Interpréter et traduire le vocabulaire scientifique : promenades philologiques – IRHT – Campus Condorcet Aubervilliers

Plus d’informations sur le site de l’IRHT

  • 9h30-9h45: Ouverture (François BOUGARD) ; introduction (Jean-Charles COULON et Marie CRONIER)
  • 9h45-10h20 : Jean-Pierre ROTHSCHILD (IRHT, Section latine et Section hébraïque), Enjeux de la dénomination des disciplines et de leurs praticiens en hébreu au Moyen Âge

À la faveur de travaux sur les traductions scientifiques, le vocabulaire hébreu spécialisé des disciplines a fait l’objet de maints glossaires ou études (en logique, astronomie, médecine, botanique, philosophie morale). Cependant, des termes-clefs de la désignation des disciplines mêmes ne sont pas cernés avec précision : reçus comme allant de soi ou au contraire perçus comme engageant des questions complexes de définition et de hiérarchie des savoirs. Il sera question ici de ḥokhmah, «science» ou «sagesse» / ḥakham, «savant ou sage» ; de l’adjectif kollel «général», en référence aux universaux (au Moyen Âge) ou à une totalité des savoirs (à la Renaissance) ; d’elahut, «divinité», «métaphysique» ou «théologie» / elohi, «divin», etc. ; de pilosof et de mitpalsef, «celui qui prétend philosopher».

  • 10h20-10h55 : Iolanda VENTURA (Università di Bologna), Une traduction qui n’en est pas une : le point sur le corpus du Ps.-Mésué.

Le corpus du Ps.-Mésué fait son entrée dans la culture médicale occidentale au milieu du XIIIe siècle. Présenté comme une traduction de l’arabe produite en Égypte par les soins (ou sous le mécénat) d’un Magister Flodus de Sorrento, il connaît un succès rapide. Aucun original arabe n’a pas pu être découvert jusqu’à présent. Le but de ma communication est de reprendre quelques indices tirés du contenu et du langage technique relatif à la pharmacopée et à la pharmacie pour essayer de faire le point sur la possible identification, à défaut de l’original, d’œuvres similaires, et de comprendre la nature – traduction d’un texte ou assemblage de matériaux – du corpus du Ps.-Mesué.

10h55-11h25 : Pause

  • 11h25-12h00 : Isabelle DRAELANTS (IRHT, Section latine), Le vocabulaire de l’entomologie médiévale, ses termes génériques et ses néologismes.

Créditée d’immobilisme, l’entomologie médiévale n’a pour ainsi-dire pas fait l’objet de recherches. Il est un fait que le vocabulaire, assez rare, désignant les vermes n’a pas beaucoup évolué entre les Étymologies d’Isidore de Séville (622) et de début du XIIIe siècle. Les encyclopédies naturalistes du milieu du XIIIe siècle accompagnent par un accroissement important des espèces nommées la nouvelle diffusion de l’Histoire naturelle de Pline et la redécouverte de la Zoologie d’Aristote dans la traduction arabo-latine de Michel Scot. Celle-ci introduit des substituts – annulosa et rugosa – à la place d’insecta pour désigner les « petits animaux segmentés ». Le changement s’accentue avec l’assimilation de l’Abbreviatio super librum De animalibus d’Avicenne (du même traducteur), observée surtout chez Albert le Grand. Dans une volonté explicative typique de la philosophie naturelle, le dominicain adopte les nomenclatures élargies des encyclopédistes et les néologismes du traducteur d’Aristote et d’Avicenne. On se propose de faire rapidement l’histoire de cette évolution, en soulignant l’élargissement du regard sur les insectes à partir de 1200 et l’arrivée dans le paysage entomologique de quelques nouveaux mots qui n’auront pas toujours le succès qu’ils auraient mérité.

  • 12h-12h35: Jean-Patrice BOUDET (Université d’Orléans), La naissance du vocabulaire astronomico-astrologique en ancien français : quelques remarques

Vers 1270, sont élaborées les premières traductions en français de traités d’astronomie et d’astrologie (une huitaine de textes, dont trois traduits du latin et cinq de l’hébreu), une remarquable compilation relevant de la science des étoiles, L’introductoire d’astronomie, et les plus anciennes tables astronomiques en français accompagnées de leurs canons. Après une rapide description de ce corpus en grande partie inédit et du contexte dans lequel il s’inscrit, on examinera dans sa diversité le nouveau vocabulaire technique qui y est employé et sa postérité différentielle.

12h35-14h15 : Déjeuner

  • 14h15-14h50 : Marie CRONIER (IRHT, Section grecque), Un lexique trilingue de la pharmacopée (grec, latin, arabe) : le Breviarium de Stéphane d’Antioche.

Originaire de Pise et installé à Antioche dans les années 1120, Stéphane y traduit de l’arabe en latin sous le nom de Regalis dispositio la grande encyclopédie médicale connue comme le   d’Al-Mağūsī. En annexe, il ajoute un Breviarium, lexique alphabétique des termes de la pharmacopée organisé en trois colonnes (grec, arabe, latin) et encore inédit. La présente communication s’intéressera à la façon dont ce lexique a été constitué et tentera d’identifier ses sources, pour apporter une nouvelle pièce à l’étude du multiculturalisme et du multilinguisme à Antioche au XIIe siècle.

  • 14h50-15h25 : Thibault MIGUET (Université de Paris-Est Créteil), Traduire en grec le vocabulaire médical arabe dans la Sicile du XIIe siècle : l’exemple du Viatique du voyageur d’Ibn al-Ǧazzār.

La traduction grecque de l’encyclopédie médicale arabe du Viatique du voyageur a été effectuée en Sicile, probablement autour du début du XIIe siècle. Il s’agit d’une traduction très littérale qu’il n’est par moments par possible de comprendre sans l’aide du texte arabe. Elle pose donc des problèmes intéressants de traductions de mots (concepts médicaux, maladies). Nous nous concentrerons sur la traduction du vocabulaire de l’imagination, et nous interrogerons sur l’emploi occasionnel de termes grecs très rares (hapax ou quasi-hapax, mots littéraires), qui détonnent dans cette traduction apparemment très fruste de l’arabe.

15h25-15h55 : Pause

  • 15h55-16h30 : Jean-Charles COULON (IRHT, Section arabe), Le Kitāb al-Aḥjār (Livre des pierres) attribué à Aristote du Moyen Âge aux études orientalistes.

L’identification des pierres est une difficulté des textes scientifiques médiévaux. Un nom arabe peut, selon le contexte, désigner plusieurs pierres, comme deux noms peuvent désigner la même pierre. De là, les lapidaires sont particulièrement importants pour notre connaissance de la minéralogie. C’est en ce sens que l’apocryphe Kitāb al-Aḥjār (Livre des pierres) attribué à Aristote a été abondamment étudié dans les études orientalistes.

Inscription obligatoire :

https://www.irht.cnrs.fr/fr/agenda/journee-thematique/interpreter-et-traduire-le-vocabulaire-scientifique-promenades/inscription

Programme_Journée-Thématique 2022

Ange Politien, humaniste aux sources de la modernité

Les actes du colloque sur Ange Politien, humaniste aux sources de la modernité, qui avait été organisé en 2015 par Sorbonne Université et l’Università del Salento et auquel plusieurs membres de la Semen-L avaient participé, sont parus aux éditions Classiques Garnier le 03/11/2021.

Le recueil a été dirigé par Émilie Séris et Paolo Viti.

Lien vers le site des Classiques Garnier pour plus d’informations.

Résumé

Résumé: Ange Politien a laissé une poésie raffinée, des travaux philologiques érudits, des commentaires philosophiques subtils et une riche correspondance. Des chercheurs italiens et français contribuent à mettre en lumière l’originalité d’une œuvre qui portait bien des germes de l’humanisme européen.
Nombre de pages: 337
Parution: 03/11/2021
Collection: Rencontres, n° 519
Série: Lectures de la Renaissance latine, n° 15
ISBN: 978-2-406-11986-9

Table des matières

Sommaire :

Paolo Viti : Préface 7

Émilie Séris : Introduction 17

PREMIÈRE PARTIE – POÉSIE

Pierre Laurens : Sur les épigrammes grecques de Politien 35

Donatella Coppini : L’edizione aldina nella tradizione degli Epigrammata del Poliziano 47

Thomas Baier : Quintilien, Stace et les Silves de Politien 63

Émilie Séris : L’aurore dans la poésie d’Ange Politien 77

DEUXIÈME PARTIE – PHILOLOGIE

† Roberto Ricciardi : Les Curae virgilianae d’Ange Politien 103

Luca Ruggio : Poliziano e la collazione degli Scriptores rei rusticae. Le note all’incunabolo parigino Rés. s. 439 141

David Speranzi : Due Luciani fiorentini e un antiquior postillato da Poliziano 155

Christian Förstel : Ange Politien et la grammaire dans le Parisinus gr. 3069 161

TROISIÈME PARTIE – PHILOSOPHIE

Laurence Boulègue : Orphée dans la Fabula de Politien. L’autre visage du Narcisse de Ficin ? 175

Giorgia Zollino : Aristotele nel primo decennio di magistero di Angelo Poliziano. 1480-1490 187

Florence Vuilleumier Laurens : La philologie ostiaria de la philosophie 209

Fosca Mariani Zini : La réflexion de Politien sur l’enthymème 221

QUATRIÈME PARTIE – ÉPISTOLAIRE ET FORTUNE

Paolo Viti : Il carteggio Poliziano-Pico e alcune varianti d’autore 241

Raffaella Maria Zaccaria : Le lettere di Poliziano all’Archivio di Stato di Firenze 251

Sondra Dall’Oco : Aspetti della fortuna di Poliziano in Francia 267

Antonio Lucio Giannone : La fortuna di Poliziano nella poesia italiana dell’Otto-Novecento 275

Bibliographie 293

Index nominum 323

Résumés 329

Colloque international Pédagogies de la Renaissance et supports de l’écrit à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat

Colloque international Pédagogies de la Renaissance et supports de l’écrit. Bibliothèque Humaniste de Sélestat – Auditorium 1 place Dr Maurice Kubler 67600 Sélestat

21-23 octobre 2021

Les liens entre le monde des pédagogues et celui du livre, à la Renaissance, sont multiples et bien documentés. On se propose, dans le présent colloque, d’examiner de quelles façons les supports de l’écrit – imprimé, manuscrit – interviennent dans la conception, la diffusion et la réception des pédagogies de la Renaissance. Quelles évolutions dans la manière d’enseigner ou de suivre un cours peut-on déceler ? Quelles transformations, quelles réflexions pédagogiques suppose le passage d’un cours délivré dans un cadre précis, oralement, devant un auditoire limité et dans une « performance » singulière, à un ouvrage pédagogique, dont les lectorats peuvent être variés, et qui fige un contenu ? Dans quelle mesure les ouvrages pédagogiques produits sont-ils le reflet de cours délivrés in vivo, ou l’invention d’ouvrages spécifiques ? Comment les possibilités de l’imprimé conduisent-elles à l’invention de genres scolaires nouveaux ? Le colloque sera hébergé par la Bibliothèque humaniste de Sélestat, riche de documents particulièrement significatifs pour la thématique du colloque, comme le cahier d’étudiant et les livres universitaires de Beatus Rhenanus.

Organisation :

•Lucie Claire (Université de Picardie Jules Verne)
•Anne-Hélène Klinger-Dollé (Université Toulouse Jean-Jaurès – IUF)
•Martine Furno (IRHIM – ENS Lyon)
•Laurent Naas (Bibliothèque Humaniste de Sélestat)

Programme

JEUDI 21 OCTOBRE 2021
13h30 Accueil des participants – Café
14h00 Accueil par le maire, la Bibliothèque humaniste de Sélestat, introduction
du colloque
Enseignants humanistes : usages de l’écrit et de l’oral
14h30 Émilie SÉRIS (Université Paris Sorbonne)
La pédagogie d’Ange Politien, entre discours imprimés, notes de cours
et performance orale
14h55 David AMHERDT (Université de Fribourg, Suisse, IAB)
Le rôle des manuels et des commentaires de Glaréan dans sa pédagogie
15h20 Discussion – Café
16h15 Nathaël ISTASSE (Bibliothèque royale de Belgique)
L’œuvre manuscrite, imprimée et posthume d’un professeur de la
Renaissance : essai diachronique sur l’entreprise pédagogique de J. Ravisius
Textor
16h40 Lucie CLAIRE (Université de Picardie Jules Verne, TrAme)
Marc-Antoine Muret professeur. Pratiques pédagogiques et supports de
l’écrit dans le cours sur les Annales de Tacite
17h05 Discussion
18h00 Présentation du fonds de la BHS par James HIRSTEIN (Université de
Strasbourg, ILBR) et Laurent NAAS (Bibliothèque humaniste de Sélestat)

VENDREDI 22 OCTOBRE 2021
Ressources pédagogiques de l’imprimé
9h00 Federica ROSSETTI (Wolfenbüttel)
Enseignement du Latin et enseignement moral à la Renaissance. Les éditions
des anthologies et des ouvrages apocryphes de Sénèque aux XVe
et XVIe
siècles
9h25 Mathieu FERRAND (Université Grenoble Alpes, Litt & Arts)
Représentations de l’écrit dans quelques colloques scolaires
9h50 Marie-Joëlle LOUISON-LASSABLIÈRE (Université Jean Monnet Saint-Étienne, IRHIM)
De la classe de danse au manuel de pédagogie chorégraphique :
l’enseignement d’Antonius Arena dans Ad suos compagnones.
10h15 Discussion – Café
11h15 Christiane DELOINCE-LOUETTE (Université Grenoble Alpes, Litt & Arts)
Le jeu des questions-réponses dans quelques commentaires pédagogiques
d’Homère à la Renaissance, de Melchior Wolmar (1523) à Martin Crusius (1594).
11h40 Martine FURNO (Ens Lyon, IRHIM)
Que faire des fautes de latin dans les imprimés pédagogiques au XVIe
siècle ?
12h05 Discussion
Enseigner, apprendre les langues au XVIe
siècle
Le grec : enseignement et auto-enseignement
14h15 Malika BASTIN-HAMMOU (Université de Grenoble Alpes, Litt & Arts)
Les « grammaires » grecques en France (1507-1554) : de l’apprentissage
de la morphologie à l’exercice de la traduction
14h40 Konstantina KEFALLONITI (EPHE) et Afroditi GKENAKOU (EPHE)
L’apprentissage de l’écriture et de la langue grecque par Beatus Rhenanus
d’après ses manuscrits d’écolier et les manuscrits grecs byzantins qu’il
possédait
15h05 Xander FEYS (KU Leuven)
Reading Homer’s Odyssey at the Leuven Collegium Trilingue: Two Accounts
of Student Notes Taken during the Same Course?
15h30 Discussion – Café
Français langue étrangère, hébreu : de nouveaux enseignements
16h30 Susan BADDELEY (Université de Versailles-Saint-Quentin-en Yvelines, IECI)
Présentation typographique et modalités d’apprentissage : L’exemple des
premiers manuels imprimés pour l’apprentissage du français en Angleterre
(1521-1532)
16h55 Maxime MALEUX (KU Leuven)
Grammaires et notes manuscrites dans les cours d’hébreu à Louvain au XVIe
siècle
17h20 Discussion
18h00 Visite libre du Musée de la Bibliothèque humaniste de Sélestat (réservée aux
intervenants)

SAMEDI 23 OCTOBRE 2021
Beatus Rhenanus, l’École latine de Sélestat et le milieu universitaire parisien
9h00 Felicia TOSCANO (Université de Salerne)
Beatus Rhenanus’ Annotations on Ovid’s Fasti in the ms. Sélestat,
Bibliothèque Humaniste, 50
9h25 Marion BERNARD-SCHWEITZER (Bibliothèques de l’Université de Strasbourg)
Vivre et étudier dans un collège universitaire parisien au début du XVIe
siècle. Un monde en évolution
9h50 Discussion – Café
10h45 Thierry CLAERR (Ministère de la Culture, chercheur-associé au Centre Jean-
Mabillon de l’École des Chartes/PSL)
Le rôle des libraires jurés de l’Université de Paris dans la conception, la
production et la diffusion de l’édition scolaire à la fin du XVe
siècle et au
début du XVIe
siècle
11h10 Anne-Hélène KLINGER-DOLLÉ (Université Toulouse – Jean Jaurès ; PLH-
ERASME / Institut universitaire de France)
Étudier à l’ère de l’imprimé : les manuels d’éthique aristotélicienne
annotés par Beatus Rhenanus
11h35 Discussion
Imprimés, manuscrits, quels choix, pour quels élèves ?
Stratégies d’imprimeurs
13h30 Laurent NAAS (Bibliothèque humaniste de Sélestat)
L’enseignement de base du latin en Alsace et à la Renaissance, à travers
la production imprimée d’outils pédagogiques à Strasbourg et
Hagueneau (v. 1450-1530)
13h55 John NASSICHUK (Western Ontario University, Canada)
La lamentation de Sannazar, rééditée en 1589
14h20 Discussion – Café
Les livres de et pour les enfants nobles
15h15 Sylvène ÉDOUARD (Université Lyon 3 – LARHA)
De la bibliothèque d’études d’Édouard VI, roi d’Angleterre, à ses cahiers
d’exercices : quels ouvrages pour l’instruction du prince ?
15h40 Frédéric MAGNIN (CNRS Aix-Marseille Université)
Le traité d’équitation et d’hippiatrique du sieur de Lugny (1597) :
un exemple de diffusion de la pédagogie équestre par le manuscrit
16h05 Discussion
16h45 Conclusions
17h00 Visite guidée de Sélestat

Publications récentes (septembre 2017)

Pour accéder à une bibliographie indicative des ouvrages parus au cours de l’année universitaire 2016-2017 dans les domaines médio- et néo-latins, veuillez cliquer sur le lien suivant : Publications récentes (septembre 2017).

Publications récentes (septembre 2017)

Les Labyrinthes de l’esprit. Collections et bibliothèques à la Renaissance – Renaissance libraries and collections, sous la direction de Rosanna Gorris Camos & Alexandre Vanautgaerden, Genève, Bibliothèque de Genève-Droz, 2015. (Olivier Pédeflous)

Les Labyrinthes de l’esprit. Collections et bibliothèques à la Renaissance – Renaissance libraries and collections, sous la direction de Rosanna Gorris Camos & Alexandre Vanautgaerden, Genève, Bibliothèque de Genève-Droz, 2015, 673 p.

Ce volume rassemble 19 contributions sur les bibliothèques de la Renaissance, autour de l’axe franco-italien, à l’initiative de la FISIER. Les contributions de ce volume sont souvent l’occasion de reprendre les dossiers de reconstitutions de bibliothèques importantes, celles de François Rasse des Neux et Desportes par Jeanne Veyrin-Forrer et Isabelle de Conihout, ou plus anciennement les travaux d’Abel Lefranc et Pierre Villey pour Rabelais et Montaigne. Les manuscrits et imprimés de ces bibliothèques sont à dominante latine. Le volume s’ouvre sur la naissance de bibliothèque : la contribution d’Harald Hendrix sur l’aspect matériel des lieux de conservation des livres en Italie (villas, musées) donne une intéressante mise en espace des livres, tandis que Pierre Delsaerdt analyse les débuts de la bibliothèque publique d’Anvers (1608-1609) à l’ombre de l’Ambrosiana. Claude La Charité fait le point sur la bibliothèque hippocratique de Rabelais, Romain Menini sur son « dernier Plutarque ». Celle de Montaigne, rassemble, parfois en plusieurs éditions, les classiques, Plutarque, César, Térence, en latin et grec. On compte 101 unités bibliographiques aujourd’hui localisées (sur un total approximatif de 1000 volumes) (voir I de Smet, A. Legros ; voir aussi B. Pistilli, M. Sgattoni, M-.L Demonet). Les « bibliothèques encyclopédiques » de la deuxième moitié du XVIe siècle sont largement étudiées. Gian Vincenzo Pinelli possédait un imposant massif de 700 manuscrits (sur un total de 9013 unités), dominé largement par le latin dont au moins trois manuscrits de la famille Bembo à l’Ambrosiana. I. de Smet approfondit le dossier de la bibliothèque de Thou (6000 unités, correspondant sans doute à 9000 titres. David Lines s’attache à reconstituer sur inventaire la bibliothèque aristotélicienne d’Aldrovandi. Pour Philippe Desportes, dont I. de Conihout a repéré une quarantaine de manuscrits, F. Rouget ajoute plusieurs volumes importants. D. Bjaï étudie la bibliothèque d’Etienne Pasquier, essentiellement à partir de sa correspondance. L’étude d’Eva del Soldato sur les bibliothèques de Simone Porzio et Benedetto Varchi se veut un examen des cas de bibliothèques évanouies. À l’exception de la bibliothèque de Pinelli, hors normes, c’est en milieu courtisan, à la cour de Savoie, que le manuscrit est le mieux attesté comme en témoigne l’étude de R. Gorris sur les livres rescapés et perdus dans l’incendie de la BN de Turin en 1904. Le volume se clôt sur d’importants outils : une bibliographie générale exhaustive et un index très détaillé inventoriant les noms d’auteurs, de personnages, d’imprimeurs, de villes et aussi les titres des livres manuscrits et imprimés.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 20).

Séminaire sur le Néoplatonisme

THETA (CNRS – Centre Jean Pépin) – « Rome et ses renaissances » (Université Paris IV – EA 4081)

Séminaire 2013

(responsables : Hélène Casanova-Robin et Alain Galonnier)

« La tradition du néoplatonisme latin au Moyen Âge et à la Renaissance »

La réalité d’une école néoplatonicienne latine fait débat depuis de nombreuses années. Les interrogations se bousculent donc à son sujet : a-t-elle vraiment existé, structurée par une tendance doctrinale et des représentants conscients d’y appartenir, ou n’y eut-il que des auteurs d’expression latine dispersés, qui se sont référés, chacun à sa manière, avec des objectifs et des résultats différents, aux penseurs néoplatoniciens grecs ? dans quelle mesure les multiples emprunts faits à ces derniers que l’on peut y repérer trahissent-ils une adhésion plus ou moins profonde au système qui les sous-tend, ou une réception superficielle et une pure instrumentalisation ? peut-on concevoir un tel mouvement en dehors du commentarisme strict ? le néoplatonisme chrétien serait-il le seul à avoir constitué une tradition, renvoyant le courant païen à la nébuleuse évoquée ? C’est à ce genre de questions, et à certaines autres, que nous nous efforcerons de répondre, en parcourant, sous divers éclairages, plus de mille ans d’histoire de la pensée occidentale.

Programme

26 janvier 2013 14h Introduction (Alain GALONNIER et Hélène CASANOVA-ROBIN) 14h 30 Alice LAMY (Paris) : « La réception des théories de l’âme et du corps selon Plotin, Jamblique et Damascius dans la mystique rhénane (XIIIème-XIVème siècles) » 15h 30 Jean-Baptiste GUILLAUMIN (Paris) : « La fonction de l’hymne à Jupiter-Démiurge chez plusieurs auteurs néoplatoniciens latins »

23 février 2013 13h30 Stephen GERSH (Notre Dame – USA) : « « Proclus’ text as matrix for Latin Neoplatonism. The case of Berthold of Moosburg » 14h30 Luc BRISSON (Paris) : « La lecture faite par Macrobe de la Sentence 32 de Porphyre sur les vertus dans son commentaire sur le Songe de Scipion de Cicéron, et son influence au Moyen Âge » 15h30 Min-Jun HUH (Paris) : « La division de la substance dans le premier commentaire de Boèce à l’Isagogè : un élément d’harmonisation entre les philosophies de Platon et d’Aristote »

30 mars 2013 14h Stéphane TOULOUSE (Paris) : « Indices de lectures néoplatoniciennes dans le Liber XXI Sententiarum attribué à saint Augustin » 15h Emmanuel BERMON (Bordeaux) : « Comment faire voir des images en rêve : les Lettres 8 et 9 de la correspondance entre saint Augustin et Nebridius »

20 avril 2013 14h Anca VASILIU (Paris) : «Marius Victorinus. Éléments de noétique néoplatonicienne » 15h Anne-Isabelle BOUTON-TOUBOULIC (Bordeaux) : « Scepticisme et néoplatonisme dans le Contra Academicos d’Augustin »

25 mai 2013 14h Laurence BOULEGUE (Amiens), « Néoplatonisme et scepticisme chez Jean-François Pic de la Mirandole » 15h Claudio MORESCHINI (Pise) : « La funzione del neoplatonismo nei Problemata di Francesco Zorzi »

22 juin 2013 13h30 Brigitte TAMBRUN (Paris) : « Ficin et le platonicien Pléthon : récupération et trahison » 14h30 Jean-Michel COUNET (Louvain) : « La Lecture des Noms divins par Robert Grosseteste : ses spécificités » 15h30 Axel TISSERAND (Paris) : « Beatitudo et “esprit de géométrie” au livre III de la Consolation de Philosophie de Boèce : entre héritage et approche théologique »

Toutes les séances auront lieu à la Maison de la Recherche, 28, rue Serpente, 75006 Paris (salle D 035, le 26 janvier, puis D 421).

IIIe congrès de la SEMEN-L (Bordeaux, 11-13 octobre 2012) : appel à communication

La Société d’Études Médio- et Néo-Latines (SEMEN-L) organise les jeudi 11, vendredi 12 et samedi 13 octobre 2012, à l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3, son sixième Congrès sur le thème : « Rhétorique, stylistique et poétique : entre théorie et pratique ».

 

Notre réflexion pourrait s’articuler, entre autres, autour des domaines suivants.

• La réception de la rhétorique antique

Du Moyen Âge au XVIe siècle, l’héritage de la rhétorique antique, d’abord essentiellement latin, cicéronien et horatien, mais tributaire d’une évidente dette envers la culture grecque, connaît une importante transformation avec la redécouverte progressive des rhétoriciens antiques, d’Aristote aux rhéteurs de la période impériale. Or, il paraît important d’analyser l’héritage, les mutations et le devenir de la rhétorique antique, afin de mettre en évidence les différents points théoriques dont la compréhension est pour nous problématique et dont nous ne percevons parfois pas l’intérêt. La tradition rhétorique est-elle en l’occurrence un boulet qu’il faut traîner ou un ferment dynamique ?

• Les artes

Entre la fin des XIe et XIVe siècles, apparaissent en Europe des traités spécialisés qui s’intéressent à l’enseignement de la grammatica et ont pour objet l’art d’écrire : les artes dictandi qui s’attachent à l’art d’écrire en prose (des lettres, mais aussi tout document juridique ou administratif) ou de composer un discours ; les artes poeticae, qui concernent la composition d’ouvrages fictionnels, versifiés ou non ; les artes praedicandi enfin, qui étudient l’art d’écrire et de prononcer un sermon, et dont le contenu évolue considérablement avec le temps. La longévité exceptionnelle de certains de ces traités médiévaux, jusqu’au XVIe siècle, attire l’attention : il s’agira de mettre à jour leur intérêt, autant que leur originalité intrinsèques.

• Études de cas : l’art et la manière

La rhétorique, au sens le plus large, est une ressource et un courant qui alimente nécessairement l’écriture poétique, que celle-ci soit ou non fictionnelle : elle influence la formation des écrivains, qu’ils se déterminent par rapport à cet héritage ou en opposition avec lui. Des études textuelles précises seront ainsi les bienvenues, afin de mettre en lumière des applications concrètes de la théorie rhétorique.

 

Chaque communication durera entre 20 et 25 minutes. La publication d’un ouvrage sera faite à partir de ces communications dans la revue Eidôlon (Presses universitaires de Bordeaux). Les chercheurs intéressés sont invités à proposer avant le 15 avril 2012 un titre et une douzaine de lignes de présentation (environ 1000 caractères) à Anne Bouscharain ou à Danièle James-Raoul :

Contacts :

Anne Bouscharain anne.bouscharain@gmail.com

Danièle James-Raoul daniele.james-raoul@wanadoo.fr

Publications récentes (2011)

I. Textes

Boccaccio, Giovanni, Genealogy of the pagan gods, vol.  I: Books I-V, éd. J. Solomon, Cambridge (Mass.) – London, Harvard University Press (coll. The I Tatti Renaissance library), 2011.

– Calderini, Domizio, Commentary on Silius Italicus, éds. F. Mueke et J. Dunston, Genève, Droz (coll. Travaux d’Humanisme et Renaissance), 2011.

– Erasme, Adages, dir. J.-C. Saladin, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Le Miroir des Humanistes »), 2011.

– Fracastor, Jérôme, Syphilis ou le mal français – Syphilis sive morbus gallicus, dir. J. Vons en collaboration avec C. Pennuto et D. Gourevitch, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Les classiques de l’humanisme »), 2011.

– Forcadel, Étienne, La Sphère du Droit. Sphaera legalis, éd. A. Teissier-Ensminger, Classiques Garnier (Série Studiolo humaniste n° 1), 2011 [Nourrie des grandes controverses qui ont accompagné l’essor de l’Humanisme juridique, La Sphère du Droit s’affirme comme la défense et illustration d’une elegantia doctrinale qui revendique haut et fort l’héritage de la vera philosophia].

– Marulle, Michel, Œuvres complètes. Tome I – Epigrammaton libri quattuor, éd. et trad. Roland Guillot, Paris, Garnier, 2011 (ce volume offre la première traduction en français des quatre livres d’épigrammes de Marulle à partir de l’édition de 1497).

– Lippi, Lorenzo, Liber Proverbiolum, éd. P. Rondinelli, Bologne, Bononia University Press, 2011.

– Nifo, Agostino, De amore liber – Le livre de l’amour, éd., trad., notes et intr. L. Boulègue,  Paris, Les Belles Lettres (coll. « Classiques de l’humanisme »), 2011.

– Politien, Ange, Lamia, éd. C. S. Celenza, Leiden, Brill, 2011.

– Pontano, Giovanni, Eclogae – Eglogues bucoliques, tx., trad., intr. et notes H. Casanova-Robin, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Classiques de l’humanisme »), 2011.

– Spagnoli, Battista, Adolescentia, éd. A. Severi, Bologne, Bononia University Press, 2010.

– Ursin, Jean, La prosopopée des animaux, trad., préface et notes B. Gauvin, Grenoble, Jérôme Millon, 2011.

A paraître

– Biondo, Flavio, Rome restaurée – Roma instaurata, vol. II, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Classiques de l’humanisme »), Paris, Les Belles Lettres (2012).

– Pomponazzi, Pietro, De immortalitate animae, texte et trad. T. Gontier, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Les classiques de l’humanisme »), à paraître.

 

II. Etudes

Arrighi D., Écritures de l’ambassade. Les Lettres turques d’Ogier Ghiselin de Busbecq, Paris, Champion, 2011.

– Caigny F. (de), Sénèque le Tragique en France (XVIe-XVIIe siècles), Paris, Classiques Garnier, 2011 [Modèles de référence dès 1550, les tragédies de Sénèque sont peu à peu contestées dans leur esthétique au XVIIe siècle sans pour autant cesser d’influencer les dramaturges français].

– Charon A., Lesage C. et Netchine E. (éds.), Le Livre, entre le commerce et l’histoire des idées. Les catalogues de libraires (XVe-XIXe siècle), Paris, Honoré Champion, 2011.

– Darmon J.-Ch. (dir.), Littérature et thérapeutique des passions. La catharsis en question, Paris, Hermann, 2011. [voir l’article de V. Leroux, « L’émergence
d’une quaestio : la catharsis aristotélicienne chez les poéticiens de la
Renaissance »]

Dauvois N. et Dürrenmatt J. (éds.), La Ponctuation à la Renaissance, Paris, Garnier, 2011.

– Ducos J. et Giacomotto-Charra V. (dir.),  Lire Aristote au Moyen Âge et à la Renaissance. Réception du traité Sur la génération et la corruption, Paris, H. Champion, 2011.

– Galand P. et Nassichuk J., Aspects du lyrisme conjugal à la Renaissance, Genève, Droz, 2011.

Leroux V. (éd.), La mythologie classique dans la littérature néo-latine (Actes du colloque du 3e Congrès de la Société Française des Etudes Néo-Latines, 12-14 avril 2005, en hommage à Guy et Geneviève Demerson), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires, 2011.

– Philandrier G., Les Annotations sur L’Architecture de Vitruve. Livres V à VII, éd. de Frédérique Lemerle, Paris, Classiques Garnier (coll. Arts de la Renaissance européenne), 2011.

– Regoliosi M. (éd.), Le Radici umanistiche dell’Europa. Lorenzo Valla. La Riforma della lingua e della logica : Atti del Convegno del Comitato Nazionale VI centenario della Nascita di Lorenzo Valla. Prato, 4-7 Giugno 2008, Polistampa, 2010 (décembre)

– Sarmant Th. et Ploton-Nicollet Fr., Catalogue des jetons des institutions centrales d’Ancien Régime de la Bibliothèque nationale de France, Paris, BnF, t. 1, 2010 et t. 2, 2011 (sous presse). [A côté du caractère proprement numismatique de cet ouvrage, on trouvera une étude des mécanismes de l’imitatio dans les légendes, le plus souvent latines et métriques, dont sont porteurs les jetons d’Ancien Régime.]

A paraître

– Leroux V. et Séris E. (dir.), Anthologie des poétiques latines de la Renaissance, Genève, Droz, à paraître (2012).

III. Revues

Accademia, XI (2011), revue de la Société Marsile Ficin.

Camenae, 9 (juillet 2011) : La représentation des élites. Aristocraties politiques et aristocraties intellectuelles [éd. M. –Fr. André et M. Bost-Fiévet]. http://www.paris-sorbonne.fr/la-recherche/les-unites-de-recherche/mondes-anciens-et-medievaux-ed1/rome-et-ses-renaissances-art-3625/revue-en-ligne-camenae

– Camenulae (revue en ligne consacrée aux journées doctorales de l’ED1 de l’université de Paris-Sorbonne), 7 (juillet 2011) : Le sacré et le profane [éd. P. Galand  et mise en page M. Franchet]. http://www.paris-sorbonne.fr/la-recherche/les-unites-de-recherche/mondes-anciens-et-medievaux-ed1/rome-et-ses-renaissances-art-3625/revue-en-ligne-camenae/article/camenulae-no7-juin-2011

Humanistica Lovaniensia. Journal of Neo-Latin Studies, vol. LX (2011).

Renaissance Quarterly, vol. 64, 3 (automne 2011).

–  Seizième siècle, 7 (2011) [nous signalons notamment l’article de J.-M. Agasse, « Désir, plaisir et pratiques sexuelles sous le regard d’un médecin de la Renaissance », p. 85-97, et l’article de V. Leroux,   «L’érotisme de la belle endormie »].