.

Pistes de réflexion

Au Bas Moyen-Âge, la poésie doit faire face aux accusations de mensonge que lui ont adressées les Pères de l’Eglise, puis qu’ont relayées les poètes chrétiens de la fin de l’Antiquité ou du Haut Moyen-Âge (Deproost, 1998), et dont témoigne encore l’illustration emblématique du Jardin des Délices d’Herrade de Landsberg (Stella, 2011). Cependant, dans le même temps, les grands poètes classiques – Homère, Virgile, Ovide… – n’ont pas cessé d’être admirés et leur étude, par le biais de la grammaire et de la rhétorique, est restée au cœur de la culture des lettrés (Curtius [1948] ; Deproost, 1998). Se rattachant à cette tradition valorisant la poésie, Dante, Pétrarque et Boccace exaltent les grands écrivains de l’Antiquité tout en incarnant une gloire qui n’est plus réservée aux seuls auteurs antiques, tandis qu’apparaissent des éloges de la poésie (chez Dante, Pétrarque, Albertino da Mussato ou Boccace) reposant, d’une part, sur l’idée de figuration allégorique, et, d’autre part, sur l’image du poète saisi d’une inspiration divine – ainsi, au XVe siècle, le furor est-il exalté dans le néoplatonisme ficiniste (Garin, 1970 ; Mariani Zini, 2014). Mais ne constate-t-on pas un décalage entre cette poétique et le réalisme (ce qu’Auerbach subsume sous le nom de mimesis) d’œuvres comme les nouvelles de Boccace ou comme les fabliaux (Gingras, 2018) ? En outre, est-ce seulement la littérature (la « poésie »), ou bien aussi, plus spécifiquement, la fiction, qui se voit définie (Menetti, 2010) ?

En parallèle de cette légitimation d’une littérature en langue vernaculaire conquérant son autonomie à partir du XIVe siècle surtout, le champ de l’historiographie se définit aussi au contact des autres disciplines, comme le montre Bernard Guenée (1970), en nous invitant à rejeter la vision d’un Moyen-Âge dépourvu de « culture historique ». Sans constituer l’un des arts libéraux, l’histoire, comme la poésie, se fait une place à l’université par le biais de la transmission des auteurs antiques dans les cours de grammaire et de rhétorique. S’adaptant aux exigences morales du christianisme, auquel elle offre un répertoire d’exemples de vertus et de vices, la discipline historique dialogue avec la théologie dès les premiers siècles du Haut Moyen-Âge, par exemple chez Cassiodore au VIe siècle, sous la forme d’une histoire universelle trouvant ses origines dans la Bible et son prolongement dans la prophétie. Evoluant ainsi au contact de la théologie, du droit, de la science politique, l’histoire poursuit son chemin vers l’autonomie. Dans le sillage de Pétrarque, il s’affirme une historiographie humaniste qui entend aussi s’appuyer sur l’exemple antique pour mettre à l’honneur les contemporains : aux XIVe et XVe siècles, le récit de l’histoire récente est porté par la conscience de vivre un nouvel âge digne d’être célébré (Gilli, 2016).

Mais cette nouveauté consacre bien un modèle hérité des Anciens : l’historiographie humaniste, loin d’opérer une révolution épistémologique, est une histoire rhétorique qui se distingue des Annales et qui suit les préceptes de Quintilien et surtout de Cicéron (ou de la Rhétorique à Herennius ; Regoliosi, 1991). Outre sa fonction laudative répondant aux attentes des commanditaires, sa raison d’être est son utilité morale fondée sur les exemples des actions et des discours mémorables, en accord avec les valeurs chrétiennes. Ces éléments nouveaux (la conscience historique humaniste) et traditionnels (le modèle rhétorique d’une histoire opus oratorium et magistra vitae) sont déjà présents dans les écrits historiques de Pétrarque, notamment le De viris illustribus. Comme le remarque Patrick Gilli, dans le discours de son couronnement au Capitole, l’auteur se définit d’ailleurs comme historicus et poeta, ce qui illustre le rapprochement de deux disciplines partageant un rapport semblable à la rhétorique.

Jusqu’à quel point ce rapprochement entre histoire et poésie permet-il une véritable distinction ? Certes, Cicéron, comme plus tard Lucien de Samosate, fait de la vérité le critère distinctif de l’histoire. A l’orée de son dialogue De legibus, on lit ainsi que l’histoire et la poésie n’obéissent pas aux mêmes règles (Manzoni s’en souvient, citant ces mots en exergue de son essai sur le roman historique). Mais dans ce bref échange où l’histoire se définit par sa véridicité, en opposition à la poésie, il est également dit qu’Hérodote et Thucydide ont dit bien des faussetés… On se rappelle aussi qu’à l’inverse, bien des siècles auparavant, au début de la Théogonie, les Muses d’Hésiode disent qu’elles savent non seulement bien mentir mais aussi, parfois, dire la vérité.

Au Bas Moyen Âge, dans la période précédant l’humanisme, cette double appartenance de certains textes au registre poétique et historique est un phénomène que l’on observe dans divers romans versifiés, et notamment dans le groupe composé par le Roman de Thèbes, le Roman de Troie, le Roman d’Énéas et le Roman de Brut, écrits entre 1150 et 1170, dans un milieu lié à la cour d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine. Fondés sur des sources antiques considérées comme historiques, ces récits reconstruisent une généalogie mythique de l’Europe remontant à Œdipe ou aux héros de Troie, notamment à Brutus le Troyen, présenté comme ancêtre des rois d’Angleterre. Combinant tradition et invention, ils anticipent les futures épopées italiennes et françaises du XVIe s. (telle que l’inachevée Franciade de Ronsard), participant d’une forme de roman historique avant la lettre, où fiction, mémoire politique et légitimation dynastique s’entrelacent.

Dans la période où s’affirme l’humanisme, les lettrés héritent de l’idée antique que l’histoire ne dit pas simplement que le vrai, et la poésie que le faux, tandis que perdure cette incertitude sur le statut de certains récits. Par ailleurs, l’étude de l’ars historica humaniste se heurte à une limite : aucun des principaux modèles antiques n’est constitué par un traité organique, et les humanistes non plus n’en ont pas écrit (Regoliosi, 1991), aux XIVe et XVe siècles. On trouve cependant divers textes sur le sujet, tels que la lettre de Guarino de Vérone à son élève Tobia Del Borgo, où Mariangela Regoliosi voit l’influence du De historia conscribenda, traduction latine de l’essai Comment écrire l’histoire du Grec Lucien de Samosate, le seul livre antique entièrement consacré à la méthode de l’historien. La réception de ce texte constitue encore une piste d’étude à explorer. Plus tard, l’Actius de Giovanni Pontano (paru en 1507, quatre ans après la mort de l’auteur) contient des éléments de réflexion sur l’écriture de l’histoire, ou plutôt une véritable poétique du récit historiographique : s’appuyant sur Quintilien (« [Historia e]st enim proxima poetis, et quodam modo carmen solutum »), Pontano compare l’histoire à de la poésie en prose (Monti Saba, 1995 ; Deramaix, 2016). Ceux, parmi les lettrés du Quattrocento, qui tiennent le plus l’histoire en haute estime, soutiennent ainsi sa valeur littéraire, mais aussi sa supériorité gnoséologique, comme le fait Lorenzo Valla (Garin, 1970 ; Gilli, 2016).

Enfin, le XVIe est un siècle de rupture pour le sujet qui nous occupe. Du côté de l’histoire, dans le sillage des écrits historiques de Machiavel et de Guichardin (Fournel et Zancarini, 2012 ; Fournel, 2020), et peu après le Dialogo della historia (1542) de Sperone Speroni, le traité de Francesco Robortello (par ailleurs traducteur de la Poétique), De historica facultate (1548), inaugure une vogue des traités modernes en langue vernaculaire sur l’histoire, en Italie comme en France, aux XVIe et XVIIe siècles (Claire, 2015). Comment se reconfigure alors la place du traité de Lucien par rapport à Cicéron et aux autres sources du discours métahistorique ? Comment la réflexion sur l’historiographie se nourrit des récentes pratiques humanistes de l’histoire ? Et quel dialogue se noue avec les œuvres fictionnelles ?

Mais c’est en matière de poétique que se met en place un véritable changement de paradigme. On sait l’influence majeure qu’a exercée la Poétique d’Aristote sur la manière dont on pense que la fiction, a priori dépréciée par la condamnation platonicienne de la mimesis, est capable d’exprimer une certaine vérité (Schaeffer, 1999 ; Guastini, 2003). Le célèbre incipit du chapitre IX dispose même les éléments permettant de soutenir que la poésie expose une forme supérieure de vérité par rapport à l’histoire. Cependant, cette influence ne s’exerce vraiment qu’après la nouvelle traduction latine de Giorgio Valla 1498, et surtout après les nombreuses traductions et les commentaires qui, se succédant dans l’Italie du XVIe siècle (Duprat, 2007 ; Zanin, 2012), formeront le terreau propice aux réflexions de Torquato Tasso dans ses Discours (Graziani, 1997 ; Girardi, 2023). Comment s’articule la théorie aristotélicienne du poème épique comme représentation vraisemblable avec les éloges précédents de la poésie ? Jusqu’à quel point la supériorité de la vérité poétique, par rapport à la vérité de l’historien, est-elle revendiquée ? Et comment évolue le dialogue entre la théorie de l’histoire et cette nouvelle théorie de la fiction ?

Eléments bibliographiques

BRUNI Raoul (2010), Il divino entusiasmo dei poeti : storia di un topos, Torino, Aragno.

CLAIRE Lucie (2015) « De ratione scribendae historiae : modèles et contre-modèles antiques selon Famiano Strada », in Rhétorique, poétique et stylistique, in Danièle James-Raoul et Anne Bouscharain (dir.), Presses Universitaires de Bordeaux, 2015, p. 119-129.

CURTIUS Ernst Robert (2022 [1948]), Letteratura europea e Medio Evo latino, a cura di Roberto Antonelli, trad. di Anna Luttazzo e Mercurio Candela, Macerata, Quodlibet (édition française : La littérature européenne et le Moyen Age latin, traduit par Jean Bréjoux, préface de Alain Michel, Paris, Presses universitaires de France, 1991).

DEPROOST Paul-Augustin (1998), Ficta et facta. La condamnation du ‘mensonge des poètes’ dans la poésie latine chrétienne, in « Revue d’Etudes Augustiniennes Et Patristiques », vol. 44, n° 1, p. 101-122.

DERAMAIX Marc, « L’unité de la langue latine d’art : la nature poétique de la prose historique dans l’Actius de Pontano », conférence filmée au colloque Consulendae sunt aures. Rhétorique et langue latine d’art à la Renaissance : Pontano, Sannazar et l’académie napolitaine, université de Rouen, 2016, URL : https://webtv.univ-rouen.fr/videos/07-04-16- 084402consulendae-sunt-aures-rhetorique-et-langue-latine-dart-a-la-renaissance-pontano-sannazard-et-lacademie-napolitaine-partie-3/.

DUPRAT Anne (2009), Vraisemblances : Poétiques et théorie de la fiction, du Cinquecento à Jean Chapelain, 1500-1670, Honoré Champion.

FOURNEL Jean-Louis (2020), L’écriture de la catastrophe dans l’Italie en guerre (1494-1559)

: une histoire européenne, « Cahiers de recherches médiévales et humanistes », 2020, n° 38 (2019-2), p. 23-45. URL: https://classiques-garnier.com/cahiers-de-recherches-medievales-et- humanistes-journal-of-medieval-and-humanistic-studies-2019-2-n-38-varia-l-ecriture-de-la- catastrophe-dans-l-italie-en-guerre-1494-1559.html.

FOURNEL Jean-Louis et ZANCARINI Jean-Claude (2012), « Come scrivere la storia delle guerre d’Italia ? », in Claudia Berra, Anna Maria Cabrini (dir.), La Storia d’Italia di Guicciardini e la sua fortuna, Milano, Cisalpino, p.181-219. URL: https://shs.hal.science/halshs-00745788.

GUENÉE Bernard (1980), Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier- Montaigne.

FUBINI Riccardo (2007) L’Umanesimo italiano. Problemi e studi di ieri e di oggi, in « Studi Francesi », n° 153, p. 504-525.

GARIN, Eugenio, L’umanesimo italiano : filosofia e vita civile nel Rinascimento, Roma, Laterza, 1970.

GILLI Patrick (2016), La méthodologie historiographique des humanistes italiens du XVe siècle, in « Cahiers de recherches médiévales et humanistes », n° 31, URL : http://journals.openedition.org/crmh/14039.

GINGRAS Francis (2018), Fabuler et dire vrai : les réalismes et l’histoire des genres narratifs au Moyen Âge, in « Cahiers ReMix », n° 7 : Repenser le réalisme, Claudia Bouliane et Bernabé Wesley (dir.), URL : https://oic.uqam.ca/publications/article/fabuler-et-dire-vrai-les-realismes- et-lhistoire-des-genres-narratifs-au-moyen-age.

GIRARDI, Maria Teresa (2023). « Tasso teorico : i due tempi dei “Discorsi” », In Tasso, a cura di Emilio Russo e Franco Tomasi, Roma, Carocci, p. 99-121.

GUASTINI Daniele (2003), Prima dell’estetica : poetica e filosofia nell’antichità, Roma/Bari, Laterza.

GRAZIANI Françoise (1997), « Introduction » à Le Tasse, Discours de l’art poétique ; Discours du poème héroïque, traduit et commenté par EAD., Paris, Aubier, p. 9-50.

MARIANI ZINI Fosca, La pensée de Ficin : Itinéraires néoplatoniciens, Paris, Vrin, 2014.

MONTI SABA Liliana, Pontano e la storia. Dal De bello Napoletano all’Actius, Roma, Bulzoni, 1995.

REGOLIOSI     Mariangela     (1991),     Riflessioni     umanistiche     sullo     scrivere    storia,     in « Rinascimento », n° 31, p. 3-37.

STELLA Francesco (2010), « Théologie de la poésie entre Scolastique et Humanisme », in Poetry, Bible and Theology from Late Antiquity to the Middle Ages, p. 473-494 (et maintenant : https://www.researchgate.net/publication/355356795_Theologie_de_la_poesie_entre_Scolasti que_et_Humanisme_Le_statut_de_la_poesie_biblique).

SCHAEFFER Jean-Marie (1999), Pourquoi la fiction ?, Paris, Seuil.

ZANIN Enrica (2012), Les commentaires modernes de la Poétique d’Aristote, in « Études littéraires », n° 43(2), p. 55–83, URL : https://doi.org/10.7202/1014725ar.

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Veuillez cliquer ici pour télécharger l’appel à communication.

Colloque CESR 2026 Poesis

Séminaire « Usages et exploitations des mémoires de l’Antiquité » ERC Agrelita

L’ERC Agrelita (dirigé par Prof. Catherine Gaullier-Bougassas et consacré à la réception et aux appropriations littéraires et artistiques de la Grèce ancienne par des auteurs non hellénistes entre 1320 et 1550) organise à l’université de Caen Normandie un cycle de séminaires dédiés aux « Usages et exploitations des mémoires de l’Antiquité », dont voici le programme :
En texte clair :
Université de Caen Normandie

Centre Michel de Boüard – CRAHAM · UMR 6273
Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales

SÉMINAIRE ERC AGRELITA | 2024-2025
Responsable Catherine GAULLIER-BOUGASSAS

USAGES ET EXPLOITATIONS DES MÉMOIRES DE L’ANTIQUITÉ

7 fév. 2025 | 14 h – 16 h 30 | Campus 1 | MRSH · SH 027
Émilie POIRÉ (EPHE-PSL · UR Histara), D’Antioche à Fontainebleau. Les divinités chasseresses des Cynégétiques d’Oppien
Gautier AMIEL (Université de Rouen Normandie · UR CÉRÉdI), Des usages d’un nouvel Antéros renaissant. Le cas de la pharmacopée amoureuse de Jean Aubery

7 mar. 2025 | 10 h – 12 h 30 | Campus 1 | Amphi Vauquelin | Bât. N · SA 112
André DESCORPS-DECLÈRE (Unicaen · UMR Craham), Sélectionner, couper et mélanger ou la réécriture médiévale de quelques portraits d’empereurs romains païens dans le premier Moyen Âge (VIe-Xe siècles)

Massimo LUCARELLI (Unicaen · UR Laslar), « La continuelle lecture des choses antiques ». Sur quelques usages politiques des mémoires historiques de l’Antiquité grecque et romaine chez Machiavel

28 mar. 2025 | 10 h – 12 h 30 | Campus 1 | Amphi Vauquelin | Bât. N · SA 112
Marie-Agnès LUCAS-AVENEL (Unicaen · UMR Craham), Mémoire et usages des passés antiques dans l’historiographie italo-normande de la fin du XIe siècle
Gabriel de BRUYN (Unicaen · UR HisTeMé), La place des statues grecques dans l’espace urbain de Rome, du Haut-Empire à l’Antiquité tardive

16 mai 2025 | 14 h – 17 h 30 | Campus 1 | MRSH · SH 027 Aleksandr MUSIN (Unicaen · UMR Craham), «…Car les Grecs sont des menteurs jusqu’à nos jours ». Le destin médiéval de la Grèce antique en Europe orientale : usages et abus
Hélène AVERSENG (Université d’Angers · UR CIRPaLL), Le Mystère de la Destruction de Troie de Jacques Milet. Du mythe antique au théâtre médiéval
Yann CALVET (Unicaen · UR Laslar), La chute de l’empire américain. Le cinéma américain face à la question du déclin

Deux journées d’étude consacrées au même thème seront organisées les jeudi 12 et vendredi 13 juin 2025 à l’université de Caen Normandie.

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ERC Advanced Grant Agrelita · The Reception of Ancient Greece in Pre-modern French Literature and Illustrations of Manuscripts and Printed Books (1320-1550): how invented memories shaped the identity of European communities. This project has received funding from the Euro- pean Commission’s Horizon 2020 Research and Innovation programme under grant agreement No 101018777.

Le Banquet de Phinée, in pseudo-Oppien, Cynégétiques, 1554, Paris, BnF, Grec 2736, fol. 33r.

Journée d’études « Éditer le théâtre médiéval et humaniste »

Éditer le théâtre médiéval et humaniste dans l’espace roman

Journée d’études organisée par Béatrice Charlet le lundi 12 mars à l’Université d’Aix-Marseille

Affiche : Affiche 3-Editer le théâtre médiéval

Programme détaillé : ‘études120318

 

Éditer le théâtre médiéval et humaniste de l’Espace roman

lundi 12 mars 2018, MDR ALLSH, T 1, Salle 1

 

9 h – Accueil

9 h 30 – 9 h 45 ouverture de la journée par les autorités

 

9 h 45 – 10 h

Corinne Flicker, Chargée de Mission « Maison du Théâtre d’AMU », AMU, CIELAM

  • Présentation de la Maison du Théâtre d’AMU et des projets associés

 

10 h – 10 h 30

Stefano Pittaluga

  • Les deux redactions de la Philodoxeos Fabula de Leon Battista Alberti

La Philodoxeos fabula est une comédie allégorique latine composée par Leon Battista Alberti en 1424 et reprise par lui-même une dizaine d’années plus tard. Cette seconde rédaction présente de profondes modifications, innovations, corrections et variantes d’auteur. La première rédaction est transmise par 19 manuscrits qui remontent à un archétype « évolutif » que l’auteur a remanié sans cesse; en revanche, la seconde rédaction est transmise par deux manuscrits seulement. La double rédaction pose d’importants problèmes ecdotiques, auxquels s’ajoute la difficulté d’opérer la distinction entre variantes d’auteur et innovations dues à la tradition textuelle.

10 h 30 – 10 h 45 discussion

 

10 h 45 – 11 h 15

Clara Fossati, Univ. Gênes

  • Les comédies de Tito Livio Frulovisi : problèmes ecdoticques

La communication vise à présenter brièvement le profil biographique de l’humaniste ferrarais Tito Livio Frulovisi et la genèse de son corpus de comédies ; elle met en particulier l’accent sur les problèmes ecdotiques qui découlent surtout de ce que l’éditeur n’a à sa disposition qu’un codex unicus comportant un nombre de fautes non négligeable.

11 h 15 – 11h 30 discussion

 

11h 30 – 12 h

Bernard Darbord, Univ. Paris X Nanterre

  • Gil Vicente, O pranto de Maria Parda (Lisbonne, 1522) : réflexion sur le texte

Cette courte pièce de Gil Vicente a été éditée, traduite et présentée par Paul Teyssier (Paris, Chandeigne, 1995). Ce remarquable travail d’édition nous a permis de réfléchir sur certains caractères du théâtre de Gil Vicente : langue (bilinguisme), lexique, métrique, esthétique théâtrale. Le nom du personnage principal et l’incipit de la pièce sont l’objet d’une analyse particulière.

12h – 12 h 15 discussion

 

12 h 15 – 14 h 30 Pause repas

 

14 h 30 – 15 h

Théa Picquet, AMU, CAER-EA 854 / UMR TELEMME

  • L’Erofilomachia de Sforza d’Oddi (1572) et sa traduction française

Dans les pages « Au lecteur » qui ouvrent sa comédie, Clarice ou l’Amour constant, Jean Rotrou (1609-1650) se présente comme le traducteur de Sforza Oddi en ces termes : « Je ferois tort à l’Autheur Italien Sforza d’Oddi, si je dérobois à sa reputation la gloire de cet ouvrage ; je n’en suis que le Traducteur… », écrit-il.

Notre propos se donne pour objectif d’analyser cette édition française pour déterminer la part de fidélité à l’œuvre originelle, L’Erofilomachia, et celle de son originalité.

16 h 45 – 17 h Discussion

15 h – 15 h 15 discussion

15 h 15 – 15h 45

Carine Ferradou, AMU, CAER-EA 854

  • Éditer le théâtre humaniste : le cas des tragédies sacrées de Buchanan

Les deux tragédies sacrées latines de l’humaniste écossais, George Buchanan, Jephthes sive Votum (Paris, 1554) et Baptistes sive Calumnia (Londres, 1577) ont fait l’objet de nombreuses publications entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, dans toute l’Europe ; leurs traductions en langues vernaculaires également. Le projet actuel contracté avec les Classiques Garnier a comme originalité de remettre en perspective les œuvres de Buchanan avec leurs traductions françaises humanistes en se composant de deux volumes, le premier consacré à Jephthes et Baptistes (édition critique et traduction française contemporaine), le second aux traductions françaises du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle. Le but est de mettre en lumière le rôle de relai joué par le théâtre latin de Buchanan entre le modèle de la tragédie antique et la dramaturgie française de la Renaissance.

15 h 45 – 16 h discussion

 

16 h – 16 h 15 Pause : thé ou café

16 h 15 – 16 h 45

Raffaele Ruggiero, AMU,  CAER- EA 854

  • la Clizia de Machiavel (1525) entre lecture et mise en scène

Les deux manuscrits principaux de la tradition textuelle de la Clizia, le ms. Colchester et le Boncompagni- Vatican, semblent avoir deux origines différentes : le premier, manifestement conçu pour servir de base à l’édition imprimée, présente tous les caractères d’une révision linguistique menée dans le but de la publication (et donc de la « lecture » du texte), l’autre – le Boncompagni- apparaît plutôt comme un canovaccio (canevas) réalisé par une compagnie d’acteurs en vue d’une représentation de la comédie en dehors du milieu florentin.

17 h – 17 h 30 clôture

Quelques références bibliographiques :

Alciato Andrea, Filargiro, texte latin et traduction italienne de R. Ruggiero, introduction de G. Rossi, Torino, Nino Aragno 2016.

Frulovisi Tito Livio, Peregrinatio, Edizione critica, traduzione e commento a c. di Clara Fossati, Firenze, Sismel – Edizioni del Galluzzo, 2012.

Frulovisi Tito Livio, Emporia, Edizione critica, traduzione e commento a c. di Clara Fossati, Firenze,  Edizioni del Galluzzo, 2014.

Machiavel Nicolas, La Clizia (1525), édition bilingue de Fanélie Viallon, Chemins de Tr@verse, coll. « Chemins it@liques », 2013 (EAN13 :9782313004142).

Vicente Gil, Auto de la Sibille Cassandre (1513), Paul Teyssier ed. & trad., in Robert Marrast dir., Le Théâtre espagnol au XVIe siècle, Paris, Gallimard, « La Pleiade », 1983.

Vicente Gil, Auto de la Barque du Paradis (1519), Paul Teyssier ed. & trad., in Robert Marrast dir., Le Théâtre espagnol au XVIe siècle, Paris, Gallimard, « La Pleiade », 1983

Vicente Gil, Tragi-comédie de D Duardos (1525), Paul Teyssier ed. & trad., in Robert Marrast dir., Le Théâtre espagnol au XVIe siècle, Paris, Gallimard, « La Pleiade », 1983.

Vicente Gil, La Plainte de Maria La Noiraude (1522), édition critique et traduction de Paul Teyssier, Paris, Chandeigne, 1995.

Vicente Gil, La Barque de l’Enfer (1517), édition critique et traduction de Paul Teyssier, Paris, Chandeigne, 2000.

 

 

Publications récentes – Bulletin printemps 2012

I. Textes

– Arena, Antonius, Ad suos Compagnones (1531), édition bilingue, texte établi, traduit, annoté et commenté par Marie-Joëlle Louison-Lassablière, Paris, Champion, 2012.

– Biondo, Flavio, Roma instaurata / Rome restaurée, Tome 2, livre 2, texte, trad., intr. et notes A. Raffarin-Dupuis, Paris, Les Belles Lettres (Classiques de l’Humanisme), 2012.

– Gassendi, Pierre, La logique de Carpentras, texte, trad. et intr. S. Taussig, Turnhout, Brepols (Les styles du savoir), 2012.

– Gilles de Rome, Théorèmes sur l’être et l’essence, éd., trad.,  notes S. Mercier, Paris, Les Belles Lettres, 2011.

– Marulle, Michel, Epigrammaton libri quattuor, Œuvre complètes, tome I, éd. R. Guillot, Paris, Classiques Garnier, 2012.

– Pétrarque, Lettres de la vieillesse (Seniles), tome V, Paris, Belles Lettres (Classiques de l’Humanisme), 2012.

– Thomas d’Aquin, Textes sur la morale, trad. par É. Gilson, avec un index et un guide de lecture par R. Imbach, Paris, Vrin, 2011.

À paraître

– Bérauld, Nicolas, Praelectio et commentaire à la Silve Rusticus d’Ange Politien [1513],éd., trad. et comm. P. Galand, Genève, Droz (Travaux d’Humanisme et Renaissance).

– Muret, Marc-Antoine (de), Jules César, Paris, Les Belles Lettres (Classiques de l’Humanisme).

– Pomponazzi, Pietro, De immortalitate animae / L’Immortalité de l’âme, tx. et trad. T. Gontier, Paris, Les Belles Lettres (Classiques de l’Humanisme).

– Vives, Juan Luis, De tradendis disciplinis, éd. critique avec traduction et commentaire par Tristan Vigliano, Paris, Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes).

II. études

– [collectif Colloque de Sarlat], Amitié & Compagnie. Autour du Discours de la servitude volontaire de La Boétie, Paris, Classiques Garnier (Cahiers La Boétie), 2012.

– Berriot-Salavadore E., Pascal C., Roudaut F. et Tran T. (éds.), La vertu de prudence entre Moyen Âge et âge classique, Paris, Classiques Garnier, 2012.

– Bouquet M. et Méniel B., Servius et sa réception de l’Antiquité à la Renaissance, Presses Universitaires de Rennes, 2011.

– Buttgen Ph., Luther et la philosophie, Paris, Vrin, 2011.

– Capodieci L. et Ford Ph. (éds.), Homère à la Renaissance : Mythe et transfigurations, Paris, Somogy Editions d’Art, 2011.

– Catellani-Dufrêne N. et Perrin M. J.-L. (dir.), La Lyre et la pourpre. Poésie latine et politique de l’Antiquité tardive à la Renaissance, Rennes, PUR (Interférences), 2012. [le volume réunit les articles issus du 2ème Congrès de la SEMEN-L, U. d’Amiens, 14-16 oct. 2010]

– Chappuis Sandoz L. (dir.), Au-delà de l’élégie d’amour. Métamorphoses et renouvellements d’un genre latin dans l’Antiquité et à la Renaissance, Paris, Classiques Garnier, 2011.

– Clément M. (éd.), Etienne Dolet. 1509-2009, Genève, Droz (Cahiers d’Humanisme et Renaissance), 2012.

– Crisciani C. and Zuccolin G., (éds.), Michele Savonarola : Medicina e cultura di corte, Florence, SISMEL Edizioni del Galluzzo, 2011.

– Damanti A., Libertas philosophandi : Theologia e filosofia nella Lettera alla grandduchessa Cristina di Lorena di Galileo Galilei, Rome, Edizioni di Storia e Letteratura, 2010.

– Guillot R., Essais sur Jean Second, Paris, Classiques Garnier, 2011.

– Hasnawi A. (éd.), La Lumière de l’intellect. La pensée scientifique et philosophique d’Averroès dans son temps, Leuven, Peeters, 2011.

– Huchon, Mireille, Rabelais, Paris, Gallimard, 2011.

– Karmon D., The Ruin of the Eternal City : Antiquity and Preservation in Renaissance Rome, Oxford, Oxford University Press, 2011.

König-Pralong C., Du bon usage des savoirs. Scolastique, philosophie et politique culturelle, Paris, Vrin, 2011.

– Krazek R., Montaigne et la philosophie du plaisir. Pour une lecture épicurienne des Essais, Paris, Classiques Garnier, 2012.

– Laurens P., L’Abeille dans l’ambre. Célébration de l’épigramme de l’époque alexandrine à la fin de la Renaissance, Paris, Les Belles Lettres, 2012 [Réédition revue et augmentée de trois nouveaux chapitres]

– McCormick J.P., Machiavellian Democracy, Cambridge, Cambridge University Press, 2011.

– Ménager D., La Renaissance et le détachement, Paris  Classiques Garnier, 2011.

– Pouderon B. (éd.), L’argument hérésiologique. L’Eglise ancienne et les
réformes XVI et XVII e siècles
, Paris, éd. Beauchesne, 2012.

– Prat S., Constance et inconstance chez Montaigne, Paris, Classiques Garnier, 2012.

– Smeesters-Lelubre A., Aux rives de la lumière : La poésie de la naissance chez
les auteurs néo-latins des anciens Pays-Bas entre la fin du XVe siècle et le
milieu du XVIIe siècle
, Leuven University Press, 2011.

– Stancato G., Le concept de désir dans l’œuvre de Thomas d’Aquin. Analyse lexicographique et conceptuelle du mot Desiderium, Paris, Vrin, 2011.

A paraître

– Boulègue L., Casanova-Robin H. et Lévy C. (éds.), Le tyran et sa postérité. Réflexions sur le pouvoir absolu de l’Antiquité à la Renaissance, Paris, Classiques Garnier.

– Duché-Gavé V., Lardon S. et Pineau G., Jean de Sponde (1557-1595). Un humaniste dans la tourmente, Paris, Classiques Garnier.

– Galand P. et Rossi G. (dir.), La représentation du mariage chez les juristes et les poètes

de la Renaissance, Paris, Garnier.

– Gambino-Longo S. (éd.), Hérodote à la Renaissance, Turnhout, Brepols.

– Leroux V. et Séris É. (dir.), Anthologie des poétiques latines de la Renaissance, Genève, Droz.

– Regoliosi M. (éd.), La diffusione europea del pensiero del Valla (Prato, 3-6 déc. 2008), Florence, Pagliai Polistampa, 2 vols.

III. Revues

Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, Tome LXXIV – 1 (2012).

– Camenae, 10 (La représentation: enjeux littéraires, artistiques et philosophiques, de l’Antiquité au XIXe siècle) : http://www.paris-sorbonne.fr/la-recherche/les-unites-de-recherche/mondes-anciens-et-medievaux-ed1/rome-et-ses-renaissances-art-3625/revue-en-ligne-camenae/article/camenae-no10-novembre-2011

Camenae, 11 (Présence et visages de Venance Fortunat. XIVe centenaire, actes du colloque tenu à l’abbaye de Saint-Martin de Ligugé, 11-12 déc. 2009), 2012 : http://www.paris-sorbonne.fr/la-recherche/les-unites-de-recherche/mondes-anciens-et-medievaux-ed1/rome-et-ses-renaissances-art-3625/revue-en-ligne 

Humanistica Lovaniensia. Journal of Neo-Latin Studies, 2012.

– Renaissance Quarterly, vol. 64, 4 (hiver 2011)

Renaissance Quarterly, vol. 65, 1 (printemps 2012)

Seizième siècle [Les textes scientifiques à la Renaissance], 8 (2012).