Pic de la Mirandole, Les 900 conclusions. Edition et traduction Delphine Viellard, avec la contribution de Nicolas Roudet. Paris. Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes). 2017. (Olivier Pédeflous)

Pic de la Mirandole, Les 900 conclusions. Edition et traduction Delphine Viellard, avec la contribution de Nicolas Roudet. Paris. Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes). 2017. 384 pp.

Edition et traduction française complète des 900 conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques de Pic de la Mirandole, parues en 1486 et interdites. La traduction est assurée par Delpine Viellard, les index ont été constitués par Nicolas Roudet. L’ouvrage est précédé d’un essai de Louis Valcke, « La condamnation de Pic de la Mirandole », spécialiste de l’auteur. Cette édition est à lire avec, en regard, l’indispensable somme de Chaïm Wirszubski, Pic de la Mirandole et la cabale (trad. J.-M. Mandosio, Editions de l’Eclat, 2007).

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 19).

Patrick Morantin, Lire Homère à la Renaissance. Philologie humaniste et tradition grecque, Genève, Droz, 2017. (Olivier Pédeflous)

Patrick Morantin, Lire Homère à la Renaissance. Philologie humaniste et tradition grecque, Genève, Droz, 2017. 408

Cet ouvrage, issu d’une thèse de doctorat, s’intéresse à la réception d’Homère à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, entre France et Italie, à partir de l’examen des annotations apposées par les humanistes Vettor Fausto et Guillaume Budé sur l’édition princeps d’Homère. Ce volume développe notamment des réflexions intéressantes sur l’annotation humaniste, le bilinguisme latin-grec à Venise, la tradition des textes, les bibliothèques anciennes. La version pdf propose de nombreuses annexes complémentaires.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 19).

Aldo Manuzio. La costruzione del mito. Ed. Mario Infelise. Venise. Marsilio Editori. 2016. (Olivier Pédeflous)

Aldo Manuzio. La costruzione del mito. Ed. Mario Infelise. Venise. Marsilio Editori. 2016. 395 pp.

Ce volume rassemble 20 articles, dont une introduction du maître d’œuvre, qui précisent et complètent les connaissances sur le grand imprimeur vénitien Alde Manuce. Plusieurs contributions intéressant les néo-latinistes, en particulier l’article de John Butcher sur l’édition des œuvres poétiques de Pontano (« Aldo Manuzio editore dell’opera poetica di Giovanni Pontano) », celui de Giordano Castellani sur la typographie des citations (« Le citazioni nelle edizioni aldine »). Une importance section est consacrée à la fortune des éditions aldines : l’essai de Shanti Graheli «Aldo Manuzio e il Rinascimento francese », complétant les travaux connus de Carlo Vecce ; la contribution de Paolo Sachet éclaire la valeur prescriptrice de la collection du libraire A.-A. Renouard au début du XIXe siècle.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 19).

Jean Ursin. Elégies sur la peste, traduction, introduction et notes de Pierre Domeyne, avec la collaboration de Monique Zannetacci, Vienne, Editions 7, 2017 (Brigitte Gauvain)

Jean Ursin. Elégies sur la peste, traduction, introduction et notes de Pierre Domeyne, avec la collaboration de Monique Zannetacci, Vienne, Editions 7, 2017.

Après avoir rédigé une somme médicale sous la forme de poèmes prononcés par les animaux, dans son recueil La Prosopopée des animaux, le médecin-poète viennois Jean Ursin publia la même année, en 1541, chez Macé Bonhomme, ses Elégies sur la peste, à un moment où la peste noire, après avoir fait en Europe les ravages que l’on sait, avait quitté la région lyonnaise depuis une dizaine d’années. Les Élégies d’Ursin, qui se présentent au départ comme des poèmes directement liés à la peste (quelles en sont les causes, comment s’en prémunir, etc.) deviennent ensuite assez vite un recueil de conseils diététiques formulés en distiques élégiaques. Les poèmes, consacrés dès la cinquième élégie aux différents types d’aliments (vin, eau, légumes, viande, poisson..), constituent une documentation précise sur le rapport que les hommes du XVIe siècle entretenaient avec leur alimentation. Cette édition, qui ne revendique aucunement le statut d’un travail universitaire, nous offre cependant l’occasion de découvrir ce texte singulier accompagné de sa traduction française et de notes. Plusieurs épîtres dédicatoires et poèmes de louange précèdent et suivent le texte et sa traduction. Ceux-ci sont précédés d’une introduction de P. Domeyne qui apporte les éléments nécessaires à la mise en perspective du texte tandis que quelques pages sur l’édition de 1541 conservée à Vienne renseignent le lecteur sur le livre en tant qu’objet.

Brigitte Gauvain

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 18-19).

Michel de L’Hospital, Carmina livre I, éd. P. Galand et L. Petris, avec la collab. de D. Amherdt, Droz, 2014. (Olivier Pédeflous)

Michel de L’Hospital, Carmina livre I, éd. P. Galand et L. Petris, avec la collab. de D. Amherdt, Droz, 2014. 398 p.

Précieuse édition avec traduction et annotation des poèmes du chancelier de l’Hospital, « magistrat-poète sous quatre rois de France », qui remplacera petit à petit avantageusement la traduction datée de Bandy de Nalèche (1857) et l’édition défectueuse de Dufey (1823-25). Elle est fondée sur une prise en compte des différents manuscrits et procède à une annotation historique et poétique précise. C’est une source importante pour évaluer les échanges avec des figures comme Jean Du Bellay et pour évaluer la pratique poétique du chancelier, fin lettré et figure importante de l’écriture parlementaire qui se développe dans la deuxième moitié du XVIe siècle et fait la promotion d’une poésie éthique.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 21).

Andrea Severi, Filippo Beroaldo il Vecchio un maestro per l’Europa. Da commentatore di classici a classico moderno (1481-1550), Bologne, Il Mulino, 2015. (Olivier Pédeflous)

Andrea Severi, Filippo Beroaldo il Vecchio un maestro per l’Europa. Da commentatore di classici a classico moderno (1481-1550), Bologne, Il Mulino, 2015. 416 p.

Ce volume offre une belle contribution d’étude de réception européenne, non seulement le célèbre commentaire à l’Âne d’or mais aussi la littérature morale sortie de la plume de Béroalde. Ce travail monstre le magistère de Béroalde, qui a formé à Bologne nombre d’étudiants étrangers qui ont rapporté sa science et sa méthode dans leur pays. L’ouvrage est fondé sur un recensement provisoire très précieux des manuscrits contenant des œuvres de Béroalde, le philologue, le correspondant, le panégyriste en particulier. Il s’intéresse aussi au portrait de l’humanisme italien à l’étranger qui en ressort, en particulier la transmission des spécificités de l’école bolonaise que celui-ci a contribué à créer.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 21).

Les Labyrinthes de l’esprit. Collections et bibliothèques à la Renaissance – Renaissance libraries and collections, sous la direction de Rosanna Gorris Camos & Alexandre Vanautgaerden, Genève, Bibliothèque de Genève-Droz, 2015. (Olivier Pédeflous)

Les Labyrinthes de l’esprit. Collections et bibliothèques à la Renaissance – Renaissance libraries and collections, sous la direction de Rosanna Gorris Camos & Alexandre Vanautgaerden, Genève, Bibliothèque de Genève-Droz, 2015, 673 p.

Ce volume rassemble 19 contributions sur les bibliothèques de la Renaissance, autour de l’axe franco-italien, à l’initiative de la FISIER. Les contributions de ce volume sont souvent l’occasion de reprendre les dossiers de reconstitutions de bibliothèques importantes, celles de François Rasse des Neux et Desportes par Jeanne Veyrin-Forrer et Isabelle de Conihout, ou plus anciennement les travaux d’Abel Lefranc et Pierre Villey pour Rabelais et Montaigne. Les manuscrits et imprimés de ces bibliothèques sont à dominante latine. Le volume s’ouvre sur la naissance de bibliothèque : la contribution d’Harald Hendrix sur l’aspect matériel des lieux de conservation des livres en Italie (villas, musées) donne une intéressante mise en espace des livres, tandis que Pierre Delsaerdt analyse les débuts de la bibliothèque publique d’Anvers (1608-1609) à l’ombre de l’Ambrosiana. Claude La Charité fait le point sur la bibliothèque hippocratique de Rabelais, Romain Menini sur son « dernier Plutarque ». Celle de Montaigne, rassemble, parfois en plusieurs éditions, les classiques, Plutarque, César, Térence, en latin et grec. On compte 101 unités bibliographiques aujourd’hui localisées (sur un total approximatif de 1000 volumes) (voir I de Smet, A. Legros ; voir aussi B. Pistilli, M. Sgattoni, M-.L Demonet). Les « bibliothèques encyclopédiques » de la deuxième moitié du XVIe siècle sont largement étudiées. Gian Vincenzo Pinelli possédait un imposant massif de 700 manuscrits (sur un total de 9013 unités), dominé largement par le latin dont au moins trois manuscrits de la famille Bembo à l’Ambrosiana. I. de Smet approfondit le dossier de la bibliothèque de Thou (6000 unités, correspondant sans doute à 9000 titres. David Lines s’attache à reconstituer sur inventaire la bibliothèque aristotélicienne d’Aldrovandi. Pour Philippe Desportes, dont I. de Conihout a repéré une quarantaine de manuscrits, F. Rouget ajoute plusieurs volumes importants. D. Bjaï étudie la bibliothèque d’Etienne Pasquier, essentiellement à partir de sa correspondance. L’étude d’Eva del Soldato sur les bibliothèques de Simone Porzio et Benedetto Varchi se veut un examen des cas de bibliothèques évanouies. À l’exception de la bibliothèque de Pinelli, hors normes, c’est en milieu courtisan, à la cour de Savoie, que le manuscrit est le mieux attesté comme en témoigne l’étude de R. Gorris sur les livres rescapés et perdus dans l’incendie de la BN de Turin en 1904. Le volume se clôt sur d’importants outils : une bibliographie générale exhaustive et un index très détaillé inventoriant les noms d’auteurs, de personnages, d’imprimeurs, de villes et aussi les titres des livres manuscrits et imprimés.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 20).

Ulrich von Hutten, La vérole et le remède du gaïac, édition, traduction et notes de Brigitte Gauvin, Paris, Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes), 2015. (S. L.)

Ulrich von Hutten, La vérole et le remède du gaïac, édition, traduction et notes de Brigitte Gauvin, Paris, Les Belles Lettres (Le miroir des humanistes), 2015.

À peine sorti de la chambre calfeutrée où il avait subi la cure de gaïac, Ulrich von Hutten, âgé de trente ans, rédige son De Guaicai medicina et morbo Gallico pour chanter la gloire du remède qui, pense-t-il à tort, l’a guéri de la vérole, et pour aider les autres malades à atteindre la guérison. Ce sera un grand succès éditorial. En bon humaniste, le patient Hutten a lu nombre d’ouvrages médicaux et son livre, dans ses chapitres techniques, en porte la trace, dressant ainsi un tableau du savoir médical de l’époque sur la vérole ; mais c’est surtout par son caractère intimiste qu’il est fascinant pour nous, car il nous offre le témoignage personnel d’un malade sur sa maladie. Une riche introduction situe le texte dans la vie de Hutten et dans l’histoire de la littérature médicale, tout en en fournissant une analyse littéraire (structure, caractère polémique et satirique) ; la traduction, fondée sur le texte établi par E. Böcking, est à la fois précise et élégante, et permet d’entrer sans difficulté dans ce texte aussi singulier que passionnant pour l’histoire des mentalités de la Renaissance.

Autrice : S. L.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19-20).

Girolamo Mercuriale, Johann Crato von Krafftheim, Une correspondance entre deux médecins humanistes, introduction, notes et traduction Jean-Michel Agasse, établissement du texte latin Concetta Pennuto, Genève, Droz, 2016. (Brigitte Gauvin)

Girolamo Mercuriale, Johann Crato von Krafftheim, Une correspondance entre deux médecins humanistes, introduction, notes et traduction Jean-Michel Agasse, établissement du texte latin Concetta Pennuto, Genève, Droz, 2016.

J. M. Agasse et C. Pennuto offrent au lecteur la correspondance entre deux médecins de la Renaissance, le jeune G. Mercuriale, à l’aube de sa carrière, et J. Crato, plus âgé, médecin des Habsbourg. Pendant douze ans, les deux hommes échangent soixante-dix missives, traitant de tout, beaucoup de médecine et du statut du médecin, mais aussi de leur santé, de leurs lectures, des inconvénients de la vie de cour, de leurs contemporains et des caprices de la poste, qui n’achemine pas toujours à bon port les missives et les biens qu’échangent les deux hommes. La correspondance, à la fois professionnelle et familière, est parfaitement amenée par une introduction de J.-M. Agasse qui, en plus de présenter le contexte social et culturel des échanges, en analyse tous les aspects, techniques et littéraires. Un riche appareil de notes élucide les difficultés tant pour le texte, scrupuleusement établi par C. Pennuto, que pour la traduction, par ailleurs très alerte. On trouvera à cette correspondance non seulement un intérêt indéniable mais aussi un grand plaisir de lecture.

Brigitte Gauvin

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19).

De l’oral à l’écrit, Le dialogue à travers les genres romanesque et théâtral, sous la direction de Corinne Denoyelle, Orléans, Paradigme. (Salomon Dumotier)

De l’oral à l’écrit, Le dialogue à travers les genres romanesque et théâtral, sous la direction de Corinne Denoyelle, Orléans, Paradigme, 208 pp.

Cet ouvrage rassemble les actes du colloque international qui s’est tenu à Toronto en juin 2011. L’analyse du dialogue au croisement des genres romanesque et théâtral permet une double réflexion. La première réflexion, qui interroge l’oralité de la littérature médiévale, aboutit au constat de l’incapacité à reconstruire les conditions exactes de la performance du texte. La deuxième réflexion cherche quant à elle à définir génériquement le roman et le théâtre au Moyen Âge. Si dans un premier temps il faut faire le constat de leur apparente hybridité, l’analyse stylistique précise du dialogue permet d’envisager une différenciation opérante des deux genres.

Salomon Dumotier

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19).