Xavier Prévost, Jacques Cujas (1522-1590), jurisconsulte humaniste

La SEMEN-L a le plaisir d’annoncer la parution de l’ouvrage de Xavier Prévost, Jacques Cujas (1522-1590), jurisconsulte humaniste, chez Droz dans la collection « Titres courants ».

Jacques Cujas apparaît comme l’un des principaux représentants de l’humanisme juridique, courant qui introduit l’idée d’évolution dans la construction du droit et des institutions. Au fil de ses professorats, Cujas poursuit la critique humaniste en portant à son apogée la méthode historique. Il cherche à rétablir les textes dans leur version d’origine par la recherche des interpolations, tout en intégrant les dispositions commentées dans la longue durée. Il s’appuie tant sur sa maîtrise de la doctrine juridique, que sur sa vaste culture littéraire et philosophique. Ses travaux de philologue et d’éditeur restent d’utiles références, sans même évoquer ses reconstitutions commentées des ouvrages des juristes romains ou son analyse critique du corpus juris civilis. L’érudition ne tient cependant pas Cujas trop éloigné de la pratique, comme le prouvent ses consultations ou son étude de la féodalité. Soumis à l’épreuve de l’humanisme cujacien, le droit ressort transformé de la confrontation.

Table des matières

PRÉFACE

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

PROLÉGOMÈNES. LA VIE ET LES OEUVRES DE JACQUES CUJAS

VIE DE JACQUES CUJAS

I. Jacques Cujas avant l’enseignement §1 : Les origines A. Éléments sur la famille Cujeus

  1. La provenance géographique
  2. L’appartenance sociale B. Éléments sur l’enfance de Jacques Cujeus §2 : Les études A. La formation scolaire
  3. Les humanités
  4. Les études de droit B. La formation personnelle

II. L’enseignement de Jacques Cujas §1 : Les professorats de l’affirmation A. Le conflit de l’ascension : de Toulouse au départ pour Bourges

  1. Le cours libre d’Institutes à Toulouse (1547 – oct.1554)
  2. L’affaire Cujas
  3. Le professorat de Cahors (oct. 1554 – été 1555) B. L’ascension dans les conflits : de l’arrivée au retour à Bourges
  4. Le premier professorat de Bourges (sept. 1555 – été 1557)
  5. Le premier professorat de Valence (janv. 1558 – nov. 1559) §2 : Les professorats de la renommée A. De la reconnaissance à la prééminence : Bourges et Turin
  6. Le deuxième professorat de Bourges (nov. 1559 – été 1566)
  7. Le professorat de Turin (oct. 1566 – août 1567) B. La reconnaissance de la prééminence : les derniers professorats
  8. Le second professorat de Valence (sept. 1567 – juin 1575)
  9. Le troisième professorat de Bourges (juin 1575 – 4 oct. 1590)

III. Jacques Cujas en dehors de l’enseignement §1 : Les charges extra-universitaires A. Les charges judiciaires

  1. Conseiller au parlement de Grenoble
  2. Conseiller au présidial de Bourges B. Les charges « politiques »
  3. Conseiller du duc de Savoie
  4. Conseiller du duc d’Alençon §2 : La vie personnelle A. La famille de Jacques Cujas
  5. Le premier mariage
  6. Le second mariage B. La religion de Jacques Cujas
  7. L’hypothèse du protestantisme
  8. La thèse d’une « sensibilité religieuse d’entre-deux »

OEUVRES DE JACQUES CUJAS

I. Jacques Cujas éditeur §1 : La quête des sources §2 : L’édition de sources A. Les éditions simples

  1. Les compilations jurisprudentielles pré-justiniennes
  2. Le Code Théodosien
  3. Le droit byzantin post-justinien B. Les éditions glosées ou commentées
  4. Les sources pré-justiniennes
  5. Les sources justiniennes
  6. Les sources post-justiniennes

II. Jacques Cujas édité §1 : La vigueur des éditions parues du vivant de Jacques Cujas A. Les multiples rééditions B. Les premiers recueils d’oeuvres intégrales §2 : La vitalité des éditions posthumes A. Les éditions antérieures à celle de Fabrot B. Les éditions de référence

  1. L’édition de Fabrot (Paris, 1658)
  2. Les éditions italiennes du XVIIIe siècle (Naples, 1722-1727 ; Naples, 1758 ; Venise-Modène, 1758-1783) C. Les éditions du XIXe siècle

PREMIÈRE PARTIE. L’HUMANISME JURIDIQUE DE JACQUES CUJAS

CHAPITRE PREMIER. LA POURSUITE DE LA CRITIQUE HUMANISTE

Section I. Une position nuancée à l’égard de la doctrine antérieure §1 : L’utilisation généralisée mais critique des glossateurs A. La Grande glose comme base de travail

  1. Le recours constant à la glose
  2. La défense du travail des glossateurs B. Le dépassement de la Grande glose
  3. Les différences de méthode
  4. Les critiques répétées §2 : L’utilisation limitée et critique des commentateurs A. Une prise en considération variable
  5. La relative importance de Bartole
  6. L’effacement des autres commentateurs B. Une critique mesurée
  7. Attaques et analyses divergentes
  8. Louanges et analyses partagées

Section II. Une position distinctive au sein de la doctrine humaniste §1 : La place de Jacques Cujas parmi les méthodes de l’humanisme A. L’humanisme juridique de Jacques Cujas face à la diversité des courants méthodologiques

  1. Le courant historiciste
  2. Le courant systématiste
  3. Le courant des praticiens B. L’humanisme de Jacques Cujas à travers ses références littéraires et philosophiques
  4. La culture classique de Jacques Cujas
  5. L’éclectisme de Jacques Cujas §2 : L’opinion de Jacques Cujas sur les juristes humanistes A. Les prises de position « scientifiques »
  6. Des analyses partagées
  7. Des analyses rejetées B. Les prises de position polémiques
  8. La critique de ses adversaires
  9. La louange des partisans de sa méthode

Conclusion du chapitre

CHAPITRE 2.. L€™APOGÉE DE L’HUMANISME HISTORICISTE

Section I. Le rétablissement du texte §1 : La critique externe A. Les sources latines

  1. Les différentes versions du corpus juris civilis a. La place particulière de la Florentine b. Les variantes manuscrites imprimées
  2. Les autres sources juridiques
  3. Les sources littéraires B. Les sources grecques
  4. La correction des textes latins
  5. La reconstitution des textes grecs §2 : La critique interne A. La forme du droit
  6. Le critère stylistique
  7. Le critère grammatical et orthographique B. Le fond du droit
  8. Le critère historique
  9. Le critère logique §3 : La critique nuancée du travail de Tribonien A. Le rejet des interpolations
  10. L’opinion de Jacques Cujas
  11. Les excès de certains humanistes B. Le rejet d’une condamnation systématique
  12. La défense du travail du compilateur
  13. L’existence de modifications non triboniennes

Section II. Le rétablissement du contexte §1 : Une nouvelle méthode fondée sur l’Histoire A. La reconstitution des oeuvres classiques

  1. Le plan historique de l’ouvrage
  2. Le sens historique des fragments B. La détermination de la logique du corpus juris civilis
  3. La justification du plan des compilations
  4. Les limites du plan des compilations §2 : Une interprétation rénovée par l’Histoire A. Un bouleversement : l’interprétation historico-exégétique du droit romain
  5. L’analyse historique comme référentiel interprétatif
  6. L’analyse exégétique complémentaire B. Une technique novatrice de conciliation des contradictions : l’analyse historique du corpus juris civilis
  7. La conciliation par l’histoire du droit romain
  8. La conciliation par la critique historique des textes

Conclusion du chapitre

CONCLUSION DE LA PARTIE

SECONDE PARTIE. LA PRATIQUE JURIDIQUE CHEZ JACQUES CUJAS

CHAPITRE PREMIER. LE DROIT DES SUCCESSIONS EN PRATIQUE

Section I. Le recours axiomatique au droit romain §1 : L’exemple de la succession testamentaire A. La validité du testament

  1. Les témoins
  2. Le cas particulier des militaires B. La désignation des héritiers
  3. L’institution d’héritier
  4. Les substitutions §2 : L’exemple des legs et fidéicommis A. La portée des legs et fidéicommis conditionnels
  5. Cas d’un legs conditionnel
  6. Cas d’un fidéicommis conditionnel B. La transmission des legs et fidéicommis
  7. Cas de transmission d’un legs
  8. Cas de transmission d’un fidéicommis

Section II. Le recours nécessaire à des sources complémentaires et concurrentes §1 : Les dispositions successorales du « droit français » A. Les coutumes du royaume

  1. Force des coutumes successorales a. Face au droit romain b. Face à une convention privée
  2. Exemples d’application de coutumes successorales B. La législation royale
  3. L’insinuation d’une donation à cause de mort
  4. Les dispositions testamentaires au profit d’un tuteur ou d’un curateur
  5. L’étendue des substitutions fidéicommissaires §2 : Les successions en droit féodal A. Le régime exposé par Jacques Cujas
  6. La détermination de l’héritier
  7. La concurrence entre héritiers B. Les cas pratiques résolus par Jacques Cujas
  8. Le droit applicable à une dévolution testamentaire de biens nobles
  9. L’étendue de la liberté testamentaire à l’égard d’une succession féodale §3 : Le cas particulier d’une succession de droit public A. Le risque de vacance du trône de Portugal B. Les solutions proposées par Jacques Cujas
  10. Les droits de proximité et de représentation
  11. La loi salique et la création d’un nouveau roi
  12. L’adoption d’un héritier au trône

Conclusion du chapitre

CHAPITRE 2.. LE DROIT FÉODAL, ENTRE PRATIQUE ET CRITIQUE HISTORIQUE

Section I. L’analyse historique du fief §1 : Les fondements romains A. Le rejet de la théorie médiévale du domaine divisé

  1. La théorie pratique des commentateurs
  2. La critique romaniste de Jacques Cujas B. L’adoption d’une définition romaine du fief
  3. Le débat sur l’origine du fief
  4. Le fief comme usufruit §2 : Les transformations pratiques ultérieures A. Un usufruit avec charges
  5. Fief, noblesse et obligation militaire
  6. Fief, fidélité et obligations pécuniaires B. Un usufruit héréditaire
  7. De la concession à temps à la concession à vie
  8. La concession de l’hérédité

Section II. Les pratiques de dessaisissement du fief §1 : Le dessaisissement volontaire : la vente du fief A. Le droit de cession

  1. Un usufruit cessible
  2. La situation de l’acquéreur B. Les droits de retrait
  3. Le retrait lignager
  4. Le retrait féodal §2 : Le dessaisissement forcé : la perte du fief A. Les causes de la saisie
  5. La négation de la foi
  6. La rupture de la foi B. La procédure de la saisie
  7. L’action du seigneur
  8. La défense du vassal

Conclusion du chapitre

CONCLUSION DE LA PARTIE

CONCLUSION

ANNEXES

  1. Les œuvres de Jacques Cujas 1.1. Dates de publication des ouvrages et Dates des cours publiés 1.2. Table de concordance des tomes des éditions de référence. 1.3. Découpage de l’édition de Prato, 1836-1844 1.4. Découpage de l’édition de Prato, 1859-1871 et Turin- Paris, 1874 1.5. Tableau de présentation synthétique des ouvrages de Jacques Cujas
  2. Les références citées par Jacques Cujas 2.1. Tableaux généraux 2.1.1. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par ordre alphabétique 2.1.2. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par nombre de références 2.2. Regroupement par période 2.2.1. Auteurs de l’Antiquité cités par Jacques Cujas 2.2.2. Auteurs du Moyen Âge cités par Jacques Cujas 2.2.3. Auteurs des Temps modernes cités par Jacques Cujas 2.3. Regroupement par activité 2.3.1. Les juristes cités par Jacques Cujas 2.3.1.1. Tableau général des juristes cités par Jacques Cujas 2.3.1.2. Les glossateurs cités par Jacques Cujas 2.3.1.3. Les commentateurs cités par Jacques Cujas 2.3.1.4. Les juristes humanistes cités par Jacques Cujas 2.3.1.5. Les juristes byzantins cités par Jacques Cujas 2.3.2. Les références extra-juridiques de Jacques Cujas 2.3.2.1. Agronomes, Botanistes et Naturalistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.2. Architectes cités par Jacques Cujas 2.3.2.3. Astronomes et Géographes cités par Jacques Cujas 2.3.2.4. Écrivains chrétiens et Théologiens cités par Jacques Cujas 2.3.2.5. Écrivains cités par Jacques Cujas 2.3.2.6. Grammairiens et Philologues cités par Jacques Cujas 2.3.2.7. Historiens cités par Jacques Cujas 2.3.2.8. Hommes politiques et Hauts fonctionnaires cités par Jacques Cujas 2.3.2.9. Humanistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.10. Imprimeurs et Éditeurs cités par Jacques Cujas 2.3.2.11. Mathématiciens cités par Jacques Cujas 2.3.2.12. Médecins cités par Jacques Cujas 2.3.2.13. Panégyristes cités par Jacques Cujas 2.3.2.14. Philosophes cités par Jacques Cujas 2.3.2.15. Poètes et Fabulistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.16. Rhéteurs et Orateurs cités par Jacques Cujas 2.3.2.17. Traducteurs cités par Jacques Cujas 2.4. Regroupement par langue / nationalité 2.4.1. Auteurs de langue latine cités par Jacques Cujas 2.4.2. Auteurs de langue grecque cités par Jacques Cujas 2.4.3. Auteurs allemands cités par Jacques Cujas 2.4.4. Auteurs bataves cités par Jacques Cujas 2.4.5. Auteurs britanniques cités par Jacques Cujas 2.4.6. Auteurs espagnols cités par Jacques Cujas 2.4.7. Auteurs français cités par Jacques Cujas 2.4.8. Auteurs italiens cités par Jacques Cujas 2.4.9. Auteurs d’une autre langue ou nationalité cités par Jacques Cujas
  3. Généalogie simplifiée des prétendants à la Couronne de Portugal en 1580

BIBLIOGRAPHIE

I – Sources Sources manuscrites Archives départementales de la Haute-Garonne Série B : Cours et juridictions Série E : Féodalité, Communes, Bourgeoisie, Familles, Notaires Série H: Archives ecclésiastiques Archives municipales de Bourges Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune. Série BB : Administration communale Série GG: Cultes, Instruction, Assistance publique Archives municipales de Toulouse Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune. Série CC : Cadastre, Impôt, Comptabilité Série HH: Agriculture, Industrie, Commerce Archives nationales Registre du parlement de Paris Bibliothèque nationale de France Fonds latin Fonds français Fonds Dupuy Fonds Baluze Nouvelles Acquisitions Françaises Sources imprimées Jacques Cujas Droits romain et canonique Droit byzantin Législation Doctrine juridique Autres sources imprimées

II -Études INDEX DES MATIÈRES INDEX DES NOMS DE LIEUX INDEX DES NOMS DE PERSONNES INDEX DES SOURCES JURIDIQUES Sources romaines et canoniques Sources « françaises »

Aux marges de l’encyclopédie : circulation des savoirs de l’Antiquité à l’âge de l’Humanisme, sous la direction de Thibault Miguet et Anne Raffarin

La SEMEN-L a le plaisir d’annoncer la parution d’un ouvrage sous la direction de Thibault Miguet et Anne Raffarin, Aux marges de l’encyclopédie : circulation des savoirs de l’Antiquité à l’âge de l’Humanisme, chez Honoré Champion dans la collection « Colloques, Congrès et Conférences » – série Le Moyen Âge (n° 33), auquel ont aussi contribué d’autres membres de notre Société.

Voici le faire-part de présentation de l’ouvrage par les éditions Honoré Champion (cliquez ici pour le télécharger) :

Aux marges de l’encyclopédie – présentation éditeur

Version en texte clair

L’encyclopédisme peut apparaître comme la réalisation d’un rêve : celui d’un savoir universel. Pourtant, autour de ce rêve existent des zones de turbulence où le rêve se heurte à de multiples obstacles, entre autres, l’existence de champs concurrents. Ce volume s’intéresse aux troubles à l’ordre encyclopédique, au développement de savoirs dans un cadre qui échappe à ce bel ordonnancement, de l’Antiquité à la Renaissance, époque où Rabelais emploie pour la première fois le substantif « encyclopédie ».

Le parcours dans les marges, que ce volume prend le risque d’emprunter, présente, entre autres, l’intérêt de considérer à la fois ouvrages scientifiques et littéraires, trop souvent disjoints voire opposés, dans une perspective de transmission des connaissances. Cette exploration met en lumière la fécondité d’un espace dans lequel se construisent des savoirs qui sont tout sauf marginaux.

Les études qui composent ce volume ont été réunies à l’issue du colloque international qui s’est tenu à l’Université Paris-Est Créteil du 17 au 19 mars 2022.

Thibault Miguet est maître de conférences en langue et littérature grecques à l’Université Paris-Est Créteil. Il est spécialiste de l’histoire et de la transmission de la médecine grecque, byzantine et arabe, ainsi que de l’histoire des textes et des savoirs.

Anne Raffarin est professeur de langue et littérature latines à l’Université Paris-Est Créteil. Elle est spécialiste de la littérature humaniste et plus particulièrement de l’organisation d’un savoir sur l’Antiquité à la Renaissance.

Ont également contribué à ce volume : Scott W. Blanchard, Morgane Cariou, Eva Falaschi, Catherine Gaullier-Bougassas, Nathalie Gorochov, Baptiste Laïd, Alice Lamy, Valérie Naas, Sylvie Rougier-Blanc, Luigi-Alberto Sanchi, Andrea Severi.

Colloques, Congrès et Conférences – Le Moyen Âge

Collection fondée par Jean Dufournet, dirigée par Jeanne-Marie Boivin et Michèle Guéret-Laferté

Cette collection accueille des ouvrages collectifs, des actes de congrès ou de colloques, des conférences.

 

Table des matières

Thibault MIGUET, Anne RAFFARIN
INTRODUCTION 7

DIRE LE MONDE DANS L’ANTIQUITE

Eva FALASCHI et Valérie NAAS
LES ŒUVRES MONUMENTALES DANS L’ANTIQUITE :
L’APPRÉHENSION GLOBALE DU SAVOIR AVANT L’ENCYCLOPÉDIE 19

Morgane CARIOU
L’INVENTAIRE DU MONDE DANS LA POESIE GRECQUE D’ÉPOQUE IMPÉRIALE 35

Sylvie ROUGIER-BLANC
LES DEIPNOSOPHISTES D’ATHÉNÉE ET LA COLLECTION DE SAVOIRS SOUS LES SEVERES : UN PROJET HORS NORME ? 65

COMPILER ET FAIRE CIRCULER LES SAVOIRS AU MOYEN ÂGE LE DEBAT ENTRE LA THEOLOGIE ET LA PHILOSOPHIE

Nathalie GOROCHOV
COMPILER LES SAVOIRS DANS L’UNIVERSITE MEDIEVALE :
AUTEURS ET FORMES DE LA PRODUCTION (XIIe-XIIIe SIÈCLE) 83

Alice LAMY
LA FELICITE DE L’HOMME ACCOMPLI SELON ALBERT LE GRAND (1200-1280). ÉTUDE COMPAREE DU MODELE SCOLASTIQUE D’INSTRUCTION UNIVERSEL ET DE L’INTENTION ENCYCLOPEDIQUE AU XIIIe SIÈCLE 97

Baptiste LAÏD
LA FORMATION DE L’HOMME INSTRUIT : LE PROGRAMME ET LA MÉTHODE D’ENSEIGNEMENT DE LA DISCIPLINA CLERICALIS ET DE SES CONTINUATIONS FRANÇAISES 115

Catherine GAULLIER-BOUGASSAS
LA NAISSANCE DE LA PHILOSOPHIE GRECQUE SELON LA CHRONIQUE DITE DE BAUDOUIN D’AVESNES ET LE MIROIR HISTORIAL : ÉCRITURE HISTORIQUE ET TENTATION DE L’ENCYCLOPÉDISME 133

Thibault MIGUET
DEMEMBRER L’ENCYCLOPEDIE. LES MANUSCRITS D’EXTRAITS DU VIATIQUE DU VOYAGEUR D’IBN AL-ǦAZZĀR 153

L’HUMANISME : DIALOGUE ENTRE LES SAVOIRS ET RECONSTRUCTION DU SENS

Anne RAFFARIN
LES JOURS DE FÊTE D’ALESSANDRO ALESSANDRI : DES NUITS ATTIQUES HUMANISTES 173

Luigi-Alberto SANCHI
LES SOURCES ENCYCLOPEDIQUES DES PROJETS ERUDITS DE GUILLAUME BUDE 197

Laurence BOULÈGUE
REFONTE DES SAVOIRS ET RECONSTRUCTION DU SENS DANS LES INTRODUCTIONS DE CRISTOFORO LANDINO A L’ŒUVRE DE VIRGILE 209

ANDREA SEVERI
I 565 «PERCHE» DEL MEDICO BOLOGNESE GIROLAMO MANFREDI (1474) 221

W. SCOTT BLANCHARD
GIANFRANCESCO PICO DELLA MIRANDOLA AND THE BONFIRE OF THE HUMANITIES 237

TABLE DES MATIERES 285

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE 255

INDEX NOMINUM 279

TABLE DES MATIERES 283

Journées d’étude “Usages et exploitations des mémoires de l’Antiquité”

Pour télécharger le programme, cliquez sur ce lien.

12 & 13 juin 2025

Université de Caen Normandie

Organisation :
Catherine Gaullier-Bougassas, Angèle Tence, Laure Cébe

Programme_Agrelita_JE_Usages

Jeudi 12 juin ⋅ 8h45-17h15

8h45 : Accueil des participants

9h00 : Mot d’accueil et introduction par Catherine Gaullier-Bougassas

  • 9h15 : Luciana Romeri (UMR Craham ⋅ Unicaen), Réception et ré-élaboration de la culture grecque à l’époque impériale. Le cas d’Athénée de Naucratis, entre volonté mémorielle et volonté critique
  • 9h45 : Pierre Bauduin (UMR Craham ⋅ Unicaen), Entre réminiscence et mémoire convoquée. Le souvenir des Danois dans la Normandie du début du XIe siècle

10h15 : Discussion et pause

  • 10h45 : Alexis Chen (UMR IAO ⋅ ENS Lyon), Créer l’Antiquité, fonder la sagesse. L’invention du passé prédynastique et des Rois-Sages fondateurs dans la Chine des Royaumes Combattants
  • 11h15 : Laetitia Chhiv (UMR CRCAO ⋅ Fondation Chiang Ching-kuo), Du maître de sagesse à la canonisation. Évolution de la représentation de Confucius entre le IVsiècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère, à la lumière des sources transmises et exhumées

11h45 : Discussion

12h00 : Déjeuner pour les conférenciers

  • 14h00 : Laurent Glattli (Université Humboldt de Berlin), L’Inde ancienne, entre historicisation des mythes et mythologisation de l’histoire
  • 14h30 : Charlotte Schmid (École française d’Extrême-Orient), Aux portes du passé, le gardien de la Ville de Celui qui prit le Gange (Inde, Xe-XXIe siècles)
  • 15h00 : Claudine Le Blanc (UR CERC ⋅ Sorbonne Nouvelle), L’Antiquité contre les femmes ? Reconstructions modernes de figures féminines de l’Inde ancienne

15h30 : Discussion et pause

  • 16h00 : Katharina Jobst (UR REIGENN ⋅ Sorbonne Université), La réception de l’Antiquité “orientale” par les pionnières de la danse moderne, de l’espace germanique à l’Inde (1920-1940)
  • 16h30 : Andreea Apostu (Institut d’Histoire des Religions de l’Académie Roumaine), Les représentations visuelles de Pluton et Cerbère dans l’Épître d’Othéa, le Livre des échecs amoureux moralisés et le Recueil des histoires de Troie de Raoul Lefèvre

17h00 : Discussion, puis dîner pour les conférenciers

Vendredi 13 juin ⋅ 9h-17h

9h00 : Accueil des participants

  • 9h15 : Marc Toutant (UMR CETOBaC ⋅ CNRS), Alexandre et ses philosophes conseillers dans les traditions littéraires turques médiévales
  • 9h45 : Brigitte Gauvin (UMR Craham ⋅ Unicaen), Une grenouille à la conquête de l’univers. Le Marcus d’Ulrich von Hutten (1516)

10h15 : Discussion et pause

  • 10h45 : Christine Dumas-Reungoat (UMR Craham ⋅ Unicaen), Le savant mésopotamien Oannès. Quelques exploitations de cette figure hybride de Bérose à Flaubert
  • 11h15 : Fabien Lacouture (UMR IRHiS ⋅ Université de Lille), Hercule (et les autres) à la croisée des chemins

11h45 : Discussion

12h00 : Déjeuner pour les conférenciers

  • 14h00 : Deivid Valério Gaia (Université fédérale de Rio de Janeiro), Écho et Narcisse. L’arrivée des divinités grecques au Brésil de Mestre Valentim (1785)
  • 14h30 : Anastasia Aksenova (UMR HiSoMA ⋅ Université Jean Moulin-Lyon 3), Réinterprétations et usages des mémoires de l’Égypte ancienne dans les récits de voyageurs russes du XIXe siècle. Entre altérité et appropriation culturelle

15h00 : Discussion et pause

  • 15h30 : Laurent Nespoulous (UMR IFRAE ⋅ Inalco), Inventer le neuf avec l’ancien. La place de ce qui est “antérieur” dans la construction du Japon
  • 16h00 : Michael Lucken (UMR IFRAE ⋅ Inalco), Les études classiques au Japon comme lieu de résistance à l’occupation américaine, 1945-1952

16h30 : Discussion, puis dîner pour les conférenciers

Jean-Yves Tilliette, Littérature latine du Moyen Âge. Les jeux d’une langue poétique, Paris, éditions Honoré Champion, coll. Essais sur le Moyen Âge (n° 79), 2024

Jean-Yves Tilliette, Littérature latine du Moyen Âge. Les jeux d’une langue poétique, Paris, éditions Honoré Champion, coll. Essais sur le Moyen Âge (n° 79), 2024, 358 p.

Les seize études recueillies dans ce volume entreprennent d’explorer certaines des contrées qui composent un continent aujourd’hui oublié de notre ancienne littérature : la poésie latine du Moyen Âge. Elles entendent le faire en adoptant le point de vue de la critique littéraire tout autant que celui de l’analyse philologique et historique. Car la langue savante ne s’est pas alors cantonnée aux usages de la pratique documentaire et de la philosophie scolastique. Elle est aussi créatrice généreuse de formes et de récits. Elle a même d’autant plus vocation à s’incarner sous les espèces de la littérature qu’elle n’est plus langue naturelle. Dès lors, elle peut cultiver en toute liberté les effets du « second degré » et entretenir un dialogue fécond et souvent plein d’esprit, tantôt drôle tantôt sérieux, avec l’œuvre des grands anciens, Virgile ou Ovide, et les témoins les plus brillants des jeunes littératures vernaculaires, poèmes des troubadours ou Roman de Renart. Voilà les jeux de paroles et de sens que l’on s’efforce d’illustrer ici d’exemples variés.

 Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°22 (2024) de la SEMEN-L (p. 48).

La Bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux du XIIe au XVIIIe siècle, Tome II, manuscrits conservés, 4ème partie, sous la direction de Caroline Heid et Jean-Pierre Rotschild, Paris, CNRS Editions, 2024

La Bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux du XIIe au XVIIIe siècle, Tome II, manuscrits conservés, 4ème partie, sous la direction de Caroline Heid et Jean-Pierre Rotschild, Paris, CNRS Editions, 2024, 424 p.

La bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux fut un centre de première importance de la vie spirituelle et intellectuelle en France et en Europe au Moyen Âge. André Vernet en a édité les anciens catalogues en 1979 dans la collection « DER » (La bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux du XIIe au XVIIIe siècle, t. I) et ses collaborateurs de la section de codicologie de l’IRHT, Jean-Paul Bouhot et Jean-François Genest, y ont publié en 1997 les notices descriptives de plus de la moitié des mille et quelques manuscrits subsistants du catalogue de 1472 : t. II, 1re partie, Manuscrits bibliques, patristiques et théologiques. La section latine de l’IRHT a continué ce programme à partir de 2007, ayant à décrire de nombreux recueils de pièces multiples : florilèges, sermonnaires, collections hagiographiques, livres liturgiques. En 2021 est paru sous la direction des présents éditeurs le tome II, 3e partie, Sermons et instruments pour la prédication (prix Duchalais de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 2023), premier publié de quatre volumes qui couvriront en outre, selon l’ordre des cotes du catalogue de 1472, d’autres manuscrits de sermons (t. II/2) ; diverses disciplines (t. II/4, ce volume) ; la liturgie (t. II/5).

147 manuscrits sont ici décrits, de droit (66), médecine (8), grammaire (12), logique (5), rhétorique (9), poésie (15), philosophie (25), usages monastiques (7). Le détail des notices est de nature à éclairer l’histoire de l’enseignement du droit à Paris et à Orléans, les traditions de gloses des textes classiques et philosophiques, la prosopographie de Clairvaux et enfin l’histoire de sa bibliothèque, en partie le produit de son scriptorium, mais aussi ensemble organisé et vivant du XIIe au XVIIIe siècle.

 Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°22 (2024) de la SEMEN-L (p. 47-48).

Cours et séminaires 2024-2025

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Clémence Revest et Benoit Grévin

Séminaire de latin médiéval et renaissant pour historiens à l’ENS Paris : https://histoire.ens.fr/latin- medieval-et-renaissant-pour-les-historiens.html ; le séminaire est constitué de deux modules de dix séances chacun visant à approfondir la connaissance du latin pratiqué aux XIIe-XVe siècles par l’étude commentée de textes dans une optique interdisciplinaire (traductions, problèmes d’analyse linguistique et stylistique, aspects historiques, aspects rhétoriques), mais dans une perspective avant tout historique. L’alternance entre un semestre consacré à des formes d’écriture proprement médiévales, et un autre à des formes d’écriture renaissantes en partie néo-classiques donne une vue complémentaire sur les différentes pratiques du latin au bas Moyen Âge.

Luigi-Alberto Sanchi avec Prévost Xavier (Université de Bordeaux, IRM – IUF)

L’Institut d’histoire du droit Jean Gaudemet de l’université Paris-Panthéon-Assas, en collaboration avec l’Institut de recherche Montesquieu de l’université de Bordeaux et l’Institut universitaire de France, organise des séances de séminaire qui ont lieu au Collège Sainte-Barbe, en salle Collinet (4 rue Valette, 75005 Paris, 3e étage), le vendredi de 14h30 à 16h30. Les séances sont publiques. Elles peuvent également être suivies en ligne en écrivant à humanisme.juridique@gmail.com

Année 2025 : Humanisme juridique et utopie

  • Vendredi 17 janvier 2025 : « La première est de M. Budé, Maître des Requêtes, sous François Ier ; elle a paru en 1550 ». Traductions et lectures juridiques de l’Utopie de Thomas More au XVIe siècle. Diego Quaglioni, Université de Trente.
  • Vendredi 31 janvier 2025 : La fiction politique de l’Utopie ou les jeux sur l’interprétation du texte et de la loi. Claire Pierrot, Lycée Lesage de Vannes.
  • Vendredi 14 mars 2025 : Le seminarium d’Utopia : Budé lecteur de More. Richard Scholar, Durham University.
  • Vendredi 4 avril 2025 : De quoi l’utopie est-elle le nom ? Retour sur l’origine supposée du genre à la Renaissance. Géraldine Cazals, Université de Bordeaux (IRM).

65 rue de Richelieu (auditeurs libres sur inscription etudes@enc-sorbonne.fr)

François Ploton-Nicollet

  • Latin médiéval, approche linguistique : Semestre 1, lundi, 14h30-16h30 entre le 30 et le 31 oct. 2024
  • Latin médiéval, documents d’archive (avec Olivier Guyotjeannin) : Semestre 2, lundi, 14h00-15h00, entre le 20 janv. et le 11 avril 2025
  • Séminaire : L’Apocalypse de Golias entre satire de la société et exégèse biblique : Semestre 1, mardi, 17h30-19h30, par quinzaine ; Semestre 2, le lundi, 18h00-20h00, par quinzaine.
  • Codicologie théorique : Semestre 1, mercredi, 9h00-11h00, par
  • Histoire littéraire : Bible et culture biblique : Semestre 1, lundi, 10h30-
  • Histoire littéraire : Littérature latine chrétienne : Semestre 1, mercredi, 11h00-
  • Histoire littéraire : L’épopée latine de Virgile à la Renaissance : Semestre 2, lundi, 10h30-12h30, du 20 janvier au 21 février.

Benoît Grévin (CNRS-CRH), et Clémence Revest (CNRS-centre Norbert Elias)

Latin médiéval et renaissant pour les historiens (latin niveau avancé). Vendredi 14h-16h. Sous-cycle 1 (automne 2024) : « L’imaginaire de la « renaissance » dans les premiers épistolaires humanistes, v. 1350- 1450 » ; sous-cycle 2 (hiver-début printemps 2025) « Les techniques de la communication politique et religieuse médiévale, entre pouvoir, lettre et sermon » Contact : benoit.grevin@orange.fr ou benoit.grevin@ehess.fr.

Frédéric Duplessis, Marie-Céline Isaïa, Beate Langenbruch, Mathilde Cazeaux,

  • Séminaire « Edition et traduction de la Vie de saint Remi (BHL 7152-7162) d’Hincmar de Reims ». Un vendredi sur deux (14h-16h), semestre 1 et 2 ; Lieu : Sources chrétiennes (1er étage), 22 rue Sala https://sourceschretiennes.org/seminaire/hincmar-reims
  • Séminaire d’épistémologie des médiévistes de l’ENS de Lyon : Les Savoirs des médiévistes à l’usage de tous, première séance le vendredi 4 octobre, de 16-18h (semestre 1 et 2), Lieu : ENS de Lyon (voir catalogue de cours de l’ENS de Lyon)
  • Séminaire « De Virgile à Pétrarque : l’épopée latine en diachronie » ; jeudi 11h-13h (semestre 2) ; Lieu : ENS de Lyon (Salle D2-121)

Le genre épique occupe une place centrale dans la littérature latine, qui se reflète non seulement dans la dignité qu’accordaient les Anciens au genus sublime ou l’influence fondamentale de l’Énéide de Virgile mais aussi dans la persistance de ce genre à travers les siècles. En effet, l’histoire de l’épopée latine débute avec l’apparition de la littérature en langue latine (avec les œuvres de Livius Andronicus ou de Naevius) et se poursuit tout au long de l’Antiquité et du Moyen Âge, bien après la chute de l’Empire romain d’Occident. Ce séminaire de recherche se propose d’étudier en diachronie les évolutions de l’épopée latine. Le corpus se concentrera sur le sous-genre constitué par les épopées historiques. Du Bellum ciuile de Lucain à l’Africa de Pétrarque en passant par les Punica de Silius Italicus, la poésie hagiographique carolingienne et l’Alexandreis de Gauthier de Châtillon, l’objectif du séminaire est de mettre en avant les permanences et les adaptations des codes de l’épopée historique latine en replaçant chaque œuvre dans ses contextes littéraire, politique et historique (https://www.ens-lyon.fr/enslyon-maquette/maquette-cours/LAT- 4201/2024)

  • Cours de langue latine médiévale, mardi 14h-16h (semestre 1), Lieu : ENS de Lyon (Salle D2-031) Découverte de la langue latine médiévale à partir de la traduction de textes portant sur les écoles médiévales et de textes extraits de bestiaires latins.

EPHE, PSL

Cédric Giraud, Section des sciences religieuses, avec Christophe Grellard

Philosophie, théologie et exégèse à Paris au XVe siècle : autour de l’œuvre du célestin Claude Rapine, le vendredi à partir du 15 novembre 2024, puis tous les 15 jours. Sorbonne, salle D052, 14h-17h

Virginie Leroux : virginie.leroux@ephe.psl.eu

Séminaire de langue et littérature néo-latines (Virginie Leroux). Vendredi de 16 à 18h à partir du 25 octobre. 17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris ; salle D054 Égyptologie

  1. Poésie et politique : la célébration des rois de France
  2. Retraduire Érasme : préparation du volume de la Pléiade
  3. Traduire de vernaculaire en latin : Anne Bouscharain : l’exemple de l’Histoire tragique de Martial Deschamps (1576) traduite en latin par Jean Dorat
  4. Mythographie et histoire des dieux païens
  5. Varia : le deuil des pères dans la poésie néo-latine ; utopies néo-latines ; le néo-latin dans le secondaire

Jean-Marc Mandosio

Latin technique du XIIe au XVIIIe siècle

  1. L’encyclopédie de Domenico Bandini (fin du XIVe-début du XVe siècle)
  2. Lecture de manuscrits latins médiévaux et modernes

Sorbonne, escalier E, salle d’Égyptologie (D054) ; les jeudis de 14 à 16 h, à partir du 17 octobre. Contact : jean-marc.mandosio@ephe.psl.eu

Anne-Marie Turcan-Verkerk

EPHE-PSL, salle d’Histoire (alias D 52), Sorbonne, escalier E, 1er étage (à confirmer), et en visioconférence. Contact : anne-marie.turcan-verkerk@ephe.psl.eu

Cécile Lanéry

« Lecture et critique des manuscrits latins. Cours d’initiation ». Inscrit au programme du master de recherche « Études médiévales : littérature, textes, savoirs » (Paris-Sorbonne, Sorbonne Nouvelle, ENS, ENC), mais ouvert à tous sans inscription préalable. Outre la formation de base nécessaire à l’édition des textes anciens (paléographie, codicologie, ecdotique, histoire des textes), le séminaire inclura des visites de bibliothèques et des conférences faites par des intervenants extérieurs.

Lundi, 18h00-20h00, du 16 septembre 2024 à juin 2025, salle de séminaire du Centre d’Études Anciennes de l’ENS (Rez-de-Chaussée). Contact : cecile.lanery@irht.cnrs.fr

Stage d’initiation au manuscrit médiéval, 7-11 Octobre 2024 ; sauf indication contraire : Campus Condorcet, Bâtiment Nord, 14 cours des humanités, Aubervilliers, métro Front Populaire ; https://www.irht.cnrs.fr/fr/agenda/stage/stage-dinitiation-au-manuscrit-medieval-2024

Eleonora Andriana (IRHT) et M. Husson (Observatoire de Paris)

La philologie des sciences astrales. Deux vendredis par mois à partir du 10 janv. 2025, 14h-16h ; Campus Condorcet / Observatoire de Paris

Sébastien Barret

Édition collective de documents diplomatiques « clunisiens » de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne. Un jeudi sur deux à partir du 12 septembre, 10h-12h. Contact : sebastien.barret@irht.cnrs.fr

Monica Brînzei (IRHT), Irène Caiazzo (LEM), Christophe Grellard (EPHE) et Catherine König-Pralong (EHESS)

« La philosophie médiévale à Condorcet ». Un mardi par mois à partir du 15 octobre de 17h à 19h

Jean-Charles Coulon (IRHT) et Julien Véronèse (univ. Orléans, IRHT)

« Le monde et ses merveilles. Cosmologie, géographie et nature au Moyen Âge entre Orient et Occident » Un vendredi par mois à partir du 18 octobre de 10h à 12h, université d’Orléans

Jérémy Delmulle (IRHT), S. Franzoni (Sorbonne Université) et E. Lonati (EHESS) Atelier de philologie et de critique textuelle : théorie et pratique

Un mercredi par mois à partir du 6 nov. de 14h à 16h

Jérémy Delmulle et Hanno Wijsman, section de codicologie de l’IRHT

« Histoires des bibliothèques anciennes ». Un jeudi par mois à partir du 7 novembre de 10h à 12h. Contact : jeremy.delmulle@cnrs.fr

Isabelle Draelants

« Atelier de traduction de textes scientifiques latin médiévaux : Lapidaires latins : recherche des sources et lecture de manuscrits ». 2e et 4e mercredi du mois à partir du 12 octobre de 14h à 16h, Condorcet et visioconférence. Programme des séances et informations sur https://ateliervdb.hypotheses.org/693 Contact : isabelle.draelants@irht.cnrs.fr

Emmanuelle Kuhry et Jérémy Delmulle

Les p’tits déj’ « Humanités numériques » de l’IRHT ; un vendredi par mois à partir du 6 déc. de 9h30 à 12h30

Claudia Rabel

« Les Ymagiers. Conférences sur l’iconographie médiévale ». École du Louvre, lundi à partir du 21 octobre, 17 h 30-19h30 (et visioconférence). Contact : claudia.rabel@irht.cnrs.fr

Marek T. Kretschmer (Univ. de Lorraine)

  • Littérature latine médiévale – M2 Cours magistral (automne 2024), lundi de 8h à Semaines 38-51 (sauf les semaines 44 et 46)
  • Initiation à la paléographie (Antiquité et Moyen Âge) – L3 Cours magistral (automne 2024) lundi de 13h à 14h. Semaines 38-43.

J.-Ch. Coulon (IRHT), J. Véronèse (Univ. Orléans)

« Le monde et ses merveilles : cosmologie, géographie et nature au Moyen Âge entre Orient et Occident ». Les représentations du monde et de ses merveilles dans les traditions du bassin méditerranéen. Un vendredi par mois (10h-12h) à partir du 18 octobre 2024. Entrée libre, contacts : jean-charles.coulon@irht.cnrs.fr, julien.veronese@univ-orleans.fr

Béatrice Charlet-Mesdjian

Préparation à l’épreuve optionnelle de Latin à l’Agrégation d’Espagnol, cours ouvert aux étudiants de Master 2 de LLCER Études hispaniques et aux étudiants internationaux de l’UFR ALLSH.

Béatrice Charlet-Mesdjian et Carine Ferradou

-Module transversal et optionnel « Homo Viator, les voyages de l’Antiquité à nos jours » dans le Master de LLCER (Lettres, Langue et Cultures Étrangères et Régionales) : 3 séances de 2h sur les voyages dans la littérature antique, les pèlerinages dans la chrétienté médiévale et les Grandes découvertes à la Renaissance.

-6 UE semestrielles de 3h/semaine (niveaux Initiation, Intermédiaire, Continuant) qui associent 1h30 d’apprentissage progressif et grammatical de la langue latine « normée » ou « classique » et 1h30 de cours de Néolatin (civilisation/littérature « humaniste » ou contemporaine) sur textes traduits (textes bilingues latin-français fournis) sur les thèmes suivants : À l’école des Humanistes (Initiation S1) ; Les Humanistes à la découverte du monde (Initiation S2) ; Les genres prosaïques populaires en latin (Intermédiaire S1) ; Lecture du recueil de nouvelles néolatines contemporaines Eburneus Elephantulus de Pierre Falleri (2019) et transposition de ces récits de fiction basés sur des faits historiques dans la Provence antique en planches de bande dessinée (Continuants S1 et S2).

-1 UE optionnelle de 3h par semaine au semestre pair (niveau Licence), entièrement dédiée à l’étude sur textes latins traduits de la révolution humaniste et des interactions et transferts culturels qu’elle a entraînés.

Un Diplôme Universitaire (DU) « Langues et cultures : néolatin et linguistique comparée » vient d’être créé à l’AMU à la rentrée 2024

Anne Bouscharain

  • « Atelier néo-latin », en collaboration avec la Bibliothèque municipale de Bordeaux Mériadeck (séance annuelle pour les étudiants de CPGE le lundi, de 13h à 15h ; huit séances à la BM, ouvertes au public et aux étudiants de l’université ; contact : bouscharain@gmail.com). Programme 2024-2025 : Élie Vinet et la Schola Aquitanica (Bordeaux, Millanges, 1583), programme des études au collège de Guyenne.
  • Traduire de vernaculaire en latin : l’exemple de l’Histoire tragique de Martial Deschamps (Paris, Bienné, 1576) traduite en latin par Jean Dorat ; dans le cadre du séminaire de V. Leroux à l’EPHE, les 7, 14, 21 février et le 7 mars 2025.

Violaine Giacomotto Charra

  • Séminaire de master « Littérature et transmission des savoirs à la Renaissance ».
  • Cours magistral master 2 « Histoire et épistémologie des Sciences » : « Livres et lieux de savoir à l’époque moderne ».

Xavier Prévost (Université de Bordeaux, IRM – IUF) avec Luidgi Sanchi (CNRS)

L’Institut d’histoire du droit Jean Gaudemet de l’université Paris-Panthéon-Assas, en collaboration avec l’Institut de recherche Montesquieu de l’université de Bordeaux et l’Institut universitaire de France, organise des séances de séminaire qui ont lieu au Collège Sainte-Barbe, en salle Collinet (4 rue Valette, 75005 Paris, 3e étage), le vendredi de 14h30 à 16h30. Les séances sont publiques. Elles peuvent également être suivies en ligne en écrivant à humanisme.juridique@gmail.com

Année 2025 : Humanisme juridique et utopie

-Vendredi 17 janvier 2025 : « La première est de M. Budé, Maître des Requêtes, sous François Ier ; elle a paru en 1550 ». Traductions et lectures juridiques de l’Utopie de Thomas More au XVIe siècle. Diego Quaglioni, Université de Trente.

-Vendredi 31 janvier 2025 : La fiction politique de l’Utopie ou les jeux sur l’interprétation du texte et de la loi .Claire Pierrot, Lycée Lesage de Vannes.

-Vendredi 14 mars 2025 : Le seminarium d’Utopia : Budé lecteur de More. Richard Scholar, Durham University.

-Vendredi 4 avril 2025 : De quoi l’utopie est-elle le nom ? Retour sur l’origine supposée du genre à la Renaissance. Géraldine Cazals, Université de Bordeaux (IRM).

Sylvie Laigneau-Fontaine : sylvie.fontaine@u-bourgogne.fr

Cours de Master lettres (à distance, via l’EAD) : « Une Europe néo-latine » : panorama des œuvres des « grands noms » humanistes d’Italie, d’Allemagne, de France, d’Angleterre, des Pays-Bas…

Cédric Giraud

  • semestre d’automne : Les genres de la littérature latine médiévale
  • semestre de printemps : Lecture commentée de textes latins médiévaux : Autour des auteurs Célestins (XIVe-XVe). Mardi, 12h-14h. Contact : cedricgiraud@gmail.com

Agnès Guiderdoni : agnes.guiderdoni@uclouvain.be

Séminaire « Emblèmes, devises et genres littéraires à figures dans l’Europe moderne » (premier semestre).

Aline Smeesters : aline.smeesters@uclouvain.be

Ouverture d’une nouvelle finalité spécialisée en « Cultures latine et française du Moyen Âge et des Temps modernes » dans le master 120 en Langues et Lettres anciennes et modernes à l’UCLouvain) : https://uclouvain.be/prog-2022-lafr2m-programme

Pascale Paré-Rey : pascale.pare-rey@univ-lyon3.fr

Cours de L3 : Réception des cultures antiques, orienté en partie sur le néo-latin ; réception de Sénèque, réception de la tragédie latine au XVIe s., réception des 10 tragédies conservées.

Marek T. Kretschmer : marek.kretschmer@univ-lorraine.fr

Initiation au néo-latin, L3 (CM).

Déborah Boijoux

Séminaire sur la réception de l’Antiquité, 1re séance lundi 2 décembre au matin, pour les autres séances, dates à fixer. Séminaire accessible en distanciel, via Zoom. Contact : deborah.boijoux@univ-nantes.fr.

Anne Raffarin: anne.raffarin@u-pec.fr

Second semestre, les mercredis, 14h-17h, à partir du 29 janvier : « Le dialogue avec les Anciens dans la correspondance des humanistes de Pétrarque à Érasme ».

Laurence Boulègue : laurence.boulegue@u-picardie.fr

-Littérature latine de la Renaissance : La rénovation humaniste dans la pensée et la littérature néolatines du XIVe au XVIe siècle (CM, Licence 3, 1er semestre, lundi, 16h-18h) :

Ce cours se propose d’explorer, à travers un corpus de textes latins de la Renaissance humaniste, les grandes questions philosophiques et poétiques que posent les penseurs et écrivains de la fin du XIVe siècle au XVIe siècle. Il s’agit d’étudier, à travers quelques exemples illustres (Pétrarque, Boccace, Landino, Ficin, Politien, Nifo, Second, Belleau, Patrizi), leur projet de rénovation (renouatio) des lettres anciennes et de restauration de la culture antique, latine et grecque, ainsi que leur réappropriation et re- création de cet héritage antique. Les textes étudiés offriront un parcours de lecture et d’analyse depuis le premier mouvement humaniste, porté par Pétrarque et Boccace, aux théories philosophiques et écritures poétiques du Cinquecento.

  • Séminaire de Master : La question féminine au tournant des XVe et XVIe siècles : la littérature de l’éloge et la réflexion philosophique (1er semestre, lundi, 14h-16h) :

La question de la dignité des femmes, objet de débats au Moyen Âge aussi bien dans les traités péripatéticiens, philosophiques et théologiques, que dans les traités de médecine, est à nouveau posée à l’Âge humaniste. La collection de vies et de portraits Sur les femmes illustres (De mulieribus claris) de Boccace, dans la seconde moitié du XIVe siècle, mit au cœur de la rhétorique de l’éloge le débat sur le rôle et le statut des femmes, tant dans la sphère privée que dans la sphère publique, au cours des deux siècles suivants. Ce séminaire se propose d’étudier un moment particulier du traitement humaniste de la question féminine, le tournant du XVe et du XVIe siècle, quand, dans les milieux intellectuels et les cours de Ferrare et de Mantoue, des femmes puissantes – en particulier Isabelle d’Este – décidèrent d’imprimer leur marque en passant des ouvrages de commande aux hommes lettrés de leur entourage, ravivant ainsi un débat qui allait irriguer l’Italie et la France tout au long du siècle.

  • Séminaire doctoral, collaboration Laurence Boulègue (UR 4284 TrAme) et Androula Michael (UR CRAE (ED SHS UPJV-A2U) : Textes et représentations (2e semestre, 6 séances de 2 heures) :

Ce séminaire conjointement organisé par les unités de recherche CRAE et TrAme se veut un lieu de réflexion pluri/inter/trans disciplinaire (lettres, esthétique, philosophie, histoire de l’art, peinture, sculpture, architecture, cinéma …) sur la question de l’articulation du texte et de l’image, comprise dans l’acception large de représentation (picturale, architecturale, sculpturale…). Il se propose d’étudier, au cours de 6 séances de 2 heures, les théories et les pratiques de la rencontre entre le texte et les représentations artistiques (du XIVe siècle à l’époque contemporaine) et de se demander ce que le texte fait à l’image et ce que l’image fait au texte, qu’ils soient conçus ensemble dès le départ (emblèmes, éditions illustrées, livres d’artistes, scénario cinématographique, œuvres plastiques, objets archéologiques et inscriptions, bandes dessinées …) ou qu’ils se trouvent associés après-coup (ekphrasis littéraire, critiques d’art, théorie poiétique …).

  • Séminaire de recherche De mulieribus, collaboration Laurence Boulègue (UPJV-UR 4284 TrAme) et Ida Gilda Mastrorosa (U. de Florence-SAGAS) (à distance, mensuel, octobre-juin)

Ce séminaire sur la question féminine dans la littérature et la pensée humanistes s’inscrit dans le cadre du programme scientifique et pédagogique transdisciplinaire Littératures, philosophie et histoire à l’Âge humaniste. Regards croisés (XVe-XVIIe siècles). Partant du constat que le débat sur la question féminine, dont on peut considérer que le De claris mulieribus de Boccace dans la seconde moitié du XIVe siècle est, dans la littérature humaniste, l’événement fondateur, suscite depuis quelques années un regain d’intérêt, en particulier dans le domaine des études de genre, il nous est apparu qu’il mérite d’être envisagé de nouveau grâce au croisement des regards disciplinaires. Si le corpus des collections de portraits et des vies a donné et donnent lieu actuellement à des études circonstanciées, principalement dans le champ de la rhétorique encomiastique, d’autres textes plus théoriques – dans des traités auliques, philosophiques, politiques, juridiques, historiques, poïétiques ou au sein d’œuvres de fiction – restent encore dans l’ombre. Ils sont pourtant indispensables pour saisir plus largement les interrogations et les problématiques qu’a pu soulever la question de la nature, du rôle et du statut des femmes dans les débats qui ont eu lieu à l’Âge humaniste dans des aires culturelles variées, dans les différents centres de l’Italie de la Renaissance, mais aussi dans le reste de l’Europe.

Nathalie Catellani : nathalie.catellani@u-picardie.fr

Séminaire : « La figure de Jules César dans la littérature antique et humaniste : imperator ou tyran ?», avec Olivier Szerwiniack (deuxième semestre, dates non encore fixées)

Hélène Casanova-Robin : helene.casanova-robin@sorbonne-universite.fr

– Séminaire : Littérature latine de la Renaissance (jeudi 15h-17h), Maison de la recherche de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université (salle D 421), 28 rue Serpente, 75006 Paris

*Semestre 1 (M1/M3 LC26LA – ou M1/M3LTZ26LA pour les étudiants inscrits depuis d’autres UFR que celles de latin ou de grec, ou encore M1/3LI0512 pour les étudiants inscrits dans le Master « de la Renaissance aux Lumières » SU/Paris 3) : Mythe et poésie : le ciel, les hommes et les dieux, dans la poésie latine de la Renaissance- étude des constellations et des mythes afférents.

Dans le sillage de Lucrèce, de Virgile, d’Ovide et de Manilius, les humanistes élaborent une poésie latine destinée à représenter la nature dans sa dimension universelle. Ils réfléchissent aussi bien sur les phénomènes terrestres et célestes que sur la dynamique du vivant et la condition humaine, partant du principe que le monde est un tout dont il s’agit d’exposer la cohésion.

Grâce à une subtile articulation entre merveilleux et rationalité, le mythe occupe dans cette démonstration une place de choix, constituant bien plus qu’un ornement du discours. La poésie didactique jubilatoire ainsi élaborée renouvelle les formes littéraires antiques et, nourrie des savants débats contemporains, elle inspire programmes décoratifs et œuvres en langue moderne.

On étudiera, notamment à partir de l’Urania de Giovanni Pontano – et des Hymni Naturales de Marulle –, comment la science des astres et de l’univers bénéficie de ce langage poétique raffiné et participe d’un ample questionnement sur l’origine de l’humanité et le destin des hommes. La poésie du ciel n’est en effet jamais dissociée d’une réflexion sur l’anthropologie ni des questions éthiques. Les mythes antiques sont revisités, au gré des interprétations qui leur ont été associées au cours des siècles et de nouveaux mythes sont élaborés.

(N.B. S’il s’agit des mêmes auteurs que ceux indiqués en 2023, les extraits étudiés en 2024 seront différents, on s’intéressera en particulier aux liens établis par les poètes entre les astres et la géographie de la terre).

*Semestre 2 (M2/M4 LC26LA – ou M2/M4LTZ26LA pour les étudiants inscrits depuis d’autres UFR que celles de latin ou de grec, ou encore M2/4LI0512 pour les étudiants inscrits dans le Master « de la Renaissance aux Lumières » SU/Paris 3) : Commenter les textes antiques à l’âge de l’Humanisme et à la Renaissance.

Le commentaire des textes antiques acquiert une forme nouvelle à l’âge de l’humanisme et de la renaissance. Des textes « oubliés » au cours du Moyen Âge sont alors redécouverts et la forme même du commentaire se diversifie. Si la tradition des scholies antiques perdure, apparaissent aussi des dialogues qui mettent en débat les écrits de l’antiquité, les doctrines et les modes de pensée ; plus encore, ce sont aussi des œuvres de fiction, en prose ou en poésie, romanesques ou dramatiques qui portent également une visée exégétique. La mythologie demeure un objet de prédilection de ces commentaires, matériau qui s’est si bien prêté à véhiculer toutes sortes de symbolismes. Les grandes œuvres de l’antiquité, Virgile, Platon, Cicéron, Ovide, Lucrèce donnent ainsi lieu à des analyses précises qui témoignent d’un nouvel éclairage, porteur des préoccupations contemporaines de leurs auteurs, qu’elles soient d’ordre politique, religieux, moral ou esthétique et bien sûr, philologiques. Nous étudierons quelques exemples de cette diversité des discours exégétiques dans les corpus latins du XVe siècle italien.

Adrian Faure : adrian.faure@sorbonne-universite.fr

TD de L3 (1h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », Semestre 2 : « Qu’est-ce qu’un homme illustre ? L’exemple de Scipion à la Renaissance »

Pamela Mauffrais : pamela.mauffrais@sorbonne-universite.fr

TD de L3 (1h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », Semestre 1 : « L’Isottaeus liber de Basinio de Parme (1449)

Émilie Séris : emilie.seris@sorbonne-universite.fr

  • CM/TD de L1 et L2 (2h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance » (Semestre 1 et Semestre 2) : « Le nu dans la littérature et les arts de la Renaissance ».
  • CM/TD de L2 (3h), bi-cursus Lettres (Sorbonne) / Sciences sociales (Sciences Po), S2 : « Prolongements de l’Antiquité à l’âge de l’humanisme ».
  • Cours Magistral de L3 (1h), option « Littérature et culture latines de la Renaissance », Semestre 1 : « La poésie amoureuse néo-latine » ; Semestre 2 : « La renaissance de la biographie ».
  • Agrégation d’italien, préparation à l’épreuve orale sur l’auteur latin : « Sainte Claire, Lettres ».

Rire et pleurer dans la philosophie du Moyen Âge et de la Renaissance 30-31 mai 2024

Rire et pleurer dans la philosophie du Moyen Âge et de la Renaissance 30-31 mai 2024

Organisé par Fosca Mariani Zini et Paola Müller

Dans le cadre de l’ANR Anthrame CESR, Tours Salle Saint-Martin et en visioconférence

Centre d’études supérieures de la Renaissance 59, rue Néricault-Destouches BP 12050 37020 TOURS Cedex 1 Tél. 02 47 36 77 61 / www.cesr.univ-tours.fr / www.cesr.cnrs.fr

Programme_Rire_Pleurer_WEB

Jeudi 30 mai 9h — Introduction 9h30 — Victoria von Fleming | Hochschule für Bildende Künste Braunschweig The price of laughter

Pause café 10h30

— Fosca Mariani Zini | CESR, UMR 7323 Cum fleam ? Du droit de pleurer

11h30 — Donatella Pagliacci | Università Cattolica, Milano Le rire dans la pensée d’Augustin d’Hippone

Déjeuner

14h30 — Laure Solignac | Institut Catholique de Paris Le rire et les larmes dans l’œuvre spirituelle de Bonaventure de Bagnoregio

Pause café

16h — Paola Müller | Università del Sacro Cuore, Milano In his lacrimis delectabar : piangere e ridere in Ildegarda di Bingen

17h — Iacopo Costa | CNRS, LEM Le maître qui rit et le philologue qui doute. Sur un possible jeu de mot dans les Questions sur la Rhétorique de Jean de Jandun

Vendredi 31 mai 9h30

— Christian Trottmann | CESR, Tours La béatitude des larmes dans le commentaire de Jacques Fournier (Benoît XII) sur Matthieu

Pause café 10h30

— Francesco Brusori | CESR, Tours Du rire de la connaissance au sérieux de la vertu : les masques de Démocrite et Theogenius dans la réflexion philosophique de Leon Battista Alberti

11h30 — Roberto Melisi | Università Federico II di Napoli Il riso del cielo e il pianto della terra. Rileggendo Marsilio Ficino

Déjeuner

14h30 — Salvatore Carannante | Università di Trento “Per apparenza di lacrima”. Forme del pianto e metafore acquatiche in Giordano Bruno

15h30 — Thierry Gontier | Université de Lyon L’autodérision dans la pensée de Montaigne

16h30 — Anne Eusterschulte | Freie Universität, Berlin La mer dans les yeux. Une philosophie naturelle des pleurs dans la pensée de la Renaissance

Alain de Lille, Anticlaudianus, éd. et trad. par F. Rouillé, Genève, Droz, 2023 (Pascale Bourgain)

Alain de Lille, Anticlaudianus, édité et traduit par Florent Rouillé, Genève, Droz, 2023. In-8°, 828 p. ISBN : 978-2-600-06335-7

 Ce compte-rendu de Pascale Bourgain a été publié dans le Bulletin de liaison n°21 (2023) de la SEMEN-L (p. 44-46).

« S’attaquer à l’Anticlaudianus demande un certain courage, tant l’auteur reste secret, son style complexe et ses intentions bien masquées. Les anglosaxons s’y sont déjà essayés à trois reprises, sans réduire toutes les perplexités qui grèvent sa compréhension, mais ceci est la première traduction française. L’édition est celle de Bossuat, avec quelques retouches notamment pour la ponctuation, mais il faut se reporter à celle- ci pour tout détail sur la tradition du texte, les retouches étant généralement celles suggérées par l’édition de Sheridan.

Indubitablement, l’ouvrage est le résultat de longues années de recherche, illustrées par des articles antérieurs. De cette longue maturation, il reste quelque chose, qui ne rend pas l’exploitation de cet ouvrage plus facile. Sans parler du décalage du compte des vers au prologue du livre I, apparemment inclus dans la numérotation des vers tardivement, cette rectification n’ayant pas toujours été répercutée, un manque de coordination entre les différentes parties fait que le texte est traduit et donc commenté différemment en différents endroits, introduction, édition et notes, dénotant des changements de parti en cours de rédaction. Par exemple, l. IX, v. 411, le texte porte ad hoc comme l’édition Bossuat, la traduction choisit adhuc d’une partie des manuscrits, la n. 202 affirmant qu’est retenue la version adhuc, qui n’est pas reportée dans le texte. Généralement la traduction du corps de l’ouvrage semble plus mûrie que celle de l’introduction (comparer p. 192 et 514). C’est pourtant celle-ci qui est commentée. Et il est troublant de trouver fréquemment des interprétations divergentes dans l’introduction et dans les notes, ou même un texte latin différent (197 et 573).

Comme il se doit, l’introduction commence par mettre en place la personnalité de l’auteur, ce qui n’est pas chose facile. Il y a plusieurs Alain de Lille, le théologien, le philosophe et le poète, mais de plus, pour les biographes acharnés à trouver son état civil, celui qui est né à Lille et a été connu comme enseignant à Paris et un moment à Montpellier, l’anglais qui a fait carrière auprès de Thomas Becket qui a été écarté après sa mort (Alain de Tewkesbury), dernièrement un autre né en Bretagne. Enterré à Cîteaux en 1203, c’est la seule chose à peu près sûre. Fl. Rouillé tente de débrouiller cet écheveau en présentant les hypothèses successives et leurs inconvénients, sans vouloir exclure totalement aucune possibilité. (Remarquons que, si Alain se désigne comme magister Alanus, cela signifie qu’il est au moins maître ès arts, qu’il est donc obligatoirement clerc, ayant reçu les ordres mineurs, et que l’expression « entrer dans les ordres », pour un clerc qui entre au monastère, est impropre. La carrure sociale d’un grand clerc capable d’enseigner, de prêcher, d’écrire des ouvrages théologiques, même s’il n’est pas inscrit parmi les maîtres en théologie tenant chaire, lui ouvre nombre de fonctions et de positions.)

Le titre lui-même du poème est volontairement une énigme, même pour les premiers lecteurs et commentateurs. Anticlaudianus peut faire référence au Contra Rufinum du poète Claudien, mais Fl. Rouillé montre qu’Alain connaît fort bien aussi Claudien Mamert, auteur au Ve siècle d’un De statu animae, et qu’il a pris (silencieusement) le thème de l’un (le concile des Vices, qu’il transforme en concile des Vertus) et le sujet de l’autre. Il montre ensuite l’influence de l’Ars versificatoria de Mathieu de Vendôme, seul art poétique médiéval antérieur à l’Anticlaudianus, notamment pour les descriptions et l’allégorie ; l’écho de la Cosmographia de Bernard Silvestre et celui de Martianus Capella ; l’influence stylistique de Sidoine Apollinaire ; le souvenir, qu’il juge conflictuel, de la Psychomachia de Prudence ; le tout en pleine liberté, car l’imitation est le nom que donnent les médiévaux à leur (re)création poétique. Bon lecteur de Genette, Fl. Rouillé appelle palimpseste cette façon de s’approprier et de réécrire, et détaille les divers hypotextes pour conclure qu’en cherchant à combiner les doctrines chartraines à tendance platoniciennes avec la théologie, dans une épopée combinant « les formes apparentes de la littérature païenne et la profondeur des dogmes chrétiens » (p. 207), il a renouvelé la démarche intellectuelle de Claudien Mamert et son intégration d’idées platoniciennes à la doctrine chrétienne.

Je voudrais, parce que cela a une conséquence sur l’interprétation générale, revenir sur un passage de la préface. Bien que la traduction de celle-ci ait fait l’objet de plusieurs versions, l’une en introduction, l’autre dans le corps de l’ouvrage, elles ne me satisfont toujours pas, et j’en reviens en la précisant à la version que j’en avais donnée en 2005 (Le latin médiéval, Atelier du médiéviste, p. 518). Reprenons le texte :

Quae ad hoc opus non nauseantis animi fastidio ductus, non indignationis tumore percussus, sed delectatione novitatis illectus, lector accedat, ut, quamvis liber vernantis eloquii purpuramento non floreat et fulgurantis sententie sydere non clarescat, tamen in fragilis calami tenuitate mellis possit suavitas inveniri, et arescentis rivuli modicitate sitis ariditas temperari ; in hoc tamen nulla vilitate plebescat, nullos reprehensionis morsus sustineat, quod modernorum redolet ruditatem, qui et ingenii preferunt florem et diligentie efferunt dignitatem, cum pigmea humilitas excessui superposita giganteo, altitudine gigantem preveniat et rivus a fonte scaturiens in torrentem multiplicatus excrescat.

Il est évident que c’est le livre, dernier cité, et non le lecteur, qui est le sujet des verbes plebescat et sustineat, comme dans les deux traductions proposées (p. 107 et 248), parce que la phrase a été tournée de façon que le lecteur devienne aussi le sujet des tournures passives suavitas inveniri et ariditas temperari. Or, puisque le livre est le sujet de plebescat et sustineat (ce qui évite d’avoir à torturer la traduction de sustineat, ‘que le lecteur ne retienne aucune critique mordante’, et d’interpréter in hoc comme ‘dans ce livre’, alors que c’est simplement l’annonce de quod), il est aussi le sujet de redolet, à l’indicatif, qui est traduit par un conditionnel, ‘parce qu’elle sentirait’, p. 108, et par une tournure verbale, ‘contre le grossier parfum des modernes’, p. 248. Mais c’est bien le livre d’Alain qui est moderne (comme l’indique l’indicatif), et le vocabulaire de la description des modernes peut aussi bien être pris en bonne part qu’en mauvaise. De ce fait l’allusion topique aux nains sur les épaules des géants est entièrement positive, elle ne fait que continuer, très naturellement, le topos de modestie par l’espoir d’aller plus loin encore que les prédécesseurs, en valorisant la nouveauté, sans qu’il soit besoin de considérer qu’Alain la déconstruit ou la renverse. Je propose :

Que (sans dégoût ni indignation…), mais charmé par le plaisir de la nouveauté, le lecteur aborde cet ouvrage en sorte que, bien que ce livre ne soit pas fleuri des couleurs d’un langage printanier et ne brille pas de l’éclat d’une pensée fulgurante, la douceur du miel cependant se puisse rencontrer dans la minceur de mon fragile roseau, et l’aridité de la soif se tempérer dans le peu d’eau de mon faiblissant ruisseau ; que [ce livre] cependant ne soit avili par aucune dépréciation, qu’il ne supporte aucuns reproches mordants du fait qu’il respire la rude simplicité des modernes : ceux-ci montrent la fine fleur de leur talent et démontrent la haute valeur de leur recherche, puisque la petite taille d’un pygmée, ajoutée à la taille démesurée d’un géant, dépasse celle-ci, et que le ruisseau jaillissant de la source grossit, transformé en torrent (ce qui est exprimer sa confiance dans les capacités futures du ruisseau au faible débit, arescentis rivuli, de son inspiration).

Voir dans ces termes une condamnation méprisante des poètes modernes oblige en sus à expliquer pourquoi la comparaison des nains sur les épaules des géants est ici dévalorisante, et à conclure qu’Alain la détourne avec malice (p. 108). Mais c’est lire le texte avec des parti pris d’interprétation. L’expression modernorum ruditatem a été rapprochée des mauvais poètes, identifiables avec Joseph d’Exeter et Gautier de Châtillon, vilipendés en I, 174-179. Mais ils n’y sont aucunement appelés poètes modernes, au contraire, il découle de la préface, lue selon la syntaxe, que la modernité est celle de l’Anticlaudianus, qui se réclame en tout cas à plusieurs reprises de sa nouveauté de conception : les deux mots (novitas, modernitas) sont une variation lexicale. Les anciens, ce sont ses concurrents qui reprennent des sujets antiques. Alain identifie la nouveauté qu’il revendique et la modernité. On pourrait même voir dans le vers 1 du prologue (Autoris mendico stilum) sa compréhension de l’apologue des nains et des géants et de l’appropriation qu’il fait de l’héritage littéraire : il demande à l’auteur reconnu (Claudien) son stilet, au poète (Claudien, Prudence ?) ses ornements stylistiques (et en conséquence, le passage au statut d’auteur, mais avec l’humilité requise), pour les renouveler par la joyeuse nouveauté de l’écriture (scribendi novitate gaudet, v. 9).

Ainsi les considérations, souvent reprises, sur le dédain d’Alain envers « la facilité des poetæ moderni à produire leurs textes, dont le clinquant n’est que superficiel, sans profondeur de sens » (p. 781), sont des extrapolations. L’utilisation d’une junctura horacienne pour qualifier Ennius/Joseph d’Exeter ne suffit pas non plus à conclure qu’il lui reproche son incorrection métrique, alors qu’il lui reproche clairement son sujet. Malgré les ‘manifestement’, les ‘on en déduira’, les ‘semble donc’, les interprétations qui fondent l’analyse littéraire sont à prendre avec la plus grande prudence, y compris celles qui portent sur d’autres auteurs, comme un passage de Mathieu de Vendôme, Ars versificatoria, p. 106, où un contresens sur un mot (l’adverbe metrice, pris pour un nominatif pluriel ; voir une traduction différente p. 140) transforme une condamnation des exercices scolaires de réécriture en vers en retour à des formes métriques classiques. On ne s’attardera pas sur d’autres traductions inexactes, étant donné la difficulté et la longueur du texte ; certaines n’ont d’ailleurs guère d’importance pour l’interprétation, mais il faut se rappeler le risque de construire sur du sable en se fiant trop à une traduction. Les nombreuses références à la malice ou à l’ironie d’Alain, qui constamment ‘déconstruit’ ou ‘renverse’, devraient nous rappeler que bien souvent nous supposons de l’ironie lorsque nous avons du mal à comprendre.

On se méfiera de même de certaines interprétations qui, à force d’être reprises, finissent par gagner une vraisemblance que leur origine ne justifie pas. L’opposition aux Plantagenêts est de ce nombre. Elle ne repose que sur l’identification de Néron, Midas, Ajax, Pâris et Davus à Henri II et à ses quatre fils (I, v. 180- 192), pourtant présentée avec réticence (p. 305), ce qui n’empêche pas de parler de l’allégorie politique que représente ce passage comme évidente (p. 110, n. 339), et de le prendre en considération comme renforçant l’identification avec Alain de Tewkesbury, protégé de Becket et opposé à Henri II. (Il est possible que l’identification de l’Homo novus avec Philippe Auguste, qui a été tentée par des historiens, joue aussi, bien qu’elle ne puisse être prise au sérieux en regard de l’orientation philosophique de l’allégorie.) Mais si l’identification des mauvais poètes avec ses rivaux littéraires est claire et bien inscrite dans le texte, celle avec des princes détestés serait bien peu perceptible : il est plus probable qu’Alain a tout simplement eu besoin, pour figurer la dégénérescence qu’il déplore, de figures négatives, traditionnellement représentant par antonomase tyrannie, avidité, brutalité, luxure et laideur, à opposer aux modèles positifs qu’il vient d’énumérer. Il faudrait des intentions politiques contemporaines plus nettes (et justement Alain de Lille ne dédicace son œuvre à personne, joue de l’intemporalité, se tient en dehors apparemment de tout réseau) pour en conclure à une prise de position anti-Plantagenêt.

Malgré la prudence nécessaire, l’ouvrage rendra les plus grands services, notamment pour la mise en place des sources et leur combinatoire. S’être donné la peine de comparer avec les autres œuvres d’Alain de Lille et notamment la Summa Quoniam homines, permet de se faire une idée bien documentée de ses conceptions et de son usage des mots, en donnant à sa personnalité une cohérence autrement difficile à percevoir. La partie de l’introduction qui montre que le titre renvoie sans doute aux deux Claudiens, connus et utilisés par Alain, et l’analyse des différents éléments de réécriture et de renouvellement fournis par cet ouvrage complexe et d’une richesse stylistique et conceptuelle exceptionnelles, est d’un très grand intérêt. Fl. Rouillé donne des clés qui fournissent une voie d’accès pour ne pas se noyer en plongeant dans l’univers fourmillant d’Alain de Lille, et même si les intentions de ce dernier ne sont pas encore toutes fermement établies, la grille de lecture est assurément fort enrichie ».

Pascale Bourgain

Bernard Silvestre, Repenser l’Énéide. Édition, traduction et commentaire de F. Mora-Lebrun, Presses Universitaires du Septentrion, collection Mythographes, Villeneuve d’Ascq, 2022. Livre broché, 380 p. ISBN 978-2-7574-3770-4.

Bernard Silvestre, Repenser l’Énéide. Édition, traduction et commentaire de F. Mora-Lebrun, Presses Universitaires du Septentrion, collection Mythographes, Villeneuve d’Ascq, 2022. Livre broché, 380 p. ISBN 978-2-7574-3770-4.

Écrit au XIIe siècle, le Commentaire sur les six premiers livres de l’Énéide interprète les errances maritimes d’Énée et sa descente aux enfers comme le périple d’une âme en quête d’elle-même et de Dieu. Les mythes antiques y sont repensés à la lumière d’un syncrétisme philosophique hérité de l’antiquité tardive, et décryptés à travers des jeux étymologiques repris de Fulgence. Un voile se lève peu à peu sur une révélation, un voile nommé integumentum.

Un manuscrit tardif attribue ce commentaire à Bernard Silvestre, un professeur tourangeau proche des maîtres de l’école de Chartres. Nains assis sur les épaules des géants de l’Antiquité, ces clercs médiévaux se conçoivent comme des esprits novateurs, mais aussi comme des passeurs. Le Commentaire sur l’Énéide a été connu de Boccace, il a sans doute inspiré Dante. Il est donc un maillon essentiel de la chaîne de transmission et d’interprétation des mythes gréco-latins. Il est ici traduit et commenté pour la première fois en français.

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 42).

Dignité des Artes : promotion et évolution des arts libéraux de l’Antiquité à la   Renaissance. Sous la direction de Alice Lamy, Anne Raffarin et Émilie Séris, Editions Honoré Champion, collection Colloques, congrès et conférences – le Moyen Âge, n° 30, Paris, 2022, 380 p., 1 vol., broché, 15,5 x 23,5 cm. ISBN 978-2-7453-5750-2.

Dignité des Artes : promotion et évolution des arts libéraux de l’Antiquité à la   Renaissance. Sous la direction de Alice Lamy, Anne Raffarin et Émilie Séris, Editions Honoré Champion, collection Colloques, congrès et conférences – le Moyen Âge, n° 30, Paris, 2022, 380 p., 1 vol., broché, 15,5 x 23,5 cm. ISBN 978-2-7453-5750-2.

Les interrogations actuelles sur la place des Humanités dans l’enseignement et dans la recherche invitent à réfléchir sur leur origine et sur leur histoire. L’objet des rencontres qui se sont tenues en mars et octobre 2019 au château d’Écouen et à la Sorbonne était de retracer quelques grandes étapes de la promotion et de l’évolution des artes de l’Antiquité à la Renaissance. En effet, la notion d’ars émerge progressivement dès l’époque hellénistique pour aboutir au système des sept arts libéraux à la fin de l’Antiquité. Régulièrement repensé au cours du Moyen Âge, le cycle des sept arts se voit bouleversé : la philosophie dispute à la théologie son ancien primat, comme élément unificateur des disciplines. À côté d’elles, la médecine et le droit se constituent au cœur du débat sur la classification des sciences et sur leur utilité. L’Humanisme, en affirmant la place centrale de l’Homme dans l’univers, a encore enrichi les artes d’une dignité nouvelle, reflet de la dignitas hominis, et a valorisé des disciplines spéculatives comme la philosophie, rationnelles comme la grammaire, la rhétorique et la poésie, ou pratiques comme l’architecture, la peinture et la sculpture.

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 44).