Xavier Prévost, Jacques Cujas (1522-1590), jurisconsulte humaniste

La SEMEN-L a le plaisir d’annoncer la parution de l’ouvrage de Xavier Prévost, Jacques Cujas (1522-1590), jurisconsulte humaniste, chez Droz dans la collection « Titres courants ».

Jacques Cujas apparaît comme l’un des principaux représentants de l’humanisme juridique, courant qui introduit l’idée d’évolution dans la construction du droit et des institutions. Au fil de ses professorats, Cujas poursuit la critique humaniste en portant à son apogée la méthode historique. Il cherche à rétablir les textes dans leur version d’origine par la recherche des interpolations, tout en intégrant les dispositions commentées dans la longue durée. Il s’appuie tant sur sa maîtrise de la doctrine juridique, que sur sa vaste culture littéraire et philosophique. Ses travaux de philologue et d’éditeur restent d’utiles références, sans même évoquer ses reconstitutions commentées des ouvrages des juristes romains ou son analyse critique du corpus juris civilis. L’érudition ne tient cependant pas Cujas trop éloigné de la pratique, comme le prouvent ses consultations ou son étude de la féodalité. Soumis à l’épreuve de l’humanisme cujacien, le droit ressort transformé de la confrontation.

Table des matières

PRÉFACE

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

PROLÉGOMÈNES. LA VIE ET LES OEUVRES DE JACQUES CUJAS

VIE DE JACQUES CUJAS

I. Jacques Cujas avant l’enseignement §1 : Les origines A. Éléments sur la famille Cujeus

  1. La provenance géographique
  2. L’appartenance sociale B. Éléments sur l’enfance de Jacques Cujeus §2 : Les études A. La formation scolaire
  3. Les humanités
  4. Les études de droit B. La formation personnelle

II. L’enseignement de Jacques Cujas §1 : Les professorats de l’affirmation A. Le conflit de l’ascension : de Toulouse au départ pour Bourges

  1. Le cours libre d’Institutes à Toulouse (1547 – oct.1554)
  2. L’affaire Cujas
  3. Le professorat de Cahors (oct. 1554 – été 1555) B. L’ascension dans les conflits : de l’arrivée au retour à Bourges
  4. Le premier professorat de Bourges (sept. 1555 – été 1557)
  5. Le premier professorat de Valence (janv. 1558 – nov. 1559) §2 : Les professorats de la renommée A. De la reconnaissance à la prééminence : Bourges et Turin
  6. Le deuxième professorat de Bourges (nov. 1559 – été 1566)
  7. Le professorat de Turin (oct. 1566 – août 1567) B. La reconnaissance de la prééminence : les derniers professorats
  8. Le second professorat de Valence (sept. 1567 – juin 1575)
  9. Le troisième professorat de Bourges (juin 1575 – 4 oct. 1590)

III. Jacques Cujas en dehors de l’enseignement §1 : Les charges extra-universitaires A. Les charges judiciaires

  1. Conseiller au parlement de Grenoble
  2. Conseiller au présidial de Bourges B. Les charges « politiques »
  3. Conseiller du duc de Savoie
  4. Conseiller du duc d’Alençon §2 : La vie personnelle A. La famille de Jacques Cujas
  5. Le premier mariage
  6. Le second mariage B. La religion de Jacques Cujas
  7. L’hypothèse du protestantisme
  8. La thèse d’une « sensibilité religieuse d’entre-deux »

OEUVRES DE JACQUES CUJAS

I. Jacques Cujas éditeur §1 : La quête des sources §2 : L’édition de sources A. Les éditions simples

  1. Les compilations jurisprudentielles pré-justiniennes
  2. Le Code Théodosien
  3. Le droit byzantin post-justinien B. Les éditions glosées ou commentées
  4. Les sources pré-justiniennes
  5. Les sources justiniennes
  6. Les sources post-justiniennes

II. Jacques Cujas édité §1 : La vigueur des éditions parues du vivant de Jacques Cujas A. Les multiples rééditions B. Les premiers recueils d’oeuvres intégrales §2 : La vitalité des éditions posthumes A. Les éditions antérieures à celle de Fabrot B. Les éditions de référence

  1. L’édition de Fabrot (Paris, 1658)
  2. Les éditions italiennes du XVIIIe siècle (Naples, 1722-1727 ; Naples, 1758 ; Venise-Modène, 1758-1783) C. Les éditions du XIXe siècle

PREMIÈRE PARTIE. L’HUMANISME JURIDIQUE DE JACQUES CUJAS

CHAPITRE PREMIER. LA POURSUITE DE LA CRITIQUE HUMANISTE

Section I. Une position nuancée à l’égard de la doctrine antérieure §1 : L’utilisation généralisée mais critique des glossateurs A. La Grande glose comme base de travail

  1. Le recours constant à la glose
  2. La défense du travail des glossateurs B. Le dépassement de la Grande glose
  3. Les différences de méthode
  4. Les critiques répétées §2 : L’utilisation limitée et critique des commentateurs A. Une prise en considération variable
  5. La relative importance de Bartole
  6. L’effacement des autres commentateurs B. Une critique mesurée
  7. Attaques et analyses divergentes
  8. Louanges et analyses partagées

Section II. Une position distinctive au sein de la doctrine humaniste §1 : La place de Jacques Cujas parmi les méthodes de l’humanisme A. L’humanisme juridique de Jacques Cujas face à la diversité des courants méthodologiques

  1. Le courant historiciste
  2. Le courant systématiste
  3. Le courant des praticiens B. L’humanisme de Jacques Cujas à travers ses références littéraires et philosophiques
  4. La culture classique de Jacques Cujas
  5. L’éclectisme de Jacques Cujas §2 : L’opinion de Jacques Cujas sur les juristes humanistes A. Les prises de position « scientifiques »
  6. Des analyses partagées
  7. Des analyses rejetées B. Les prises de position polémiques
  8. La critique de ses adversaires
  9. La louange des partisans de sa méthode

Conclusion du chapitre

CHAPITRE 2.. L€™APOGÉE DE L’HUMANISME HISTORICISTE

Section I. Le rétablissement du texte §1 : La critique externe A. Les sources latines

  1. Les différentes versions du corpus juris civilis a. La place particulière de la Florentine b. Les variantes manuscrites imprimées
  2. Les autres sources juridiques
  3. Les sources littéraires B. Les sources grecques
  4. La correction des textes latins
  5. La reconstitution des textes grecs §2 : La critique interne A. La forme du droit
  6. Le critère stylistique
  7. Le critère grammatical et orthographique B. Le fond du droit
  8. Le critère historique
  9. Le critère logique §3 : La critique nuancée du travail de Tribonien A. Le rejet des interpolations
  10. L’opinion de Jacques Cujas
  11. Les excès de certains humanistes B. Le rejet d’une condamnation systématique
  12. La défense du travail du compilateur
  13. L’existence de modifications non triboniennes

Section II. Le rétablissement du contexte §1 : Une nouvelle méthode fondée sur l’Histoire A. La reconstitution des oeuvres classiques

  1. Le plan historique de l’ouvrage
  2. Le sens historique des fragments B. La détermination de la logique du corpus juris civilis
  3. La justification du plan des compilations
  4. Les limites du plan des compilations §2 : Une interprétation rénovée par l’Histoire A. Un bouleversement : l’interprétation historico-exégétique du droit romain
  5. L’analyse historique comme référentiel interprétatif
  6. L’analyse exégétique complémentaire B. Une technique novatrice de conciliation des contradictions : l’analyse historique du corpus juris civilis
  7. La conciliation par l’histoire du droit romain
  8. La conciliation par la critique historique des textes

Conclusion du chapitre

CONCLUSION DE LA PARTIE

SECONDE PARTIE. LA PRATIQUE JURIDIQUE CHEZ JACQUES CUJAS

CHAPITRE PREMIER. LE DROIT DES SUCCESSIONS EN PRATIQUE

Section I. Le recours axiomatique au droit romain §1 : L’exemple de la succession testamentaire A. La validité du testament

  1. Les témoins
  2. Le cas particulier des militaires B. La désignation des héritiers
  3. L’institution d’héritier
  4. Les substitutions §2 : L’exemple des legs et fidéicommis A. La portée des legs et fidéicommis conditionnels
  5. Cas d’un legs conditionnel
  6. Cas d’un fidéicommis conditionnel B. La transmission des legs et fidéicommis
  7. Cas de transmission d’un legs
  8. Cas de transmission d’un fidéicommis

Section II. Le recours nécessaire à des sources complémentaires et concurrentes §1 : Les dispositions successorales du « droit français » A. Les coutumes du royaume

  1. Force des coutumes successorales a. Face au droit romain b. Face à une convention privée
  2. Exemples d’application de coutumes successorales B. La législation royale
  3. L’insinuation d’une donation à cause de mort
  4. Les dispositions testamentaires au profit d’un tuteur ou d’un curateur
  5. L’étendue des substitutions fidéicommissaires §2 : Les successions en droit féodal A. Le régime exposé par Jacques Cujas
  6. La détermination de l’héritier
  7. La concurrence entre héritiers B. Les cas pratiques résolus par Jacques Cujas
  8. Le droit applicable à une dévolution testamentaire de biens nobles
  9. L’étendue de la liberté testamentaire à l’égard d’une succession féodale §3 : Le cas particulier d’une succession de droit public A. Le risque de vacance du trône de Portugal B. Les solutions proposées par Jacques Cujas
  10. Les droits de proximité et de représentation
  11. La loi salique et la création d’un nouveau roi
  12. L’adoption d’un héritier au trône

Conclusion du chapitre

CHAPITRE 2.. LE DROIT FÉODAL, ENTRE PRATIQUE ET CRITIQUE HISTORIQUE

Section I. L’analyse historique du fief §1 : Les fondements romains A. Le rejet de la théorie médiévale du domaine divisé

  1. La théorie pratique des commentateurs
  2. La critique romaniste de Jacques Cujas B. L’adoption d’une définition romaine du fief
  3. Le débat sur l’origine du fief
  4. Le fief comme usufruit §2 : Les transformations pratiques ultérieures A. Un usufruit avec charges
  5. Fief, noblesse et obligation militaire
  6. Fief, fidélité et obligations pécuniaires B. Un usufruit héréditaire
  7. De la concession à temps à la concession à vie
  8. La concession de l’hérédité

Section II. Les pratiques de dessaisissement du fief §1 : Le dessaisissement volontaire : la vente du fief A. Le droit de cession

  1. Un usufruit cessible
  2. La situation de l’acquéreur B. Les droits de retrait
  3. Le retrait lignager
  4. Le retrait féodal §2 : Le dessaisissement forcé : la perte du fief A. Les causes de la saisie
  5. La négation de la foi
  6. La rupture de la foi B. La procédure de la saisie
  7. L’action du seigneur
  8. La défense du vassal

Conclusion du chapitre

CONCLUSION DE LA PARTIE

CONCLUSION

ANNEXES

  1. Les œuvres de Jacques Cujas 1.1. Dates de publication des ouvrages et Dates des cours publiés 1.2. Table de concordance des tomes des éditions de référence. 1.3. Découpage de l’édition de Prato, 1836-1844 1.4. Découpage de l’édition de Prato, 1859-1871 et Turin- Paris, 1874 1.5. Tableau de présentation synthétique des ouvrages de Jacques Cujas
  2. Les références citées par Jacques Cujas 2.1. Tableaux généraux 2.1.1. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par ordre alphabétique 2.1.2. Auteurs cités par Jacques Cujas : Tableau général par nombre de références 2.2. Regroupement par période 2.2.1. Auteurs de l’Antiquité cités par Jacques Cujas 2.2.2. Auteurs du Moyen Âge cités par Jacques Cujas 2.2.3. Auteurs des Temps modernes cités par Jacques Cujas 2.3. Regroupement par activité 2.3.1. Les juristes cités par Jacques Cujas 2.3.1.1. Tableau général des juristes cités par Jacques Cujas 2.3.1.2. Les glossateurs cités par Jacques Cujas 2.3.1.3. Les commentateurs cités par Jacques Cujas 2.3.1.4. Les juristes humanistes cités par Jacques Cujas 2.3.1.5. Les juristes byzantins cités par Jacques Cujas 2.3.2. Les références extra-juridiques de Jacques Cujas 2.3.2.1. Agronomes, Botanistes et Naturalistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.2. Architectes cités par Jacques Cujas 2.3.2.3. Astronomes et Géographes cités par Jacques Cujas 2.3.2.4. Écrivains chrétiens et Théologiens cités par Jacques Cujas 2.3.2.5. Écrivains cités par Jacques Cujas 2.3.2.6. Grammairiens et Philologues cités par Jacques Cujas 2.3.2.7. Historiens cités par Jacques Cujas 2.3.2.8. Hommes politiques et Hauts fonctionnaires cités par Jacques Cujas 2.3.2.9. Humanistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.10. Imprimeurs et Éditeurs cités par Jacques Cujas 2.3.2.11. Mathématiciens cités par Jacques Cujas 2.3.2.12. Médecins cités par Jacques Cujas 2.3.2.13. Panégyristes cités par Jacques Cujas 2.3.2.14. Philosophes cités par Jacques Cujas 2.3.2.15. Poètes et Fabulistes cités par Jacques Cujas 2.3.2.16. Rhéteurs et Orateurs cités par Jacques Cujas 2.3.2.17. Traducteurs cités par Jacques Cujas 2.4. Regroupement par langue / nationalité 2.4.1. Auteurs de langue latine cités par Jacques Cujas 2.4.2. Auteurs de langue grecque cités par Jacques Cujas 2.4.3. Auteurs allemands cités par Jacques Cujas 2.4.4. Auteurs bataves cités par Jacques Cujas 2.4.5. Auteurs britanniques cités par Jacques Cujas 2.4.6. Auteurs espagnols cités par Jacques Cujas 2.4.7. Auteurs français cités par Jacques Cujas 2.4.8. Auteurs italiens cités par Jacques Cujas 2.4.9. Auteurs d’une autre langue ou nationalité cités par Jacques Cujas
  3. Généalogie simplifiée des prétendants à la Couronne de Portugal en 1580

BIBLIOGRAPHIE

I – Sources Sources manuscrites Archives départementales de la Haute-Garonne Série B : Cours et juridictions Série E : Féodalité, Communes, Bourgeoisie, Familles, Notaires Série H: Archives ecclésiastiques Archives municipales de Bourges Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune. Série BB : Administration communale Série GG: Cultes, Instruction, Assistance publique Archives municipales de Toulouse Série AA : Actes constitutifs et politiques de la commune. Série CC : Cadastre, Impôt, Comptabilité Série HH: Agriculture, Industrie, Commerce Archives nationales Registre du parlement de Paris Bibliothèque nationale de France Fonds latin Fonds français Fonds Dupuy Fonds Baluze Nouvelles Acquisitions Françaises Sources imprimées Jacques Cujas Droits romain et canonique Droit byzantin Législation Doctrine juridique Autres sources imprimées

II -Études INDEX DES MATIÈRES INDEX DES NOMS DE LIEUX INDEX DES NOMS DE PERSONNES INDEX DES SOURCES JURIDIQUES Sources romaines et canoniques Sources « françaises »

Journées d’étude “Usages et exploitations des mémoires de l’Antiquité”

Pour télécharger le programme, cliquez sur ce lien.

12 & 13 juin 2025

Université de Caen Normandie

Organisation :
Catherine Gaullier-Bougassas, Angèle Tence, Laure Cébe

Programme_Agrelita_JE_Usages

Jeudi 12 juin ⋅ 8h45-17h15

8h45 : Accueil des participants

9h00 : Mot d’accueil et introduction par Catherine Gaullier-Bougassas

  • 9h15 : Luciana Romeri (UMR Craham ⋅ Unicaen), Réception et ré-élaboration de la culture grecque à l’époque impériale. Le cas d’Athénée de Naucratis, entre volonté mémorielle et volonté critique
  • 9h45 : Pierre Bauduin (UMR Craham ⋅ Unicaen), Entre réminiscence et mémoire convoquée. Le souvenir des Danois dans la Normandie du début du XIe siècle

10h15 : Discussion et pause

  • 10h45 : Alexis Chen (UMR IAO ⋅ ENS Lyon), Créer l’Antiquité, fonder la sagesse. L’invention du passé prédynastique et des Rois-Sages fondateurs dans la Chine des Royaumes Combattants
  • 11h15 : Laetitia Chhiv (UMR CRCAO ⋅ Fondation Chiang Ching-kuo), Du maître de sagesse à la canonisation. Évolution de la représentation de Confucius entre le IVsiècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère, à la lumière des sources transmises et exhumées

11h45 : Discussion

12h00 : Déjeuner pour les conférenciers

  • 14h00 : Laurent Glattli (Université Humboldt de Berlin), L’Inde ancienne, entre historicisation des mythes et mythologisation de l’histoire
  • 14h30 : Charlotte Schmid (École française d’Extrême-Orient), Aux portes du passé, le gardien de la Ville de Celui qui prit le Gange (Inde, Xe-XXIe siècles)
  • 15h00 : Claudine Le Blanc (UR CERC ⋅ Sorbonne Nouvelle), L’Antiquité contre les femmes ? Reconstructions modernes de figures féminines de l’Inde ancienne

15h30 : Discussion et pause

  • 16h00 : Katharina Jobst (UR REIGENN ⋅ Sorbonne Université), La réception de l’Antiquité “orientale” par les pionnières de la danse moderne, de l’espace germanique à l’Inde (1920-1940)
  • 16h30 : Andreea Apostu (Institut d’Histoire des Religions de l’Académie Roumaine), Les représentations visuelles de Pluton et Cerbère dans l’Épître d’Othéa, le Livre des échecs amoureux moralisés et le Recueil des histoires de Troie de Raoul Lefèvre

17h00 : Discussion, puis dîner pour les conférenciers

Vendredi 13 juin ⋅ 9h-17h

9h00 : Accueil des participants

  • 9h15 : Marc Toutant (UMR CETOBaC ⋅ CNRS), Alexandre et ses philosophes conseillers dans les traditions littéraires turques médiévales
  • 9h45 : Brigitte Gauvin (UMR Craham ⋅ Unicaen), Une grenouille à la conquête de l’univers. Le Marcus d’Ulrich von Hutten (1516)

10h15 : Discussion et pause

  • 10h45 : Christine Dumas-Reungoat (UMR Craham ⋅ Unicaen), Le savant mésopotamien Oannès. Quelques exploitations de cette figure hybride de Bérose à Flaubert
  • 11h15 : Fabien Lacouture (UMR IRHiS ⋅ Université de Lille), Hercule (et les autres) à la croisée des chemins

11h45 : Discussion

12h00 : Déjeuner pour les conférenciers

  • 14h00 : Deivid Valério Gaia (Université fédérale de Rio de Janeiro), Écho et Narcisse. L’arrivée des divinités grecques au Brésil de Mestre Valentim (1785)
  • 14h30 : Anastasia Aksenova (UMR HiSoMA ⋅ Université Jean Moulin-Lyon 3), Réinterprétations et usages des mémoires de l’Égypte ancienne dans les récits de voyageurs russes du XIXe siècle. Entre altérité et appropriation culturelle

15h00 : Discussion et pause

  • 15h30 : Laurent Nespoulous (UMR IFRAE ⋅ Inalco), Inventer le neuf avec l’ancien. La place de ce qui est “antérieur” dans la construction du Japon
  • 16h00 : Michael Lucken (UMR IFRAE ⋅ Inalco), Les études classiques au Japon comme lieu de résistance à l’occupation américaine, 1945-1952

16h30 : Discussion, puis dîner pour les conférenciers

Jean-Yves Tilliette, Littérature latine du moyen âge. Les jeux d’une langue poétique

Nous avons le plaisir de vous informer de la parution, le 28 mai 2024, aux éditions Honoré Champion, d’un ouvrage de Jean-Yves Tilliette, Littérature latine du Moyen Âge. Les jeux d’une langue poétique, dans la collection « Essais sur le Moyen Âge ».

Lien vers le site de Champion : https://www.honorechampion.com/fr/editions-honore-champion/13043-book-08536090-9782745360908.html

En voici la présentation :

Les seize études recueillies dans ce volume entreprennent d’explorer certaines des contrées qui composent un continent aujourd’hui oublié de notre ancienne littérature : la poésie latine du Moyen Âge. Elles entendent le faire en adoptant le point de vue de la critique littéraire tout autant que celui de l’analyse philologique et historique. Car la langue savante ne s’est pas alors cantonnée aux usages de la pratique documentaire et de la philosophie scolastique. Elle est aussi créatrice généreuse de formes et de récits. Elle a même d’autant plus vocation à s’incarner sous les espèces de la littérature qu’elle n’est plus langue naturelle. Dès lors, elle peut cultiver en toute liberté les effets du « second degré » et entretenir un dialogue fécond et souvent plein d’esprit, tantôt drôle tantôt sérieux, avec l’œuvre des grands anciens, Virgile ou Ovide, et les témoins les plus brillants des jeunes littératures vernaculaires, poèmes des troubadours ou Roman de Renart. Voilà les jeux de paroles et de sens que l’on s’efforce d’illustrer ici d’exemples variés.

Jean-Yves Tilliette, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, a été professeur de langue et de littérature latines du Moyen Âge à l’Université de Genève de 1990 à 2019. Ses recherches portent principalement sur la poésie latine du Moyen Âge central (XIe-XIIIe siècle) étudiée sous l’angle de son fonctionnement rhétorique et de l’adaptation des modèles classiques au contexte social et religieux du temps. C’est dans cet esprit qu’il a édité l’œuvre poétique complète de Baudri de Bourgueil (1998-2002), analysé la Pœtria nova de Geoffroy de Vinsauf (2000), et commenté et traduit l’Alexandréide de Gautier de Châtillon (2022).

TABLE DES MATIERES

https://www.honorechampion.com/fr/index.php?controller=attachment&id_attachment=2691

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Jean-Yves Tilliette est aussi l’auteur d’un ouvrage paru chez Droz plus tôt cette année, dans la collection « Recherches et rencontres » : La saveur des mots. Essais sur l’art d’écrire au Moyen Âge.

Lucie CLAIRE, Marc-Antoine Muret lecteur de Tacite. Éditer et commenter les Annales à la Renaissance, Genève, Droz, Travaux d’Humanisme et Renaissance n°DCXXXV2022 (Virginie Leroux)

Lucie CLAIRE, Marc-Antoine Muret lecteur de Tacite. Éditer et commenter les Annales à la Renaissance, Genève, Droz, Travaux d’Humanisme et Renaissance n°DCXXXV2022, 616 p. ISBN : 978-2-600-05860-5.

La critique universitaire a connu un très net regain d’intérêt à l’égard de Marc-Antoine Muret ces dernières années, prenant en compte tant la période parisienne, et notamment le recueil des Juvenilia, que la période italienne. En témoigne, entre autres études et éditions, le collectif Marc Antoine Muret, un humaniste français en Italie, éd. L. Bernard-Pradelle, C. de Buzon, J.-E. Girot et R. Mouren, Genève, Droz, 2020. Lucie Claire vient combler un manque en s’attachant aux travaux multiples que Muret a consacrés à Tacite : un cours sur les Annales, prononcé à l’université de Rome pendant deux années consécutives, en 1580-1581 et 1581-1582, des éditions du premier et du deuxième livres des Annales, quelques chapitres de ses miscellanées, les Variae Lectiones, et un commentaire publié de manière posthume. La leçon inaugurale qu’il prononça à Rome les 3 et 4 novembre 1580, propédeutique au cours tenu pendant deux années sur les Annales, avait déjà fait l’objet de traductions partielles, en français dans l’anthologie des Prosateurs latins en France au XVIe siècle et en anglais dans l’étude de Ronald Mellor et elle a donné lieu à des analyses stimulantes qui font de Muret un précurseur du tacitisme (Alain Michel, Eric MacPhail ou Beatriz Antón Martinez), qui précisent la place qu’occupe Muret dans les débats sur l’imitation de Cicéron (Morris W. Croll, Marc Fumaroli et Christian Mouchel) ou cherchent à identifier ce que la leçon d’introduction révèle de la pratique murétienne de l’enseignement de l’histoire au Studium Romanum (Paolo Renzi). Lucie Claire a le grand mérite d’avoir pris en compte l’ensemble de l’œuvre murétienne et notamment de nombreux documents manuscrits inédits pour la plupart d’entre eux, qui proviennent de la bibliothèque privée de l’humaniste. Grâce aux notes de lecture consignées dans les carnets de Muret et à ses exemplaires personnels annotés, elle reconstitue les étapes et les modalités de l’activité intellectuelle d’un célèbre professeur de la deuxième moitié du XVIe siècle européen et donne accès à une étape fondamentale dans la connaissance de l’historien latin.

Après un chapitre liminaire qui présente la tradition du corpus tacitéen de l’Antiquité à l’édition princeps, la première partie fait le point sur les études qui ont précédé les travaux de Muret, notamment l’édition princeps de Wendelin de Spire et celles de Francescus Puteolanus, Philippe Béroalde, Alessandro Minuziano et Beatus Rhenanus, puis les commentaires d’André Alciat, Beatus Rhenanus, Emilio Ferretti, et Giovanni Ferrerio ainsi que les premières traductions. Lucie Claire cherche à comprendre pourquoi Tacite a éveillé si tard l’intérêt des érudits de la Renaissance et pourquoi la diffusion savante de l’historien antique a été freinée et elle évalue la place de Tacite dans la tradition historiographique et pédagogique.

La seconde partie présente de façon très précise le corpus murétien dont certaines œuvres sont difficiles d’accès, comme les éditions des deux premiers livres des Annales et les volumes possédés par Muret, conservés à la Vaticane, à la Nationale Centrale de Rome ou à la Mazarine. Certains textes font l’objet d’une édition critique annotée et d’une traduction française : c’est le cas des chapitres concernant Tacite dans les Variae Lectiones ou de la leçon inaugurale de Muret dont Lucie Claire analyse la version autographe, contenue dans un manuscrit provenant de la bibliothèque de l’humaniste.

La troisième partie analyse la méthode de critique textuelle de Muret, son usage des arguments externes, son goût pour la conjecture, son attention à la uenustas du discours et aux usages tacitéens, sa conception polémique de la philologie et son intégration dans une sodalitas. Elle évalue sa contribution à l’amélioration du texte des Annales sur la base de cinquante corrections. Elle étudie ensuite la façon dont Muret réhabilite l’historien latin et réfute ses détracteurs en répondant notamment à l’accusation d’immoralité de son œuvre. Revendiquant l’originalité de Tacite dont il fait un modèle d’elegantia et un alter ego, il plaide pour une imitation souple des écrivains de l’autorité. Enfin, Lucie Claire dégage les lignes directrices de la réflexion de Muret sur la nature de l’histoire en lien avec l’émergence du tacitisme.

Suivent une analyse de la réception des travaux de Muret, notamment au sein de la Compagnie de Jésus ; une riche bibliographie et un précieux index, nominum et locorum.

Virginie Leroux

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°20 (décembre 2022) de la SEMEN-L (p. 43).

Colloques 2012-2013

– 15-17 mars 2012, Dijon, Colloque international «L’image de la ‘petite patrie » provinciale chez les écrivains de la Renaissance », organisée par Sylvie Laigneau-Fontaine. Contact :  HYPERLINK « mailto:sylvie.laigneau-fontaine@sfr.fr » sylvie.laigneau-fontaine@sfr.fr

– 22-24 mars 2012, Washington D.C., Meeting annuel de la Renaissance society of America

-4-5 mai 2012, Université de Neuchâtel, colloque international « Jean Du Bellay, cardinal diplomate, écrivain et mécène », organisé par L. Petris avec la collaboration de O. Christin, P. Galand et C. Michon

– 10-12 mai 2012, Colloque international : Tours 1500. Art et société à Tours au début de la Renaissance. Comité d’organisation : Florence Alazard, Pascal Brioist, Marion Boudon-Machuel, Pascale Charron, David Fiala, David Rivaud, Alain Salamagne. Contact : HYPERLINK « mailto:marion.boudon-machuel@inha.fr » marion.boudon-machuel@inha.fr et/ou HYPERLINK « mailto:pascale.charron@univ-tours.fr » pascale.charron@univ-tours.fr

– 12-13 mai 2012 – Craiova, Roumanie. La réception de l’Antiquité gréco-latine dans les cultures européennes. Sous le signe d’Hermès. Renseignements : HYPERLINK « mailto:studiiclasice.craiova@yahoo.com » studiiclasice.craiova@yahoo.com

-7-9 juin, Université de Rouen-EPHE-Paris-Sorbonne, colloque international « L’Antiquité gréco-latine aux sources de l’imaginaire contemporain : fantasy, fantastique, science-fiction », organisé par M. Bost-Fievet, D. Nouvel, S. Provini avec la coll. de P. Galand

– 7-9 juin 2012, Université de Stockholm et The Royal Swedish Academy of Letters, History and Antiquities, « Allusions and Reflections. Greek and Roman Mythology in Renaissance Europe »

– 5-7 juillet 2012, Paris, IRHT, « Le dictamen dans tous ses états. Perspectives de recherche sur la théorie et la pratique de l’ars dictaminis (XIe-XVe siècles) ». Colloque organisé par Anne-Marie Turcan-Verkerk et Benoît Grévin.

– 5-10 août 2012, Münster, 15e Congrès de l’IANLS. Contact : HYPERLINK « mailto:pade@hum.ku.dk » pade@hum.ku.dk

– 5-6 octobre 2012, Université de Montpellier 3, « L’écriture épique et ses modèles » [de l’épopée classique à la Renaissance]. Colloque organisé par Jean Meyers et Aline Estèves

– 11-13 octobre 2012, Bordeaux, Université Michel de Montaigne, Amphithéâtre Odéon, Maison de l’Archéologie, « Rhétorique, stylistique et poétique : entre théorie et pratique ». Responsables : Anne Bouscharain et Danièle James-Raoul

– 23-25 octobre 2012. Villa Vigoni. Atelier néo-latin I, Horatius criticus. Responsable : Nathalie Dauvois

– 22 novembre 2012, Paris, EPHE, « La Muse s’amuse : figures insolites de la Muse à la Renaissance », Première des deux journées d’études organisées par Perrine Galand et Anne-Pascale Pouey-Mounou. La seconde journée aura lieu à l’Université de Lille III, le 15 mars 2013

– 29 novembre-1er décembre 2012, Université de Paris IV, Doctrines et théories de l’art. Responsables : Laurence Boulègue, Pierre Caye, Francesco Furlan et Florence Malhomme

7-9 décembre, EPHE, colloque « Ecriture et hérésie à travers l’histoire », organisé par F. Rouillé avec la coll. de P. Galand

15 mars 2013, Université de Lille III, « La Muse s’amuse : figures insolites de la Muse à la Renaissance », Seconde des deux journées d’études organisées par Perrine Galand et Anne-Pascale Pouey-Mounou.

– 22-23 mars 2013, BnF-Université de Paris 7- SFDES, L’année 1570, Colloque organisé par Jean Vignes, Isabelle His et Hugues Daussy

– 4-6 avril 2013, San Diego, California, Renaissance Society of America, annual meeting

– 22-25 mai 2013, Rome, École française de Rome et Biblioteca Nazionale Centrale di Roma, Colloque international « Marc Antoine Muret. Un humaniste français en Italie », organisé par Christine de Buzon, Philip Ford, Jean-Eudes Girot, Raphaële Mouren, Laurence Pradelle et Marina Venier

– Printemps 2013, Villa Vigoni, Atelier néo-latin II. Horatius lyricus. Responsable : Nathalie Dauvois

Biblical Humanism and Scholasticism in the Age of Erasmus, éd. Erika Rummel, Leyde/Boston, Brill, 2008

Biblical Humanism and Scholasticism in the Age of Erasmus, éd. Erika Rummel, Leyde/Boston, Brill, 2008.

Ce volume est le fruit du travail de quelques uns des meilleurs spécialistes d’Erasme et des études bibliques à la Renaissance. On a privilégié une approche européenne. Après une introduction sur l’avant Erasme (l’Italie et l’affaire Reuchlin), l’ensemble se divise en quatre sections : “The reaction against biblical Humanism in Spain” ; “ The faculty of theology at Paris and the ‘theologizing humanists’ ” ; “The campaign against biblical humanists at the University of Leuven” ; “Critics of biblical humanism in sixteenth century Italy”. C’est un tour d’horizon très stimulant à partir des foyers d’opposition où les théologiens veillent.

Cette recension est extraite du Bulletin de liaison n°8 de novembre 2011 (p. 11).

B. Munk-Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux XIe et XIIe siècles. Tome IV – 1ère partie. La réception de la littérature classique. Travaux philologiques, Paris, CNRS Editions, 2009.

B. Munk-Olsen, L’étude des auteurs classiques latins aux XIe et XIIe siècles. Tome IV – 1ère partie. La réception de la littérature classique. Travaux philologiques, Paris, CNRS Editions, 2009.

Cet ouvrage fait suite aux trois tomes (parus en quatre volumes de 1982 à 1989) consacrés à la description des quelque trois mille mss. antérieurs au XIIIe siècle qui nous ont transmis les « classiques latins », et à étudier la place de ces mss. dans les bibliothèques médiévales. Ainsi le tome IV se veut une étude d’ensemble sur la réception de la littérature classique pendant le Moyen Age latin jusqu’au début du XIIIe siècle. La première partie porte sur les travaux philologiques dont ont bénéficié les auteurs classiques : accessus, gloses et commentaires notamment, tout en abordant les questions relatives à la critique d’attribution et à la critique textuelle. Le tome IV – 2, qui aura pour sous-titre « Manuscrits et textes », étudiera de son côté la diffusion, la recherche et la copie des textes, leur présentation, les moyens mis en œuvre pour en faciliter la consultation, les extraits, abrégés et florilèges, ainsi que la destination et l’utilisation des livres classiques (cette notice reprend en l’abrégeant celle du site www.cnrseditions.fr).

Source : Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°5 (décembre 2009) de la SEMEN-L (p. 11).