Le Siècle des vérolés. La Renaissance européenne face à la syphilis, anthologie dirigée par A. Bayle, avec la collaboration de B. Gauvin, Grenoble, Jérôme Millon, « Mémoires du corps », 2019 (Anne Bouscharain)

Le Siècle des vérolés. La Renaissance européenne face à la syphilis, anthologie dirigée par A. Bayle, avec la collaboration de B. Gauvin, Grenoble, Jérôme Millon, « Mémoires du corps », 2019, 384 p., 26€

Passionnante plongée au cœur d’une pandémie qui soudain déferle sur l’Europe humaniste, conjuguant en un ballet funèbre le sexe et la mort, rongeant les corps, corrodant l’imaginaire collectif, cette anthologie se compose d’une centaine de textes qui évoquent l’apparition terrifiante de la vérole à la fin du XVe siècle. Organisée autour de douze chapitres thématiques, elle permet d’appréhender les enjeux de la découverte de ce nouveau mal, tant sur le plan scientifique et médical, que d’un point de vue plus intime, personnel. Elle éclaire l’influence prépondérante de ce mal sur les représentations idéologiques, politiques, morales et sur la littérature. Les extraits sélectionnés, composés entre 1495 et 1623 et souvent inédits, sont des traductions françaises originales d’œuvres écrites en latin, italien, espagnol, portugais ou anglais ; quant aux textes français du XVIe siècle, ils sont présentés dans une orthographe modernisée.

À travers une riche diversité d’auteurs, de pays et d’époques, cet ouvrage montre la profonde difficulté que les hommes de la Renaissance ont éprouvée à décrire et comprendre un mal jusqu’alors inconnu et devenu en quelques années un fléau universel, signe d’opprobre et de souffrance. Se jouant des frontières géographiques et des genres littéraires, la vérole se trouve ainsi au centre de la réflexion contemporaine et s’invite dans le discours des lettrés et savants, qu’ils soient médecins, historiens, voyageurs, moralistes, théologiens ou encore poètes. Car, au-delà du savoir scientifique proprement dit, cette anthologie cherche surtout à éclairer quelle image de la maladie se forge dans les œuvres littéraires contemporaines, à travers les tout premiers témoignages qu’elle suscite.

De nombreux textes reviennent sur l’étonnante variété des noms attribués à la vérole et sur la conséquence de cet embarras à nommer, la difficile constitution d’un savoir autour de l’origine, des causes, des symptômes et des remèdes à donner au mal. Très vite la vérole suscite une prise de position idéologique : réprobation, soupçon, discrimination deviennent alors le lot des malades, pestiférés d’un genre nouveau qui cristallisent la grande peur de leurs contemporains. D’autres textes prennent pour objet le portrait du corps souffrant, faisant du vérolé un type littéraire, pathétique ou grotesque. Au-delà de l’apparence physique, ce sont aussi les relations sociales que la vérole transforme totalement : la maladie, associée à l’intempérance sexuelle, fait honte, elle provoque suspicion mise au ban, elle devient l’accusation et l’injure par excellence dans la satire. La fin de l’anthologie explore par ailleurs le pouvoir créateur de la maladie à travers la fiction, en montrant combien invention et écriture permettent d’une certaine manière de conjurer la maladie et de s’en affranchir.

Anne Bouscharain

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°17 (2019) de la SEMEN-L (p. 46-47).

Girolamo Fracastoro, De sympathia et antipathia rerum liber I, éd. Concetta Pennuto, Rome, Edizioni di storia e letteratura, 2009

Girolamo Fracastoro, De sympathia et antipathia rerum liber I, éd. Concetta Pennuto, Rome, Edizioni di storia e letteratura, 2009.

Moins connu que la fameuse Syphilis, ce traité, paru à Venise 1546 et réédité deux fois
à Leyde, donne la fondation philosophique et médicale de la doctrine de la contagion
chère à Fracastor. Abondamment annoté et commenté. Le volume est pourvu d’une
précieuse bibliographie et d’un index nominum. Les lecteurs attendent impatiemment le
livre II et la suite.

Cette recension est extraite du Bulletin de liaison n°8 de novembre 2011 (p. 10).

Colloques 2008

Liste des colloques organisés à propos du latin médiéval et du néo-latin en 2008.

– 15 janvier, Barcelone : Jornada de estudio sobra poesia latina (de l’antiquité tardive à l’époque humaniste), université autonome de Barcelone.

– 2 février, Paris : Journée d’études sur l’hybridité épique, org. O. Pedeflous sous la direction de M. Huchon et J. Dangel, Sorbonne, salle G 647.

– 6-7 février, Bari : Libris satiari nequeo. Biblioteche nel Regno fra Tre e Cinquecento, org. F. Tateo, M. de Nichilo, D. Canfora, C. Corfiati, D. Defilipis, I. Nuovo. Palazzo Ateneo. Salone degli affreschi.

– 22 février, 9h-11h : Journée Horace I, co-organisée par P. Galand-Hallyn (EPHE) et Jean Vignes (TAM, Paris 7). Nathalie Dauvois (Toulouse), « Lyrisme et philosophie : le modèle horatien dans les commentaires de Landino à Lambin et chez les poètes de la Pléiade », au TAM (Université Paris Diderot-Paris7, Bâtiment des Grands Moulins, 75205 Paris Cedex 13).

– 8-10 mars, Montpellier, La notion de Prudence de Gerson à Gassendi, université de Montpellier.

– 14-15 mars 2008, Vérone : journée d’études n°1 sur La représentation du mariage chez les juristes et les poètes humanistes, Giovanni Rossi et P. Galand-Hallyn, première journée d’un diptyque qui se continuera à Paris IV l’an prochain.

– 27-28 mars 2008, Pau, Université de Pau et des Pays de l’Adour, colloque international L’Aquitaine des littératures médiévales (XIe-XIIIe siècles), org. V. Fasseur.

– 3-4 avril 2008, Paris : Paris, 1553 : audaces et innovations poétiques, Auditorium du Louvre et Paris VII, org. Jean Vignes et Olivier Halévy.

– 15 mai 2008, Paris, Les innovations du vocabulaire latin à la fin du Moyen Âge. Autour du Glossaire du latin philosophique (philosophie, théologie, sciences), Journée d’étude, IRHT, centre Félix- Grat, organisation : Olga Weijers (Constantijn Huygens Instituut, La Haye /IRHT).

– 26 mai, Paris : La Fable d’Orphée d’Ange Politien, Université Paris IV-Sorbonne, table ronde suivie d’un concert par la Compagnia dell’Orpheo, dir. Musicale Francis Biggi (Conservatoire de Genève).

– 28-30 mai 2008, Gand : La place de la cosmographie dans la culture de la Renaissance, org. F. Hallyn, Université de Gand, Centre for History of Science. Voir le site: http://sarton.ugent.be/

– 11-14 juin 2008, Paris, Société Internationale pour l’étude de la Théologie Médiévale, congrès international Réceptions des Pères et de leurs écrits au Moyen Age. Le devenir de la tradition ecclésiale.

– 21 juin, Université de Paris VII, Poétiques de la philologie, org. Sophie Rabau.

– 29 juin-2 juillet, Genga (Sassoferrato, Ancona), Seminario di alta cultura, l’innologia dal mondo antico all’umanesimo.

– 1-5 juillet, Tours : LIe Colloque International d’Etudes Humanistes : « Proportions », org. Sabine Rommevaux, Philippe Vendrix et Vasco Zara, C.E.S.R., Université François Rabelais.

– 2-5 juillet, 29e Congresso internazionale di studi umanistici, Sassoferrato (avec célébration de Pierre Damien à Fonte Avellana).

– 2-5 juillet, Gand : La silve : histoire d’une écriture libérée en Europe, de l’Antiquité au XVIIIe siècle. Koninklijke Academie voor nederlandse Taal-en Letterkunde (Koningstraat 18B-9000 Gent.org. Perrine Galand-Hallyn, Philip Ford, Carlos Lévy (dans le cadre du GDR 2837, «Culture latine de la Renaissance européenne », dir. P. Galand-Hallyn). – 21-24 juillet, Chianciano-Pienza (Siena), Vita pubblica e vita privata nel Rinascimento.

– septembre 2008, Bordeaux : Lire, choisir, écrire : la vulgarisation des savoirs du Moyen Age à la Renaissance, org. Violaine Giacomotto-Charra (Bordeaux III) et Christine Silvi (Paris IV).

– 18-20 septembre, Tours : Extravagances amoureuses. L’amour au-delà de la norme à la Renaissance: écart, dépassement, transgression, org. C. Lastraioli et E. Boillet, C.E.S.R.,
Université François Rabelais.

– 24-27 septembre 2008, Paris, 1108-2008. L’influence et le rayonnement de l’école de Saint-Victor de Paris au Moyen Âge, Colloque international du CNRS pour le neuvième
centenaire de la fondation de Saint-Victor, organisation Patrick Gautier Dalché, Patrice Sicard, Luc Jocqué et Dominique Poirel.

– 28 septembre, Tours : La grande peur de la Syphilis à la Renaissance. Retour aux textes sources médicaux, org. J. Vons et F. Fouassier, C.E.S.R., Université François Rabelais.

– Premier Congrès de la Société d’Études Médio et Néo-Latines (SEMEN-L), 15-17 octobre 2008,Université d’Aix en Provence et Maison Méditerranénne des Sciences de l’Homme, « Le Profane et le Sacré dans la culture latine du Ve siècle au XVIIe siècle », organisé par Marc Deramaix, Michèle Gally et Olivier Pédeflous. Le deuxième congrès est prévu pour octobre 2010 à Amiens (voir rubrique Congrès).

– 27-29 octobre 2008, Gand : Tradition et créativité dans les formes gnomiques en Italie et en France à la Renaissance (XIVe-XVIIe siècles), Université de Gand, org. P. Galand- Hallyn (EPHE et Paris IV, Ecole doctorale européenne sur l’Humanisme, Equipe « Rome et ses Renaissances », Centre G. Budé), G. Ruozzi (Bologne), S. Verhulst (Gand), J. Vignes (Paris VII, TAM) et R. Cardini (Florence).

– 29-31 octobre 2008, Florence, Convegno internazionale di studi, Coluccio Salutati e l’invenzione dell’Umanesimo, Direzione generale per i Beni Librari – Ministero per i Beni e le Attività Culturali, Comitato nazionale per le celebrazioni del VI centenario della morte di Coluccio Salutati, Dipartimento di Studi sul Medioevo e il Rinascimento – Università degli Studi di Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana.

– 4-6 décembre 2008, Florence : Colloque international Le radici umanistiche dell’Europa. 1- La diffusione europea del pensiero del Valla, 2- Lorenzo Valla e la riforma della lingua e della logica, Comitato Nazionale per le celebrazioni del VI centenario della nascita di Lorenzo Valla et Scuola del Dottorato internazionale in Civiltà dell’Umanesimo e del Rinascimento, Università degli Studi di Firenze, org. M. Regoliosi, P. Benigni, G. M. Anselmi, R. Campioni, R. Cardini, D. Coppini, F. Lo Monaco. Voir le site: http://www.centrostudiclassicismo.it/home.htm

– 10 décembre 2008, Paris, IRHT, Les écoles au Moyen Âge. Journées d’études de l’IRHT (1re journée d’études, la seconde ayant lieu en mai 2009).