A propos Julien Maudoux

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Introduction à l’humanisme juridique. Auteurs, œuvres, idées, formes, destinées

La Société a le plaisir d’annoncer la parution, chez Droz, du manuel du Réseau Humanisme Juridique intitulé Introduction à l’humanisme juridique. Auteurs, œuvres, idées, formes, destinées, publié par Droz au prix de 29€ : https://www.droz.org/9782600066495

Introduction à l’humanisme juridique – Prospectus

Vous pouvez télécharger le bon de commande en cliquant sur ce lien.

Suit la présentation en texte clair :

Dans l’Europe de la Renaissance, les humanistes ont investi le domaine du droit, notamment les textes romains compilés sous Justinien, et les juristes ont intégré à leur savoir le renouveau encyclopédique des lettres. Ce mouvement convergent a donné lieu à un phénomène culturel multiforme, l’humanisme juridique, qui a transformé tant la science du droit moderne que la connaissance de l’Antiquité. Les noms de Lorenzo Valla, Guillaume Budé, André Alciat, Jacques Cujas, Jean Bodin ou encore Johannes Althusius illustrent l’apport de ce courant intellectuel ; d’autres, comme Pétrarque, Érasme, Thomas More, Luther, Calvin, Machiavel ou Montaigne, y sont pour partie associés. Les contributions ici présentes entendent offrir à un large public une synthèse méthodique pour s’initier aux rapports entre droit et humanisme à travers les figures et les œuvres de ce mouvement, en questionnant ses enjeux grâce à l’ensemble des savoirs et des formes d’expression mobilisés, ainsi que sa réception jusqu’à nos jours.

This volume provides readers with a clear and systematic overview of the links between law and humanism, exploring the ideas, methods, and expressions of this movement, as well as its lasting influence up to the present day.

Table des matières

  1. PRÉVOST et L.-A. SANCHI « Au lecteur »

PREMIÈRE PARTIE. Figures de l’humanisme juridique

(coord. Gaëlle DEMELEMESTRE) L.-A. SANCHI « Introduction »

  1. QUAGLIONI « Aire italienne »
  2. GODIN « Aire française »
  3. SCHMOECKEL et R. CUTTAT « Aire germanique et genevoise »
  4. WILLIAMS et A. SIMPSON « Aire britannique »
  5. DEMELEMESTRE et L. BRUNORI « Aire ibérique »

DEUXIÈME PARTIE. Textes marquants de l’humanisme juridique

(coord. Shingo AKIMOTO)

  1. AKIMOTO « Introduction »
  2. WAQUET « Fondements intellectuels : éloges de l’humanisme et encyclopédisme humaniste »
  3. PRÉVOST « Pédagogie et enseignement universitaire »
  4. BARBAGLI « Établissement philologique des sources du droit »
  5. AKIMOTO « Systématisation du droit »
  6. ROBAGLIA « Institutions publiques »

TROISIÈME PARTIE. Savoirs de l’encyclopaedia et humanisme juridique

(coord. Xavier PRÉVOST)

  1. PRÉVOST « Introduction »
  2. GEONGET et C. MARTENS « Histoire et sources littéraires »
  3. DEMELEMESTRE « Philosophie »
  4. ASTORRI et L. C. NØRGAARD « Théologie »
  5. BRAGAGNOLO « Médecine »
  6. CIFOLETTI « Sciences mathématiques »

QUATRIÈME PARTIE. Genres de l’humanisme juridique

(coord. : Valérie HAYAERT)

  1. HAYAERT « Introduction »
  2. A. NOBILE MATTEI « Consultations et actes de la pratique »
  3. HAYAERT « Adages »
  4. HAYAERT « Emblèmes »
  5. HAYAERT « Lexiques juridiques »

CINQUIÈME PARTIE. Réceptions de l’humanisme juridique

(coord. : Géraldine CAZALS)

  1. CAZALS « Introduction »
  2. R. BARCELÓ « La réception au temps de l’humanisme »
  3. CUTTAT « La réception au temps du rationalisme et des Lumières »
  4. CAZALS « La réception à l’époque contemporaine »

Bibliographie

Index des noms

Présentation du volume d’Erasme, De recta latini graecique sermonis pronuntiatione dialogus à l’ENS le 27 novembre 2025

Une présentation du volume d’Erasme, De recta latini graecique sermonis pronuntiatione dialogus, traduit par Jacques Chomarat (†) et édité par  Christine Bénévent, Geneviève Clérico,  Bernard Colombat et Colette Nativel, aura lieu le jeudi 27 novembre 2025, 18-20h.,  à l’ENS, 45 rue d’Ulm, salle Celan,  répondante Virginie Leroux, EPHE. (Pour télécharger l’affiche, cliquez ici).

Novembre 27 2025 Affiche De Recta Latini-2

Le grec à la Renaissance : état des études et perspectives de recherche – Séminaire Réceptions de l’Antiquité 2025-2026

seminaire-25-26-luigi-silvano

Séminaire Réceptions de l’Antiquité 2025-2026

Séance 2

Luigi Silvano Professore ordinario di Filologia greca e latina all’Università di Torino)

« Le grec à la Renaissance : état des études et perspectives de recherche »

Lundi 20 octobre 9h30-11h45

Nantes Université – Censive (C248)

(séance en hybride)

Organisation :
Déborah Boijoux & Anne Morvan
deborah.boijoux at univ-nantes.fr
anne.morvan at univ-nantes.fr
Lien Zoom : https://univ-nantes-fr.zoom.us/j/89541352336

Un nouveau témoin sur le Camp du Drap d’or : Pietro Contarini – journée d’étude

Camp du drap d’or

Un nouveau témoin sur le Camp du Drap d’or : Pietro Contarini

Journée d’étude

Journée d’étude organisée par Virginie Leroux (Saprat, EPHE – PSL), Anne Bouscharain (Plurielles, Université Bordeaux Montaigne) et John Nassichuk (Department of French Studies, Université Western Ontario).

Informations pratiques

Date: Vendredi 3 octobre 2025, de 9h45 à 17h

Lieu: Salle Vasari

Institut national d’Histoire de l’Art

2 rue Vivienne, Paris 2e


PROGRAMME

9h45 – Virginie Leroux (Saprat, EPHE – PSL), John Nassichuk (Department of French Studies, Université Western Ontario

Accueil et présentation

10h30 – Isabelle Paresys (IRHiS, Université de Lille)

Du texte à l’image : restituer par le numérique le Camp du drap d’or

11h15 – John Nassichuk (Department of French Studies, Université Western Ontario)

L’œuvre de Pietro Contarini, poète vénitien

11h45 – Charles Giry-Deloison (CREHS, Université d’Artois)

L’amitié entre les princes dans le poème de Pietro Contarini


14h30 – Jean-Marie Le Gall (IHMC, Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

La rencontre et la séduction

15h – Marc Smith (Saprat, EPHE – PSL / École des Chartes – PSL)

Le manuscrit (Marciana Lat. XII 168) du Ad Christianissimum ac Serenissimum Francorum Regem Franciscum Petri Contareni de Regum Amicitia Libellus

 16h – Florence d’Artois (Framespa, Université Toulouse-Jean Jaurès)

Réflexion autour des danses mentionnées dans le Libellus par P. Contarini et discussion

16h30 – Audrey Nassieu Maupas (Saprat, EPHE – PSL), Dauphine de Haldat (Saprat, EPHE – PSL), Anne Bouscharain (Plurielles, Université Bordeaux Montaigne)

Entretien libre autour des tapisseries, vêtements, tissus précieux et passementeries dans le Libellus de Contarini

Pour télécharger le programme complet

« Early Modern Representations of the Sovereigns of France and Bohemia: Genre, Language, and Confessional Politics » – Journée Barrande

Journée Barrande

PHC BARRANDE – 50573SG

October 2

17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris Salle D054 Egyptologie

Early Modern Representations of the Sovereigns of France and Bohemia: Genre, Language, and Confessional Politics

 

Workshop organised by Virginie Leroux – SAPRAT (EA 4116) École Pratique des Hautes Études (EPHE, PSL) and Marcela Slavíková Institute of Philosophy – Czech Academy of Sciences

9:45 a.m : Welcome and introduction

  • m.: Stéphane Péquignot: Diplomatic relations between France and Bohemia: a State of the Art

10:30 a.m.: Lucie Storchová: Comparing gendered portrayals of queens and lower nobility in Bohemian Neo-latin poetry around 1550

  • m.: Marta Vaculínová: The image of Maximilian II in contemporary Bohemian literature

11:30 a.m.: John Nassichuk: Portraits and Glimpses of Henri II in Latin Funerary Verse by Celestine Monks for the Royal Cardiotaph at the Celetines’ Monastery in Paris (1559-1563).

Lunch

  • m.: Virginie Leroux: Jean Papire Masson and Charles IX: historiography, hagiography, and biography in the style of Suetonius

2:30 p.m.: Claire Absil : Dorat and Baïf Confronting the Double Coronation of Henry III: Latin Poetry and the Polish Affair

  • m .: Vojtěch Pelc: Rudolf II in Latin Funeral Sermons and Laudatory Poetry of the Bohemian Lands

3:30 p.m.: Marcela Slavíková: Perspectives at the University of Prague on Ferdinand II of Styria and Frederick of the Palatinate : Parallel Rhetorical Strategies on the Two Kings of Bohemia

  • m.: Discussion

Lecture et critique des manuscrits latins – Séminaire d’initiation

Lecture et critique des manuscrits latins 2025-26

Le séminaire est ouvert à tous ceux qui ont la curiosité de se reporter aux témoins manuscrits qui nous ont transmis les œuvres de l’Antiquité et du Moyen Âge. Il ne suppose aucune connaissance préalable, si ce n’est une certaine familiarité avec la langue latine. Il amène les participants à déchiffrer une grande variété d’écritures livresques (Ve-XVIe s.), à se familiariser avec les abréviations des copistes médiévaux, et à réfléchir aux méthodes d’édition qu’il convient d’appliquer aux textes ainsi transmis. Outre la formation de base nécessaire à l’édition des textes anciens, le séminaire inclura des visites de bibliothèques et des conférences faites par des intervenants extérieurs.

Le lundi, 18h00-20h00, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris (salle de séminaire du Centre d’Études Anciennes).
Début des cours : 15 septembre 2025.
Contact : Cécile Lanéry-Ouvrard (CNRS – IRHT) : cecile.lanery at irht.cnrs.fr

Poesis et ars historica au Moyen-Âge et à la Renaissance, en France et en Italie. Colloque CESR – Tours – 4-5 juin 2026

La SEMEN-L a le plaisir de transmettre cet appel à communication du CESR de Tours.

Argument

Nous nous proposons de mettre en regard la manière dont la poésie et l’histoire affirment leur autonomie respective au Moyen-Âge et à la Renaissance (jusqu’au XVIe siècle inclus), notamment quand elles dialoguent ou s’opposent. Les deux aires concernées sont la France et l’Italie. Après un premier colloque en France, à Tours, les 4 et 5 juin 2026, nous comptons organiser un deuxième colloque à Modène en 2027.

Les propositions de communication entreront pleinement dans le sujet lorsqu’elles se pencheront sur le domaine italien et le domaine français à la fois, ou quand elles articuleront la théorie de la poésie et la théorie de l’histoire. Mais elles peuvent aussi ne porter que sur une seule aire (France ou Italie), et ne concerner que la littérature, ou que l’histoire. Dans ce dernier cas, cependant, il importe que l’aspect théorique soit central : l’étude d’un corpus littéraire doit s’accompagner d’une réflexion sur l’ars poetica (en s’appuyant si possible sur les déclarations explicites des auteurs), tout comme l’analyse d’un corpus historiographique devra s’accompagner d’une réflexion sur l’ars historica.

Les textes en latin ou en grec pourront être étudiés aussi bien que ceux en langue vernaculaire, mais les citations en latin ou en grec devront être traduites. Les communications se feront en français, à l’exception de quelques-unes, qui pourraient se faire en italien. En effet, les communications en italien pourront être réservées au colloque de 2027.

Propositions (modalités)

Les propositions de communications (400 mots maximum), accompagnées d’une brève présentation de l’auteur (300 mots maximum) et d’une liste de publications et de communications (20 références maximum), doivent être envoyées au plus tard le samedi 11 octobre 2025.

Elles seront adressées à :

-Etienne Boillet, université de Poitiers, FoReLLIS (en délégation au CESR) – etienne.boillet at univ-poitiers.fr

-Soizic Escurignan, université de Poitiers, CESCM – soizic.escurignan at univ-poitiers.fr

-Sabrina Ferrara, université de Tours, CESR – sabrina.ferrara at univ-tours.fr

-Elisabetta Menetti, université de Modène – elisabetta.menetti at unimore.it On indiquera :

Langue(s) possible(s) : Langue de préférence :

Comité scientifique

Etienne Boillet, université de Poitiers Soizic Escurignan, université de Poitiers Luca Gatti, université de Pavie

Sabrina Ferrara, université de Tours

Francis Gingras, université de Montréal Elisabetta Menetti, université de Modène

Matteo Residori, université de Paris Sorbonne-Nouvelle.

Pistes de réflexion

Au Bas Moyen-Âge, la poésie doit faire face aux accusations de mensonge que lui ont adressées les Pères de l’Eglise, puis qu’ont relayées les poètes chrétiens de la fin de l’Antiquité ou du Haut Moyen-Âge (Deproost, 1998), et dont témoigne encore l’illustration emblématique du Jardin des Délices d’Herrade de Landsberg (Stella, 2011). Cependant, dans le même temps, les grands poètes classiques – Homère, Virgile, Ovide… – n’ont pas cessé d’être admirés et leur étude, par le biais de la grammaire et de la rhétorique, est restée au cœur de la culture des lettrés (Curtius [1948] ; Deproost, 1998). Se rattachant à cette tradition valorisant la poésie, Dante, Pétrarque et Boccace exaltent les grands écrivains de l’Antiquité tout en incarnant une gloire qui n’est plus réservée aux seuls auteurs antiques, tandis qu’apparaissent des éloges de la poésie (chez Dante, Pétrarque, Albertino da Mussato ou Boccace) reposant, d’une part, sur l’idée de figuration allégorique, et, d’autre part, sur l’image du poète saisi d’une inspiration divine – ainsi, au XVe siècle, le furor est-il exalté dans le néoplatonisme ficiniste (Garin, 1970 ; Mariani Zini, 2014). Mais ne constate-t-on pas un décalage entre cette poétique et le réalisme (ce qu’Auerbach subsume sous le nom de mimesis) d’œuvres comme les nouvelles de Boccace ou comme les fabliaux (Gingras, 2018) ? En outre, est-ce seulement la littérature (la « poésie »), ou bien aussi, plus spécifiquement, la fiction, qui se voit définie (Menetti, 2010) ?

En parallèle de cette légitimation d’une littérature en langue vernaculaire conquérant son autonomie à partir du XIVe siècle surtout, le champ de l’historiographie se définit aussi au contact des autres disciplines, comme le montre Bernard Guenée (1970), en nous invitant à rejeter la vision d’un Moyen-Âge dépourvu de « culture historique ». Sans constituer l’un des arts libéraux, l’histoire, comme la poésie, se fait une place à l’université par le biais de la transmission des auteurs antiques dans les cours de grammaire et de rhétorique. S’adaptant aux exigences morales du christianisme, auquel elle offre un répertoire d’exemples de vertus et de vices, la discipline historique dialogue avec la théologie dès les premiers siècles du Haut Moyen-Âge, par exemple chez Cassiodore au VIe siècle, sous la forme d’une histoire universelle trouvant ses origines dans la Bible et son prolongement dans la prophétie. Evoluant ainsi au contact de la théologie, du droit, de la science politique, l’histoire poursuit son chemin vers l’autonomie. Dans le sillage de Pétrarque, il s’affirme une historiographie humaniste qui entend aussi s’appuyer sur l’exemple antique pour mettre à l’honneur les contemporains : aux XIVe et XVe siècles, le récit de l’histoire récente est porté par la conscience de vivre un nouvel âge digne d’être célébré (Gilli, 2016).

Mais cette nouveauté consacre bien un modèle hérité des Anciens : l’historiographie humaniste, loin d’opérer une révolution épistémologique, est une histoire rhétorique qui se distingue des Annales et qui suit les préceptes de Quintilien et surtout de Cicéron (ou de la Rhétorique à Herennius ; Regoliosi, 1991). Outre sa fonction laudative répondant aux attentes des commanditaires, sa raison d’être est son utilité morale fondée sur les exemples des actions et des discours mémorables, en accord avec les valeurs chrétiennes. Ces éléments nouveaux (la conscience historique humaniste) et traditionnels (le modèle rhétorique d’une histoire opus oratorium et magistra vitae) sont déjà présents dans les écrits historiques de Pétrarque, notamment le De viris illustribus. Comme le remarque Patrick Gilli, dans le discours de son couronnement au Capitole, l’auteur se définit d’ailleurs comme historicus et poeta, ce qui illustre le rapprochement de deux disciplines partageant un rapport semblable à la rhétorique.

Jusqu’à quel point ce rapprochement entre histoire et poésie permet-il une véritable distinction ? Certes, Cicéron, comme plus tard Lucien de Samosate, fait de la vérité le critère distinctif de l’histoire. A l’orée de son dialogue De legibus, on lit ainsi que l’histoire et la poésie n’obéissent pas aux mêmes règles (Manzoni s’en souvient, citant ces mots en exergue de son essai sur le roman historique). Mais dans ce bref échange où l’histoire se définit par sa véridicité, en opposition à la poésie, il est également dit qu’Hérodote et Thucydide ont dit bien des faussetés… On se rappelle aussi qu’à l’inverse, bien des siècles auparavant, au début de la Théogonie, les Muses d’Hésiode disent qu’elles savent non seulement bien mentir mais aussi, parfois, dire la vérité.

Au Bas Moyen Âge, dans la période précédant l’humanisme, cette double appartenance de certains textes au registre poétique et historique est un phénomène que l’on observe dans divers romans versifiés, et notamment dans le groupe composé par le Roman de Thèbes, le Roman de Troie, le Roman d’Énéas et le Roman de Brut, écrits entre 1150 et 1170, dans un milieu lié à la cour d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine. Fondés sur des sources antiques considérées comme historiques, ces récits reconstruisent une généalogie mythique de l’Europe remontant à Œdipe ou aux héros de Troie, notamment à Brutus le Troyen, présenté comme ancêtre des rois d’Angleterre. Combinant tradition et invention, ils anticipent les futures épopées italiennes et françaises du XVIe s. (telle que l’inachevée Franciade de Ronsard), participant d’une forme de roman historique avant la lettre, où fiction, mémoire politique et légitimation dynastique s’entrelacent.

Dans la période où s’affirme l’humanisme, les lettrés héritent de l’idée antique que l’histoire ne dit pas simplement que le vrai, et la poésie que le faux, tandis que perdure cette incertitude sur le statut de certains récits. Par ailleurs, l’étude de l’ars historica humaniste se heurte à une limite : aucun des principaux modèles antiques n’est constitué par un traité organique, et les humanistes non plus n’en ont pas écrit (Regoliosi, 1991), aux XIVe et XVe siècles. On trouve cependant divers textes sur le sujet, tels que la lettre de Guarino de Vérone à son élève Tobia Del Borgo, où Mariangela Regoliosi voit l’influence du De historia conscribenda, traduction latine de l’essai Comment écrire l’histoire du Grec Lucien de Samosate, le seul livre antique entièrement consacré à la méthode de l’historien. La réception de ce texte constitue encore une piste d’étude à explorer. Plus tard, l’Actius de Giovanni Pontano (paru en 1507, quatre ans après la mort de l’auteur) contient des éléments de réflexion sur l’écriture de l’histoire, ou plutôt une véritable poétique du récit historiographique : s’appuyant sur Quintilien (« [Historia e]st enim proxima poetis, et quodam modo carmen solutum »), Pontano compare l’histoire à de la poésie en prose (Monti Saba, 1995 ; Deramaix, 2016). Ceux, parmi les lettrés du Quattrocento, qui tiennent le plus l’histoire en haute estime, soutiennent ainsi sa valeur littéraire, mais aussi sa supériorité gnoséologique, comme le fait Lorenzo Valla (Garin, 1970 ; Gilli, 2016).

Enfin, le XVIe est un siècle de rupture pour le sujet qui nous occupe. Du côté de l’histoire, dans le sillage des écrits historiques de Machiavel et de Guichardin (Fournel et Zancarini, 2012 ; Fournel, 2020), et peu après le Dialogo della historia (1542) de Sperone Speroni, le traité de Francesco Robortello (par ailleurs traducteur de la Poétique), De historica facultate (1548), inaugure une vogue des traités modernes en langue vernaculaire sur l’histoire, en Italie comme en France, aux XVIe et XVIIe siècles (Claire, 2015). Comment se reconfigure alors la place du traité de Lucien par rapport à Cicéron et aux autres sources du discours métahistorique ? Comment la réflexion sur l’historiographie se nourrit des récentes pratiques humanistes de l’histoire ? Et quel dialogue se noue avec les œuvres fictionnelles ?

Mais c’est en matière de poétique que se met en place un véritable changement de paradigme. On sait l’influence majeure qu’a exercée la Poétique d’Aristote sur la manière dont on pense que la fiction, a priori dépréciée par la condamnation platonicienne de la mimesis, est capable d’exprimer une certaine vérité (Schaeffer, 1999 ; Guastini, 2003). Le célèbre incipit du chapitre IX dispose même les éléments permettant de soutenir que la poésie expose une forme supérieure de vérité par rapport à l’histoire. Cependant, cette influence ne s’exerce vraiment qu’après la nouvelle traduction latine de Giorgio Valla 1498, et surtout après les nombreuses traductions et les commentaires qui, se succédant dans l’Italie du XVIe siècle (Duprat, 2007 ; Zanin, 2012), formeront le terreau propice aux réflexions de Torquato Tasso dans ses Discours (Graziani, 1997 ; Girardi, 2023). Comment s’articule la théorie aristotélicienne du poème épique comme représentation vraisemblable avec les éloges précédents de la poésie ? Jusqu’à quel point la supériorité de la vérité poétique, par rapport à la vérité de l’historien, est-elle revendiquée ? Et comment évolue le dialogue entre la théorie de l’histoire et cette nouvelle théorie de la fiction ?

Eléments bibliographiques

BRUNI Raoul (2010), Il divino entusiasmo dei poeti : storia di un topos, Torino, Aragno.

CLAIRE Lucie (2015) « De ratione scribendae historiae : modèles et contre-modèles antiques selon Famiano Strada », in Rhétorique, poétique et stylistique, in Danièle James-Raoul et Anne Bouscharain (dir.), Presses Universitaires de Bordeaux, 2015, p. 119-129.

CURTIUS Ernst Robert (2022 [1948]), Letteratura europea e Medio Evo latino, a cura di Roberto Antonelli, trad. di Anna Luttazzo e Mercurio Candela, Macerata, Quodlibet (édition française : La littérature européenne et le Moyen Age latin, traduit par Jean Bréjoux, préface de Alain Michel, Paris, Presses universitaires de France, 1991).

DEPROOST Paul-Augustin (1998), Ficta et facta. La condamnation du ‘mensonge des poètes’ dans la poésie latine chrétienne, in « Revue d’Etudes Augustiniennes Et Patristiques », vol. 44, n° 1, p. 101-122.

DERAMAIX Marc, « L’unité de la langue latine d’art : la nature poétique de la prose historique dans l’Actius de Pontano », conférence filmée au colloque Consulendae sunt aures. Rhétorique et langue latine d’art à la Renaissance : Pontano, Sannazar et l’académie napolitaine, université de Rouen, 2016, URL : https://webtv.univ-rouen.fr/videos/07-04-16- 084402consulendae-sunt-aures-rhetorique-et-langue-latine-dart-a-la-renaissance-pontano-sannazard-et-lacademie-napolitaine-partie-3/.

DUPRAT Anne (2009), Vraisemblances : Poétiques et théorie de la fiction, du Cinquecento à Jean Chapelain, 1500-1670, Honoré Champion.

FOURNEL Jean-Louis (2020), L’écriture de la catastrophe dans l’Italie en guerre (1494-1559)

: une histoire européenne, « Cahiers de recherches médiévales et humanistes », 2020, n° 38 (2019-2), p. 23-45. URL: https://classiques-garnier.com/cahiers-de-recherches-medievales-et- humanistes-journal-of-medieval-and-humanistic-studies-2019-2-n-38-varia-l-ecriture-de-la- catastrophe-dans-l-italie-en-guerre-1494-1559.html.

FOURNEL Jean-Louis et ZANCARINI Jean-Claude (2012), « Come scrivere la storia delle guerre d’Italia ? », in Claudia Berra, Anna Maria Cabrini (dir.), La Storia d’Italia di Guicciardini e la sua fortuna, Milano, Cisalpino, p.181-219. URL: https://shs.hal.science/halshs-00745788.

GUENÉE Bernard (1980), Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier- Montaigne.

FUBINI Riccardo (2007) L’Umanesimo italiano. Problemi e studi di ieri e di oggi, in « Studi Francesi », n° 153, p. 504-525.

GARIN, Eugenio, L’umanesimo italiano : filosofia e vita civile nel Rinascimento, Roma, Laterza, 1970.

GILLI Patrick (2016), La méthodologie historiographique des humanistes italiens du XVe siècle, in « Cahiers de recherches médiévales et humanistes », n° 31, URL : http://journals.openedition.org/crmh/14039.

GINGRAS Francis (2018), Fabuler et dire vrai : les réalismes et l’histoire des genres narratifs au Moyen Âge, in « Cahiers ReMix », n° 7 : Repenser le réalisme, Claudia Bouliane et Bernabé Wesley (dir.), URL : https://oic.uqam.ca/publications/article/fabuler-et-dire-vrai-les-realismes- et-lhistoire-des-genres-narratifs-au-moyen-age.

GIRARDI, Maria Teresa (2023). « Tasso teorico : i due tempi dei “Discorsi” », In Tasso, a cura di Emilio Russo e Franco Tomasi, Roma, Carocci, p. 99-121.

GUASTINI Daniele (2003), Prima dell’estetica : poetica e filosofia nell’antichità, Roma/Bari, Laterza.

GRAZIANI Françoise (1997), « Introduction » à Le Tasse, Discours de l’art poétique ; Discours du poème héroïque, traduit et commenté par EAD., Paris, Aubier, p. 9-50.

MARIANI ZINI Fosca, La pensée de Ficin : Itinéraires néoplatoniciens, Paris, Vrin, 2014.

MONTI SABA Liliana, Pontano e la storia. Dal De bello Napoletano all’Actius, Roma, Bulzoni, 1995.

REGOLIOSI     Mariangela     (1991),     Riflessioni     umanistiche     sullo     scrivere    storia,     in « Rinascimento », n° 31, p. 3-37.

STELLA Francesco (2010), « Théologie de la poésie entre Scolastique et Humanisme », in Poetry, Bible and Theology from Late Antiquity to the Middle Ages, p. 473-494 (et maintenant : https://www.researchgate.net/publication/355356795_Theologie_de_la_poesie_entre_Scolasti que_et_Humanisme_Le_statut_de_la_poesie_biblique).

SCHAEFFER Jean-Marie (1999), Pourquoi la fiction ?, Paris, Seuil.

ZANIN Enrica (2012), Les commentaires modernes de la Poétique d’Aristote, in « Études littéraires », n° 43(2), p. 55–83, URL : https://doi.org/10.7202/1014725ar.

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Colloque CESR 2026 Poesis

Diplôme universitaire « Néolatin et Linguistique comparée des langues romanes » (département de Linguistique comparée des Langues Romanes et Roumain d’Aix-Marseille Université)

Carine Ferradou, Directrice du LIRROU de l’UFR ALLSH d’amU, informe la SEMEN-L que le département de Linguistique comparée des Langues Romanes et Roumain d’Aix-Marseille Université propose à la rentrée 2025-2026 un diplôme universitaire intitulé « Néolatin et Linguistique comparée des langues romanes » (cours en hybride) dont vous trouverez la vidéo de présentation sur Youtube à l’adresse suivante :

Découvrez Diplôme Universitaire Langues et Cultures de latin à travers cette présentation de la formation en images, construite autour des témoignages de professeurs et d’étudiants.

Plus d’informations sur cette formation Aix Marseille Université : cliquez sur ce lien.

 

Xavier Prévost, Jacques Cujas (1522-1590), jurisconsulte humaniste

La SEMEN-L a le plaisir d’annoncer la parution de l’ouvrage de Xavier Prévost, Jacques Cujas (1522-1590), jurisconsulte humaniste, chez Droz dans la collection « Titres courants ».

Jacques Cujas apparaît comme l’un des principaux représentants de l’humanisme juridique, courant qui introduit l’idée d’évolution dans la construction du droit et des institutions. Au fil de ses professorats, Cujas poursuit la critique humaniste en portant à son apogée la méthode historique. Il cherche à rétablir les textes dans leur version d’origine par la recherche des interpolations, tout en intégrant les dispositions commentées dans la longue durée. Il s’appuie tant sur sa maîtrise de la doctrine juridique, que sur sa vaste culture littéraire et philosophique. Ses travaux de philologue et d’éditeur restent d’utiles références, sans même évoquer ses reconstitutions commentées des ouvrages des juristes romains ou son analyse critique du corpus juris civilis. L’érudition ne tient cependant pas Cujas trop éloigné de la pratique, comme le prouvent ses consultations ou son étude de la féodalité. Soumis à l’épreuve de l’humanisme cujacien, le droit ressort transformé de la confrontation.

Table des matières

PRÉFACE

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

PROLÉGOMÈNES. LA VIE ET LES OEUVRES DE JACQUES CUJAS

VIE DE JACQUES CUJAS

I. Jacques Cujas avant l’enseignement §1 : Les origines A. Éléments sur la famille Cujeus

  1. La provenance géographique
  2. L’appartenance sociale B. Éléments sur l’enfance de Jacques Cujeus §2 : Les études A. La formation scolaire
  3. Les humanités
  4. Les études de droit B. La formation personnelle

II. L’enseignement de Jacques Cujas §1 : Les professorats de l’affirmation A. Le conflit de l’ascension : de Toulouse au départ pour Bourges

  1. Le cours libre d’Institutes à Toulouse (1547 – oct.1554)
  2. L’affaire Cujas
  3. Le professorat de Cahors (oct. 1554 – été 1555) B. L’ascension dans les conflits : de l’arrivée au retour à Bourges
  4. Le premier professorat de Bourges (sept. 1555 – été 1557)
  5. Le premier professorat de Valence (janv. 1558 – nov. 1559) §2 : Les professorats de la renommée A. De la reconnaissance à la prééminence : Bourges et Turin
  6. Le deuxième professorat de Bourges (nov. 1559 – été 1566)
  7. Le professorat de Turin (oct. 1566 – août 1567) B. La reconnaissance de la prééminence : les derniers professorats
  8. Le second professorat de Valence (sept. 1567 – juin 1575)
  9. Le troisième professorat de Bourges (juin 1575 – 4 oct. 1590)

III. Jacques Cujas en dehors de l’enseignement §1 : Les charges extra-universitaires A. Les charges judiciaires

  1. Conseiller au parlement de Grenoble
  2. Conseiller au présidial de Bourges B. Les charges « politiques »
  3. Conseiller du duc de Savoie
  4. Conseiller du duc d’Alençon §2 : La vie personnelle A. La famille de Jacques Cujas
  5. Le premier mariage
  6. Le second mariage B. La religion de Jacques Cujas
  7. L’hypothèse du protestantisme
  8. La thèse d’une « sensibilité religieuse d’entre-deux »

OEUVRES DE JACQUES CUJAS

I. Jacques Cujas éditeur §1 : La quête des sources §2 : L’édition de sources A. Les éditions simples

  1. Les compilations jurisprudentielles pré-justiniennes
  2. Le Code Théodosien
  3. Le droit byzantin post-justinien B. Les éditions glosées ou commentées
  4. Les sources pré-justiniennes
  5. Les sources justiniennes
  6. Les sources post-justiniennes

II. Jacques Cujas édité §1 : La vigueur des éditions parues du vivant de Jacques Cujas A. Les multiples rééditions B. Les premiers recueils d’oeuvres intégrales §2 : La vitalité des éditions posthumes A. Les éditions antérieures à celle de Fabrot B. Les éditions de référence

  1. L’édition de Fabrot (Paris, 1658)
  2. Les éditions italiennes du XVIIIe siècle (Naples, 1722-1727 ; Naples, 1758 ; Venise-Modène, 1758-1783) C. Les éditions du XIXe siècle

PREMIÈRE PARTIE. L’HUMANISME JURIDIQUE DE JACQUES CUJAS

CHAPITRE PREMIER. LA POURSUITE DE LA CRITIQUE HUMANISTE

Section I. Une position nuancée à l’égard de la doctrine antérieure §1 : L’utilisation généralisée mais critique des glossateurs A. La Grande glose comme base de travail

  1. Le recours constant à la glose
  2. La défense du travail des glossateurs B. Le dépassement de la Grande glose
  3. Les différences de méthode
  4. Les critiques répétées §2 : L’utilisation limitée et critique des commentateurs A. Une prise en considération variable
  5. La relative importance de Bartole
  6. L’effacement des autres commentateurs B. Une critique mesurée
  7. Attaques et analyses divergentes
  8. Louanges et analyses partagées

Section II. Une position distinctive au sein de la doctrine humaniste §1 : La place de Jacques Cujas parmi les méthodes de l’humanisme A. L’humanisme juridique de Jacques Cujas face à la diversité des courants méthodologiques

  1. Le courant historiciste
  2. Le courant systématiste
  3. Le courant des praticiens B. L’humanisme de Jacques Cujas à travers ses références littéraires et philosophiques
  4. La culture classique de Jacques Cujas
  5. L’éclectisme de Jacques Cujas §2 : L’opinion de Jacques Cujas sur les juristes humanistes A. Les prises de position « scientifiques »
  6. Des analyses partagées
  7. Des analyses rejetées B. Les prises de position polémiques
  8. La critique de ses adversaires
  9. La louange des partisans de sa méthode

Conclusion du chapitre

CHAPITRE 2.. L€™APOGÉE DE L’HUMANISME HISTORICISTE

Section I. Le rétablissement du texte §1 : La critique externe A. Les sources latines

  1. Les différentes versions du corpus juris civilis a. La place particulière de la Florentine b. Les variantes manuscrites imprimées
  2. Les autres sources juridiques
  3. Les sources littéraires B. Les sources grecques
  4. La correction des textes latins
  5. La reconstitution des textes grecs §2 : La critique interne A. La forme du droit
  6. Le critère stylistique
  7. Le critère grammatical et orthographique B. Le fond du droit
  8. Le critère historique
  9. Le critère logique §3 : La critique nuancée du travail de Tribonien A. Le rejet des interpolations
  10. L’opinion de Jacques Cujas
  11. Les excès de certains humanistes B. Le rejet d’une condamnation systématique
  12. La défense du travail du compilateur
  13. L’existence de modifications non triboniennes

Section II. Le rétablissement du contexte §1 : Une nouvelle méthode fondée sur l’Histoire A. La reconstitution des oeuvres classiques

  1. Le plan historique de l’ouvrage
  2. Le sens historique des fragments B. La détermination de la logique du corpus juris civilis
  3. La justification du plan des compilations
  4. Les limites du plan des compilations §2 : Une interprétation rénovée par l’Histoire A. Un bouleversement : l’interprétation historico-exégétique du droit romain
  5. L’analyse historique comme référentiel interprétatif
  6. L’analyse exégétique complémentaire B. Une technique novatrice de conciliation des contradictions : l’analyse historique du corpus juris civilis
  7. La conciliation par l’histoire du droit romain
  8. La conciliation par la critique historique des textes

Conclusion du chapitre

CONCLUSION DE LA PARTIE

SECONDE PARTIE. LA PRATIQUE JURIDIQUE CHEZ JACQUES CUJAS

CHAPITRE PREMIER. LE DROIT DES SUCCESSIONS EN PRATIQUE

Section I. Le recours axiomatique au droit romain §1 : L’exemple de la succession testamentaire A. La validité du testament

  1. Les témoins
  2. Le cas particulier des militaires B. La désignation des héritiers
  3. L’institution d’héritier
  4. Les substitutions §2 : L’exemple des legs et fidéicommis A. La portée des legs et fidéicommis conditionnels
  5. Cas d’un legs conditionnel
  6. Cas d’un fidéicommis conditionnel B. La transmission des legs et fidéicommis
  7. Cas de transmission d’un legs
  8. Cas de transmission d’un fidéicommis

Section II. Le recours nécessaire à des sources complémentaires et concurrentes §1 : Les dispositions successorales du « droit français » A. Les coutumes du royaume

  1. Force des coutumes successorales a. Face au droit romain b. Face à une convention privée
  2. Exemples d’application de coutumes successorales B. La législation royale
  3. L’insinuation d’une donation à cause de mort
  4. Les dispositions testamentaires au profit d’un tuteur ou d’un curateur
  5. L’étendue des substitutions fidéicommissaires §2 : Les successions en droit féodal A. Le régime exposé par Jacques Cujas
  6. La détermination de l’héritier
  7. La concurrence entre héritiers B. Les cas pratiques résolus par Jacques Cujas
  8. Le droit applicable à une dévolution testamentaire de biens nobles
  9. L’étendue de la liberté testamentaire à l’égard d’une succession féodale §3 : Le cas particulier d’une succession de droit public A. Le risque de vacance du trône de Portugal B. Les solutions proposées par Jacques Cujas
  10. Les droits de proximité et de représentation
  11. La loi salique et la création d’un nouveau roi
  12. L’adoption d’un héritier au trône

Conclusion du chapitre

CHAPITRE 2.. LE DROIT FÉODAL, ENTRE PRATIQUE ET CRITIQUE HISTORIQUE

Section I. L’analyse historique du fief §1 : Les fondements romains A. Le rejet de la théorie médiévale du domaine divisé

  1. La théorie pratique des commentateurs
  2. La critique romaniste de Jacques Cujas B. L’adoption d’une définition romaine du fief
  3. Le débat sur l’origine du fief
  4. Le fief comme usufruit §2 : Les transformations pratiques ultérieures A. Un usufruit avec charges
  5. Fief, noblesse et obligation militaire
  6. Fief, fidélité et obligations pécuniaires B. Un usufruit héréditaire
  7. De la concession à temps à la concession à vie
  8. La concession de l’hérédité

Section II. Les pratiques de dessaisissement du fief §1 : Le dessaisissement volontaire : la vente du fief A. Le droit de cession

  1. Un usufruit cessible
  2. La situation de l’acquéreur B. Les droits de retrait
  3. Le retrait lignager
  4. Le retrait féodal §2 : Le dessaisissement forcé : la perte du fief A. Les causes de la saisie
  5. La négation de la foi
  6. La rupture de la foi B. La procédure de la saisie
  7. L’action du seigneur
  8. La défense du vassal

Conclusion du chapitre

CONCLUSION DE LA PARTIE

CONCLUSION

ANNEXES

  1. Les œuvres de Jacques Cujas 1.1. Dates de publication des ouvrages et Dates des cours publiés 1.2. Table de concordance des tomes des éditions de référence. 1.3. Découpage de l’édition de Prato, 1836-1844 1.4. Découpage de l’édition de Prato, 1859-1871 et Turin- Paris, 1874 1.5. Tableau de présentation synthétique des ouvrages de Jacques Cujas
  2. Les références citées par Jacques Cujas 2.1. Tableaux généraux 2.1.1. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par ordre alphabétique 2.1.2. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par nombre de références 2.2. Regroupement par période 2.2.1. Auteurs de l’Antiquité cités par Jacques Cujas 2.2.2. Auteurs du Moyen Âge cités par Jacques Cujas 2.2.3. Auteurs des Temps modernes cités par Jacques Cujas 2.3. Regroupement par activité 2.3.1. Les juristes cités par Jacques Cujas 2.3.1.1. Tableau général des juristes cités par Jacques Cujas 2.3.1.2. Les glossateurs cités par Jacques Cujas 2.3.1.3. Les commentateurs cités par Jacques Cujas 2.3.1.4. Les juristes humanistes cités par Jacques Cujas 2.3.1.5. Les juristes byzantins cités par Jacques Cujas 2.3.2. Les références extra-juridiques de Jacques Cujas 2.3.2.1. Agronomes, Botanistes et Naturalistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.2. Architectes cités par Jacques Cujas 2.3.2.3. Astronomes et Géographes cités par Jacques Cujas 2.3.2.4. Écrivains chrétiens et Théologiens cités par Jacques Cujas 2.3.2.5. Écrivains cités par Jacques Cujas 2.3.2.6. Grammairiens et Philologues cités par Jacques Cujas 2.3.2.7. Historiens cités par Jacques Cujas 2.3.2.8. Hommes politiques et Hauts fonctionnaires cités par Jacques Cujas 2.3.2.9. Humanistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.10. Imprimeurs et Éditeurs cités par Jacques Cujas 2.3.2.11. Mathématiciens cités par Jacques Cujas 2.3.2.12. Médecins cités par Jacques Cujas 2.3.2.13. Panégyristes cités par Jacques Cujas 2.3.2.14. Philosophes cités par Jacques Cujas 2.3.2.15. Poètes et Fabulistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.16. Rhéteurs et Orateurs cités par Jacques Cujas 2.3.2.17. Traducteurs cités par Jacques Cujas 2.4. Regroupement par langue / nationalité 2.4.1. Auteurs de langue latine cités par Jacques Cujas 2.4.2. Auteurs de langue grecque cités par Jacques Cujas 2.4.3. Auteurs allemands cités par Jacques Cujas 2.4.4. Auteurs bataves cités par Jacques Cujas 2.4.5. Auteurs britanniques cités par Jacques Cujas 2.4.6. Auteurs espagnols cités par Jacques Cujas 2.4.7. Auteurs français cités par Jacques Cujas 2.4.8. Auteurs italiens cités par Jacques Cujas 2.4.9. Auteurs d’une autre langue ou nationalité cités par Jacques Cujas
  3. Généalogie simplifiée des prétendants à la Couronne de Portugal en 1580

BIBLIOGRAPHIE

I – Sources Sources manuscrites Archives départementales de la Haute-Garonne Série B : Cours et juridictions Série E : Féodalité, Communes, Bourgeoisie, Familles, Notaires Série H: Archives ecclésiastiques Archives municipales de Bourges Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune. Série BB : Administration communale Série GG: Cultes, Instruction, Assistance publique Archives municipales de Toulouse Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune. Série CC : Cadastre, Impôt, Comptabilité Série HH: Agriculture, Industrie, Commerce Archives nationales Registre du parlement de Paris Bibliothèque nationale de France Fonds latin Fonds français Fonds Dupuy Fonds Baluze Nouvelles Acquisitions Françaises Sources imprimées Jacques Cujas Droits romain et canonique Droit byzantin Législation Doctrine juridique Autres sources imprimées

II -Études INDEX DES MATIÈRES INDEX DES NOMS DE LIEUX INDEX DES NOMS DE PERSONNES INDEX DES SOURCES JURIDIQUES Sources romaines et canoniques Sources « françaises »

Aux marges de l’encyclopédie : circulation des savoirs de l’Antiquité à l’âge de l’Humanisme, sous la direction de Thibault Miguet et Anne Raffarin

La SEMEN-L a le plaisir d’annoncer la parution d’un ouvrage sous la direction de Thibault Miguet et Anne Raffarin, Aux marges de l’encyclopédie : circulation des savoirs de l’Antiquité à l’âge de l’Humanisme, chez Honoré Champion dans la collection « Colloques, Congrès et Conférences » – série Le Moyen Âge (n° 33), auquel ont aussi contribué d’autres membres de notre Société.

Voici le faire-part de présentation de l’ouvrage par les éditions Honoré Champion (cliquez ici pour le télécharger) :

Aux marges de l’encyclopédie – présentation éditeur

Version en texte clair

L’encyclopédisme peut apparaître comme la réalisation d’un rêve : celui d’un savoir universel. Pourtant, autour de ce rêve existent des zones de turbulence où le rêve se heurte à de multiples obstacles, entre autres, l’existence de champs concurrents. Ce volume s’intéresse aux troubles à l’ordre encyclopédique, au développement de savoirs dans un cadre qui échappe à ce bel ordonnancement, de l’Antiquité à la Renaissance, époque où Rabelais emploie pour la première fois le substantif « encyclopédie ».

Le parcours dans les marges, que ce volume prend le risque d’emprunter, présente, entre autres, l’intérêt de considérer à la fois ouvrages scientifiques et littéraires, trop souvent disjoints voire opposés, dans une perspective de transmission des connaissances. Cette exploration met en lumière la fécondité d’un espace dans lequel se construisent des savoirs qui sont tout sauf marginaux.

Les études qui composent ce volume ont été réunies à l’issue du colloque international qui s’est tenu à l’Université Paris-Est Créteil du 17 au 19 mars 2022.

Thibault Miguet est maître de conférences en langue et littérature grecques à l’Université Paris-Est Créteil. Il est spécialiste de l’histoire et de la transmission de la médecine grecque, byzantine et arabe, ainsi que de l’histoire des textes et des savoirs.

Anne Raffarin est professeur de langue et littérature latines à l’Université Paris-Est Créteil. Elle est spécialiste de la littérature humaniste et plus particulièrement de l’organisation d’un savoir sur l’Antiquité à la Renaissance.

Ont également contribué à ce volume : Scott W. Blanchard, Morgane Cariou, Eva Falaschi, Catherine Gaullier-Bougassas, Nathalie Gorochov, Baptiste Laïd, Alice Lamy, Valérie Naas, Sylvie Rougier-Blanc, Luigi-Alberto Sanchi, Andrea Severi.

Colloques, Congrès et Conférences – Le Moyen Âge

Collection fondée par Jean Dufournet, dirigée par Jeanne-Marie Boivin et Michèle Guéret-Laferté

Cette collection accueille des ouvrages collectifs, des actes de congrès ou de colloques, des conférences.

 

Table des matières

Thibault MIGUET, Anne RAFFARIN
INTRODUCTION 7

DIRE LE MONDE DANS L’ANTIQUITE

Eva FALASCHI et Valérie NAAS
LES ŒUVRES MONUMENTALES DANS L’ANTIQUITE :
L’APPRÉHENSION GLOBALE DU SAVOIR AVANT L’ENCYCLOPÉDIE 19

Morgane CARIOU
L’INVENTAIRE DU MONDE DANS LA POESIE GRECQUE D’ÉPOQUE IMPÉRIALE 35

Sylvie ROUGIER-BLANC
LES DEIPNOSOPHISTES D’ATHÉNÉE ET LA COLLECTION DE SAVOIRS SOUS LES SEVERES : UN PROJET HORS NORME ? 65

COMPILER ET FAIRE CIRCULER LES SAVOIRS AU MOYEN ÂGE LE DEBAT ENTRE LA THEOLOGIE ET LA PHILOSOPHIE

Nathalie GOROCHOV
COMPILER LES SAVOIRS DANS L’UNIVERSITE MEDIEVALE :
AUTEURS ET FORMES DE LA PRODUCTION (XIIe-XIIIe SIÈCLE) 83

Alice LAMY
LA FELICITE DE L’HOMME ACCOMPLI SELON ALBERT LE GRAND (1200-1280). ÉTUDE COMPAREE DU MODELE SCOLASTIQUE D’INSTRUCTION UNIVERSEL ET DE L’INTENTION ENCYCLOPEDIQUE AU XIIIe SIÈCLE 97

Baptiste LAÏD
LA FORMATION DE L’HOMME INSTRUIT : LE PROGRAMME ET LA MÉTHODE D’ENSEIGNEMENT DE LA DISCIPLINA CLERICALIS ET DE SES CONTINUATIONS FRANÇAISES 115

Catherine GAULLIER-BOUGASSAS
LA NAISSANCE DE LA PHILOSOPHIE GRECQUE SELON LA CHRONIQUE DITE DE BAUDOUIN D’AVESNES ET LE MIROIR HISTORIAL : ÉCRITURE HISTORIQUE ET TENTATION DE L’ENCYCLOPÉDISME 133

Thibault MIGUET
DEMEMBRER L’ENCYCLOPEDIE. LES MANUSCRITS D’EXTRAITS DU VIATIQUE DU VOYAGEUR D’IBN AL-ǦAZZĀR 153

L’HUMANISME : DIALOGUE ENTRE LES SAVOIRS ET RECONSTRUCTION DU SENS

Anne RAFFARIN
LES JOURS DE FÊTE D’ALESSANDRO ALESSANDRI : DES NUITS ATTIQUES HUMANISTES 173

Luigi-Alberto SANCHI
LES SOURCES ENCYCLOPEDIQUES DES PROJETS ERUDITS DE GUILLAUME BUDE 197

Laurence BOULÈGUE
REFONTE DES SAVOIRS ET RECONSTRUCTION DU SENS DANS LES INTRODUCTIONS DE CRISTOFORO LANDINO A L’ŒUVRE DE VIRGILE 209

ANDREA SEVERI
I 565 «PERCHE» DEL MEDICO BOLOGNESE GIROLAMO MANFREDI (1474) 221

W. SCOTT BLANCHARD
GIANFRANCESCO PICO DELLA MIRANDOLA AND THE BONFIRE OF THE HUMANITIES 237

TABLE DES MATIERES 285

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE 255

INDEX NOMINUM 279

TABLE DES MATIERES 283