Patrick Morantin, Lire Homère à la Renaissance. Philologie humaniste et tradition grecque, Genève, Droz, 2017. (Olivier Pédeflous)

Patrick Morantin, Lire Homère à la Renaissance. Philologie humaniste et tradition grecque, Genève, Droz, 2017. 408

Cet ouvrage, issu d’une thèse de doctorat, s’intéresse à la réception d’Homère à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, entre France et Italie, à partir de l’examen des annotations apposées par les humanistes Vettor Fausto et Guillaume Budé sur l’édition princeps d’Homère. Ce volume développe notamment des réflexions intéressantes sur l’annotation humaniste, le bilinguisme latin-grec à Venise, la tradition des textes, les bibliothèques anciennes. La version pdf propose de nombreuses annexes complémentaires.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 19).

Aldo Manuzio. La costruzione del mito. Ed. Mario Infelise. Venise. Marsilio Editori. 2016. (Olivier Pédeflous)

Aldo Manuzio. La costruzione del mito. Ed. Mario Infelise. Venise. Marsilio Editori. 2016. 395 pp.

Ce volume rassemble 20 articles, dont une introduction du maître d’œuvre, qui précisent et complètent les connaissances sur le grand imprimeur vénitien Alde Manuce. Plusieurs contributions intéressant les néo-latinistes, en particulier l’article de John Butcher sur l’édition des œuvres poétiques de Pontano (« Aldo Manuzio editore dell’opera poetica di Giovanni Pontano) », celui de Giordano Castellani sur la typographie des citations (« Le citazioni nelle edizioni aldine »). Une importance section est consacrée à la fortune des éditions aldines : l’essai de Shanti Graheli «Aldo Manuzio e il Rinascimento francese », complétant les travaux connus de Carlo Vecce ; la contribution de Paolo Sachet éclaire la valeur prescriptrice de la collection du libraire A.-A. Renouard au début du XIXe siècle.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 19).

Jean Ursin. Elégies sur la peste, traduction, introduction et notes de Pierre Domeyne, avec la collaboration de Monique Zannetacci, Vienne, Editions 7, 2017 (Brigitte Gauvain)

Jean Ursin. Elégies sur la peste, traduction, introduction et notes de Pierre Domeyne, avec la collaboration de Monique Zannetacci, Vienne, Editions 7, 2017.

Après avoir rédigé une somme médicale sous la forme de poèmes prononcés par les animaux, dans son recueil La Prosopopée des animaux, le médecin-poète viennois Jean Ursin publia la même année, en 1541, chez Macé Bonhomme, ses Elégies sur la peste, à un moment où la peste noire, après avoir fait en Europe les ravages que l’on sait, avait quitté la région lyonnaise depuis une dizaine d’années. Les Élégies d’Ursin, qui se présentent au départ comme des poèmes directement liés à la peste (quelles en sont les causes, comment s’en prémunir, etc.) deviennent ensuite assez vite un recueil de conseils diététiques formulés en distiques élégiaques. Les poèmes, consacrés dès la cinquième élégie aux différents types d’aliments (vin, eau, légumes, viande, poisson..), constituent une documentation précise sur le rapport que les hommes du XVIe siècle entretenaient avec leur alimentation. Cette édition, qui ne revendique aucunement le statut d’un travail universitaire, nous offre cependant l’occasion de découvrir ce texte singulier accompagné de sa traduction française et de notes. Plusieurs épîtres dédicatoires et poèmes de louange précèdent et suivent le texte et sa traduction. Ceux-ci sont précédés d’une introduction de P. Domeyne qui apporte les éléments nécessaires à la mise en perspective du texte tandis que quelques pages sur l’édition de 1541 conservée à Vienne renseignent le lecteur sur le livre en tant qu’objet.

Brigitte Gauvain

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°15 (2017) de la SEMEN-L (p. 18-19).

Andrea Severi, Filippo Beroaldo il Vecchio un maestro per l’Europa. Da commentatore di classici a classico moderno (1481-1550), Bologne, Il Mulino, 2015. (Olivier Pédeflous)

Andrea Severi, Filippo Beroaldo il Vecchio un maestro per l’Europa. Da commentatore di classici a classico moderno (1481-1550), Bologne, Il Mulino, 2015. 416 p.

Ce volume offre une belle contribution d’étude de réception européenne, non seulement le célèbre commentaire à l’Âne d’or mais aussi la littérature morale sortie de la plume de Béroalde. Ce travail monstre le magistère de Béroalde, qui a formé à Bologne nombre d’étudiants étrangers qui ont rapporté sa science et sa méthode dans leur pays. L’ouvrage est fondé sur un recensement provisoire très précieux des manuscrits contenant des œuvres de Béroalde, le philologue, le correspondant, le panégyriste en particulier. Il s’intéresse aussi au portrait de l’humanisme italien à l’étranger qui en ressort, en particulier la transmission des spécificités de l’école bolonaise que celui-ci a contribué à créer.

Olivier Pédeflous

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 21).

Girolamo Mercuriale, Johann Crato von Krafftheim, Une correspondance entre deux médecins humanistes, introduction, notes et traduction Jean-Michel Agasse, établissement du texte latin Concetta Pennuto, Genève, Droz, 2016. (Brigitte Gauvin)

Girolamo Mercuriale, Johann Crato von Krafftheim, Une correspondance entre deux médecins humanistes, introduction, notes et traduction Jean-Michel Agasse, établissement du texte latin Concetta Pennuto, Genève, Droz, 2016.

J. M. Agasse et C. Pennuto offrent au lecteur la correspondance entre deux médecins de la Renaissance, le jeune G. Mercuriale, à l’aube de sa carrière, et J. Crato, plus âgé, médecin des Habsbourg. Pendant douze ans, les deux hommes échangent soixante-dix missives, traitant de tout, beaucoup de médecine et du statut du médecin, mais aussi de leur santé, de leurs lectures, des inconvénients de la vie de cour, de leurs contemporains et des caprices de la poste, qui n’achemine pas toujours à bon port les missives et les biens qu’échangent les deux hommes. La correspondance, à la fois professionnelle et familière, est parfaitement amenée par une introduction de J.-M. Agasse qui, en plus de présenter le contexte social et culturel des échanges, en analyse tous les aspects, techniques et littéraires. Un riche appareil de notes élucide les difficultés tant pour le texte, scrupuleusement établi par C. Pennuto, que pour la traduction, par ailleurs très alerte. On trouvera à cette correspondance non seulement un intérêt indéniable mais aussi un grand plaisir de lecture.

Brigitte Gauvin

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 19).

Nicolas Bérauld, Praelectio et commentaire à la Silve Rusticus d’Ange Politien (1518), édition, traduction et commentaire de Perrine Galand, avec la collaboration de Georges André Bergère, Anne Bouscharain et Olivier Pédeflous, Genève, Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et Renaissance, 537 », 2015. (Lucie Claire)

Nicolas Bérauld, Praelectio et commentaire à la Silve Rusticus d’Ange Politien (1518), édition, traduction et commentaire de Perrine Galand, avec la collaboration de Georges André Bergère, Anne Bouscharain et Olivier Pédeflous, Genève, Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et Renaissance, 537 », 2015, LXX + 618 pp.

Depuis son élégante traduction des Silves d’Ange Politien (Paris, 1987), Perrine Galand n’a cessé d’explorer à la fois l’histoire de ce genre protéiforme et la réception de l’humaniste florentin, en particulier dans la France de la Renaissance. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est penchée sur le professeur et philologue natif d’Orléans Nicolas Bérauld (c. 1470 – ap. 1545), ami d’Erasme et de Guillaume Budé qui a contribué | introduire, avec l’éditeur Josse Bade, les travaux du Florentin dans les milieux humanistes parisiens. Dans ce volume, elle livre une édition critique du texte latin et une traduction française de la praelectio (leçon inaugurale) à la silve Rusticus de Politien prononcée par Bérauld à Paris au collège Tréguier le 9 novembre 1513, ainsi que des textes liminaires et du copieux et érudit commentaire qui l’accompagnent dans l’édition publiée chez Froben à Bâle en 1518. L’ensemble des textes de Bérauld est précédé d’une introduction qui les replace dans leur contexte de composition et en dégage les principaux apports.

P.G. procure une étude qui passionnera tous ceux qui s’intéressent non seulement au genre de la silve dans l’Europe de la Renaissance, mais aussi aux relais grâce auxquels l’héritage de l’humanisme italien a pu se diffuser dans les cercles intellectuels français au XVIe siècle. Cet ouvrage présente en outre un intérêt majeur pour qui travaille sur les productions littéraires pédagogiques telles que les leçons inaugurales ou les cours, encore trop peu connues en dépit de l’importance avérée par de multiples témoignages de ces pratiques scolaires et universitaires.

L. C.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°14 (2016) de la SEMEN-L (p. 18-19).

Publications récentes (septembre 2016)

Pour accéder à une bibliographie indicative des ouvrages parus au cours de l’année universitaire 2015-2016 dans les domaines médio- et néo-latins, veuillez cliquer sur le lien suivant : Publications récentes (septembre 2016).
publications-recentes-septembre-2016

Alejandro Coroleu, Printing and Reading Italian Latin Humanism in Renaissance Europe, 1480-ca. 1540, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2014

Alejandro Coroleu, Printing and Reading Italian Latin Humanism in Renaissance Europe, 1480-ca. 1540, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2014.

Ce volume rassemble et prolonge les travaux déjà connus de l’auteur sur l’influence de l’humanisme italien, maintenant à l’échelle de l’Europe, qui vient considérablement étendre son étude transversale sur la lecture de Politien parue à la fin des années 1990 et sur les sources italiennes de l’humanisme espagnol et catalan. L’étude est très fructueuse tant du point de vue de l’étude philologique des auteurs classiques que de l’histoire du livre et apporte quantité d’informations sur des transmetteurs de textes passés inaperçus.

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°13 (2015) de la SEMEN-L (p. 14).

Marie-Dominique Couzinet, Pierre Ramus et la critique du pédantisme : philosophie, humanisme et culture scolaire au XVIe siècle, Paris, Champion, 2015

Marie-Dominique Couzinet, Pierre Ramus et la critique du pédantisme : philosophie, humanisme et culture scolaire au XVIe siècle, Paris, Champion, 2015.

C’est une étude très documentée sur Pierre de la Ramée avec un arrière-plan important sur les productions de collèges, essentiellement latines. Le travail sur les notes de cours et les livres annotés dans le Paris des années 1550-1560 apporte du neuf et propose des éléments importants sur la transmission des classiques par la méthode ramiste (Cicéron en particulier).

Cette recension a été publiée dans le Bulletin de liaison n°13 (2015) de la SEMEN-L (p. 14).